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De nombreuses routes bloquées à travers le Liban pour le 4e jour consécutif


De nombreuses routes bloquées à travers le Liban pour le 4e jour consécutif

Deux manifestants anti-pouvoir, le 5 mars 2021 lors d'un sit-in à Saïda, au Liban-Sud. Photo envoyée par notre correspondant Mountasser Abdallah

La colère des Libanais face à la dépréciation de la monnaie nationale, dans un contexte de grave crise politique, économique et sociale, ne faiblissait pas vendredi et plusieurs routes ont de nouveau été bloquées à travers le pays pour le quatrième jour consécutif. Ces blocages de route ont donné lieu à des échauffourées entre l'armée et certains protestataires, notamment dans le Sud.
Cette mobilisation intervient alors que mardi, le taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar a atteint un record historique de 10.000LL contre un dollar. Le Liban connaît depuis l'été 2019 une grave crise économique et financière, marquée par la dépréciation de la monnaie nationale et une inflation galopante. Un marasme encore aggravé par les mesures de confinement sanitaire mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus et la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, en août de l'année dernière. A ces crises s'ajoute un blocage politique avec l'incapacité des protagonistes à former un gouvernement, depuis près de sept mois.

Tensions dans le Sud
A Beyrouth, des protestataires ont coupé en fin d'après-midi la route au niveau de la Cité sportive. Dans le centre-ville de la capitale, la voie-express du Ring, lieu symbolique du soulèvement populaire du 17 octobre 2019, a été bloquée au moyen de pneus enflammés. Des protestataires ont également bloqué l'accès à la place des Martyrs avec des pneus en feu. Pareil pour le croisement dit de "Chevrolet", en banlieue est de la capitale.
L'autoroute menant de Beyrouth vers le nord du pays a été coupée par des pneus enflammés sur plusieurs axes : à Dora, à Jal el-Dib, à Zouk Mosbeh et à Jounieh, ce qui a provoqué des embouteillages monstres.

Au Liban-Sud, l'autoroute a été fermée au niveau de Khaldé, de Naamé et de Jiyé au moyen de pneus enflammés. A Saïda, en début de soirée, des contestataires en colère ont bloqué les rues, les unes après les autres, outre la route principale, la place Elia et la place de l'Etoile. Ils ont appelé les riverains à les rejoindre, rapporte notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah. "Descends dans la rue et défends ton droit" ou encore "le peuple veut la chute du régime", ont-ils scandé. Certains protestataires ont tenté d'entrer de force dans un supermarché Spinneys mais l'armée les en a empêchés. Selon notre correspondant, ils étaient en colère après qu'une cliente s'est vue refuser du lait subventionné à moins qu'elle n'achète des provisions pour une somme de 150.000 livres libanaises. La veille, une dispute à propos de sacs de lait en poudre subventionné avait dégénéré en bagarre dans un Spinneys à Hazmieh.
Toujours au Sud, des contestataires ont dressé des barrières de fer sur la route entre Nabatiyé et Marjeyoun.

Plus tard en soirée, l'armée est intervenue pour rouvrir la route maritime à Saïda, ce qui a provoqué des échauffourées entre les militaires et les protestataires, rapportent les médias locaux qui ont fait état de deux blessés. Par ailleurs, à Jiyé, des échauffourées ont éclaté entre un groupe de contestataires qui coupaient la route et un autre groupe d'habitants de la localité. L'armée est intervenue pour séparer les deux groupes et les médias locaux ont fait état de blessés.

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Dans la Békaa, selon notre correspondante Sarah Abdallah, plusieurs manifestants ont coupé l'autoroute de Chtaura, brandissant des pancartes pour dénoncer la détérioration de la situation économique. D'autres ont bloqué la route de Brital. D'autres la route de Douris. De même dans la localité de Ferzol. Toujours dans la plaine de la Békaa, la route reliant Saadnayel à Taalabaya a été coupée dans les deux sens, de même pour la route menant de Baalbek à Zahlé.

Au Liban-Nord, des contestataires ont organisé des sit-in devant les domiciles des principales figures politiques de Tripoli. Selon plusieurs médias locaux, les manifestants ont brûlé des pneus devant la résidence de Fayçal Karamé, député de Tripoli, et Talal Hawat, ministre sortant des Télécoms. Un autre groupe a bloqué l'autoroute dite de Palma, qui relie Beyrouth à la capitale du Nord.

La colère des Libanais face à la dépréciation de la monnaie nationale, dans un contexte de grave crise politique, économique et sociale, ne faiblissait pas vendredi et plusieurs routes ont de nouveau été bloquées à travers le pays pour le quatrième jour consécutif. Ces blocages de route ont donné lieu à des échauffourées entre l'armée et certains protestataires, notamment dans le...