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Dernières Infos - Violences à Tripoli

"Nous ne lâcherons rien" : nouveau sit-in devant le tribunal militaire pour la libération d'activistes

Des manifestants brandissant une banderole sur une voie menant au tribunal militaire à Beyrouth. Photo Zeina Antonios

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés une nouvelle fois jeudi matin devant le tribunal militaire de Beyrouth pour protester contre les poursuites engagées pour "terrorisme" contre 35 manifestants, dont une vingtaine sont encore en détention, après les violentes manifestations anti-pouvoir à Tripoli en janvier dernier, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ce nouveau sit-in était organisé alors que le tribunal devrait trancher sur les demandes de remise en liberté de 18 activistes détenus. Cette audience devait se tenir mercredi mais avait été reportée en raison d'une panne d'internet. 

"Nous ne lâcherons rien", ont scandé les manifestants, alors que l'armée et les forces de sécurité s'étaient massivement déployées autour du tribunal militaire. Ils ont affirmé qu'ils resteraient mobilisés "tant qu'il y aura des révolutionnaires détenus". Et les protestataires de dénoncer "l'Etat corrompu qui a appauvri et volé son peuple et dont les responsables méritent d'être jugés et emprisonnés".

Certains d'entre eux ont bloqué la route menant du musée national au quartier de Barbir, dans les deux sens de la circulation. 

Les trente-cinq activistes, originaires majoritairement de Tripoli et de la Békaa, sont poursuivis pour "terrorisme, tentative de former un groupe terroriste et vol". Des accusations graves qui peuvent mener jusqu’à la peine capitale au Liban. Ces poursuites, dont les motifs ont choqué les proches des militants ainsi que de nombreux groupes et responsables de l'opposition, ont également été dénoncées par des groupes de défense des droits de l'Homme et des ONG internationales comme Human Rights Watch.

Le leader maronite Samir Geagea, chef des Forces libanaises (FL) a dans ce contexte critiqué la sévérité des charges contre les manifestants. Il a affirmé que si son parti "appelle à punir ceux exploitent les manifestations en ayant recours au vandalisme, cela ne permet pas pour autant à l'Etat d'instrumentaliser les événements de Tripoli pour punir ceux qui ne devraient pas l'être". "Est-il normal qu'un mineur de quinze ans soit accusé de terrorisme ? Que l'on arrête tout le monde dans la rue sans distinction ?", s'est-il interrogé. "Cela n'est pas permis et toute personne innocente doit être libérée".

Les proches des manifestants détenus manifestent régulièrement depuis l'arrestation de ces jeunes hommes après les manifestations violentes de Tripoli qui avaient fait un mort et plusieurs centaines de blessés. Ces protestations avaient eu lieu pour réclamer la levée du confinement et des aides de l'Etat, alors que le Liban s'enfonce dans une grave crise économique et politique. Le siège de la municipalité de la ville avait été incendié par des manifestants durant ces heurts, un acte qui avait suscité un tollé dans le pays.

Les suites de ces manifestations et émeutes ont par ailleurs provoqué une polémique à Tripoli, entre le mohafez du Liban Nord, Ramzi Nohra, et le président de la municipalité, Riad Yamak. Ce dernier a en effet été convoqué par M. Nohra dans le cadre d'une "enquête" sur une éventuelle négligence professionnelle qui aurait mené à l'incendie du siège de la municipalité. Il aurait, selon ses proches, été "très longuement détenu" par le mohafez. En signe de protestation contre le "mauvais traitement" infligé au président de la municipalité, un sit-in a réuni une dizaine de personnes à Tripoli, qui ont appelé à la démission du mohafez. Ce dernier s'est de son côté défendu en accusant Riad Yamak de "calomnies". Il a souligné que l'enquête avait été demandée par le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi.

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés une nouvelle fois jeudi matin devant le tribunal militaire de Beyrouth pour protester contre les poursuites engagées pour "terrorisme" contre 35 manifestants, dont une vingtaine sont encore en détention, après les violentes manifestations anti-pouvoir à Tripoli en janvier dernier, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani,...