Au lendemain d'une nuit de colère à travers tout le Liban après une chute record de la livre libanaise face au dollar, plusieurs routes du pays étaient encore coupées mercredi matin par des manifestants, principalement dans le Nord, alors que d'autres axes routiers ont été rouverts à la circulation.
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), un groupe de manifestants a bloqué l'autoroute de Bohsas, au Liban-nord, à l'aide de pierres et bennes à ordures. Plusieurs axes intérieures ont également été coupés dans la ville de Tripoli. L'armée s'est déployée mais aucun incident n'est à signaler. Toujours à Tripoli, une poignée de manifestants a fait le tour des bureaux de change dans la ville, les appelant à baisser leurs rideaux, et les accusant d'être derrière la dévaluation de la livre. Dans le Nord également, l'autoroute de Chekka était elle aussi fermée à la circulation dans les deux sens, contrairement à la voie rapide de Jbeil qui est à nouveau praticable, de même que celle de Christ-Roi, dans le Kesrouan.
Dans le Sud, l'autoroute de Sinik, au niveau de Ghazié, a elle aussi été brièvement bloquée ce matin. Selon notre correspondant Mountasser Abdallah, l'armée a pu la réouvrir.
A contrario, l'autoroute de Rachaya était de nouveau praticable ce matin.
La livre libanaise a atteint mardi un plus bas historique sur le marché noir, frôlant les 10.000 livres pour un dollar et suscitant la colère de la rue dans un pays en plein effondrement économique. Officiellement, la monnaie locale reste indexée sur le billet vert au taux de 1.507 livres pour un dollar, observé depuis plus de deux décennies. Mais sur le marché noir, elle connaît depuis l'automne 2019 une dégringolade sans précédent. Ce plus bas taux de la livre libanaise avait provoqué mardi la colère de la rue. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, y compris à Beyrouth, à Tripoli (nord), Saïda (sud) et dans la Békaa (est).
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