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Politique

Une guerre de communiqués

Le bureau de presse du Premier ministre désigné, Saad Hariri, a accusé hier Baabda et le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, d’essayer de jeter sur lui la responsabilité du blocage gouvernemental, s’attirant une prompte riposte de ce dernier.

Réagissant hier à un article du quotidien arabophone al-Akhbar sur des concessions qu’auraient faites le président Michel Aoun pour faciliter la formation du gouvernement et qui auraient été acceptées par Gebran Bassil – lequel aurait cependant assuré qu’il n’accorderait pas la confiance au cabinet – mais rejetées par Saad Hariri, le bureau de presse du Premier ministre désigné a sans ambages accusé « ceux qui ont fait fuiter ces informations d’avoir agi de la sorte pour que Saad Hariri soit accusé d’obstruction en lieu et place du président Aoun et du député Bassil ».

« Contrairement au Hezbollah qui attend toujours sa décision de l’Iran, le Premier ministre désigné n’attend l’aval d’aucune partie extérieure pour former le gouvernement, ni de l’Arabie saoudite ni d’aucun autre pays. Il attend que le président approuve la mouture du gouvernement de spécialistes, avec les modifications que le Premier ministre Hariri avait proposées publiquement dans son discours du 14 février », selon le communiqué qui accuse également le Hezbollah de « faire partie des groupes qui tentent de rejeter la responsabilité du blocage sur le Premier ministre désigné, et de manœuvrer pour prolonger la vacance au niveau de l’exécutif en attendant que l’Iran, qui utilise la stabilité du Liban comme l’une de ses cartes de négociations, entame ses pourparlers avec la nouvelle administration américaine ».

Commentant ensuite la volonté du groupe parlementaire du CPL de ne pas accorder sa confiance à l’équipe Hariri, le bureau de presse de la Maison du Centre s’interroge sur le point de savoir pourquoi, dans ce cas, le président voudrait nommer un tiers des membres du gouvernement (cinq plus un sur 18), alors qu’il avait jugé inacceptable sous le mandat de son prédécesseur, Michel Sleiman, que le président de la République ait un ministre au gouvernement, dans la mesure où il n’avait pas de groupe parlementaire.

« Si le CPL ne veut pas accorder la confiance au gouvernement, pourquoi son chef en bloque-t-il la formation depuis cinq mois ? » s’est encore interrogé le bureau de presse de Saad Hariri.

La réponse du chef du CPL n’a pas tardé. Son bureau de presse, qui a rejeté en bloc toute l’argumentation « infondée » de la Maison du Centre, a accusé Saad Hariri d’« hypothéquer » le gouvernement « qu’il ne sera possible de libérer qu’avec un aval externe ou une révolution interne ». « Il ressort de toutes les données infondées contenues dans son communiqué que le Premier ministre désigné a inventé un nouvel obstacle à la formation du gouvernement. Il se comporte de nouveau comme il a l’habitude de le faire, en séquestrant le dossier de la formation du cabinet qu’il a glissé dans sa poche avant d’aller faire le tour du monde pour essayer de l’exploiter, sans tenir compte du temps perdu », selon le communiqué de Mirna Chalouhi, pour qui « Saad Hariri essaie de gagner du temps en attendant que ce qu’il souhaite se réalise ».

Le bureau de presse de Gebran Bassil a estimé que la réaction du Premier ministre désigné à l’article d’al-Akhbar et ses accusations contre Baabda et le chef du CPL « prouvent indiscutablement qu’il n’est pas prêt pour former un gouvernement pour des considérations extérieures bien connues que nous nous étions abstenus de préciser pour lui donner une chance supplémentaire ».

Le bureau de presse du Premier ministre désigné, Saad Hariri, a accusé hier Baabda et le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, d’essayer de jeter sur lui la responsabilité du blocage gouvernemental, s’attirant une prompte riposte de ce dernier.
Réagissant hier à un article du quotidien arabophone al-Akhbar sur des concessions qu’auraient faites le président Michel...

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