La majorité au pouvoir est responsable du blocage gouvernemental, selon Geagea

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a fait porter mardi à "la majorité au pouvoir" la responsabilité du blocage gouvernemental, alors que la formation d'un nouveau cabinet par le Premier ministre désigné Saad Hariri, se fait toujours attendre.  

"Cinq mois après la désignation de Saad Hariri, le cabinet n'est toujours pas formé", a critiqué le leader maronite, qui a estimé que "la majorité au pouvoir", à savoir le Courant patriotique libre (CPL), fondé par son rival politique le président Michel Aoun, le tandem chiite Amal-Hezbollah et leurs alliés, doivent "trouver des solutions" à cette crise politique. "La majorité porte la responsabilité du retard dans la formation du cabinet", a-t-il déclaré lors d'une déclaration diffusée en ligne. "La situation empire de jour en jour et les crises sont de plus en plus importantes, ce qui complique encore plus la vie" dans le pays, a déclaré M. Geagea. Il a souligné que cela est "un indicateur de la fin d'un ère et du début d'une nouvelle ère", utilisant le même terme en arabe que celui utilisé pour parler d'un "mandat" politique. Le leader maronite a par ailleurs appelé le Premier ministre sortant, Hassane Diab, et son gouvernement chargé de l'expédition des affaires courantes à "prendre (leurs) responsabilités pour faire face aux crises", leur reprochant de s'en décharger. 

Depuis août 2020 et la démission de Hassane Diab en réaction aux explosions dans le port de Beyrouth, le Liban est dirigé par un gouvernement chargé d'expédier les affaires courantes. Plus de sept mois plus tard, les dirigeants ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord sur la mise sur pied du nouvel exécutif. Saad Hariri, désigné Premier ministre le 22 octobre, est censé mener à bien cette mission, sans succès jusqu'à présent, ne parvenant pas à s'entendre avec le chef de l'État sur la forme du futur cabinet, la répartition des portefeuilles et la nomination des ministres. La formation d'un gouvernement est pourtant cruciale pour lancer les réformes attendues par la communauté internationale, afin de débloquer des aides financières permettant au Liban de sortir de la crise.

En outre, le chef des FL a regretté la lenteur de la campagne de vaccination contre le Covid-19 au Liban, "avec seulement 2% de la population" qui a été vaccinée. Il s'est dans ce cadre interrogé sur les raisons pour lesquelles aucune dose n'avait encore été importée par le secteur privé, malgré le fait que cela était autorisé dans la loi votée au Parlement pour l'utilisation urgente des vaccins. "Je ne fais pas porter au ministère de la Santé la responsabilité de la lenteur de la vaccination", a-t-il toutefois souligné, accusant toutefois cette administration d'"obstruer" les importations de vaccins par le secteur privé.