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Dernières Infos - Covid-19 au Liban

Vaccination au Parlement : ce que les députés concernés disent


Vaccination au Parlement : ce que les députés concernés disent

des fioles du vaccin Pfizer-BioNTech. C'est ce vaccin qui a été administré à seize députés. REUTERS/Denis Balibouse/File Photo

La révélation, mardi, qu'une quinzaine de députés s’étaient fait vacciner au Parlement, a suscité une polémique à travers le Liban.

Voici ce que certains de ces députés vaccinés, interrogés par L'Orient-le Jour, ont déclaré :

Wehbé Katicha (Forces libanaises), né en 1943, affirme qu’il s’était enregistré sur la plateforme officielle de vaccination. "Mais hier (lundi) soir, j’ai reçu un appel téléphonique de la part d’un fonctionnaire du Parlement, me faisant savoir que je pourrais être vacciné mardi à la Chambre", confie-t-il, estimant que c’est le facteur âge qui aurait accéléré sa vaccination.

Le député Anis Nassar, également affilié aux FL, et qui s'est fait administré le vaccin; s'est dit "extrêmement désolé" dans un communiqué, rejetant toutefois une quelconque responsabilité de sa part. "Je me suis inscrit sur la plateforme le 29 janvier. J'ai reçu un appel du Parlement hier soir à 22h10 m'invitant à recevoir le vaccin ce matin et c'est ce qui s'est passé. Je n'étais au courant d'aucune violation, et si c'est le cas, alors je m'excuse profondément bien que je ne sois pas responsable de ce qui s'est passé", s'est-il défendu.

"Qui a donné l'ordre d'apporter les vaccins au Parlement et au palais présidentiel ?", se sont pour leur part étonnées les Forces libanaises de Samir Geagea, dans un communiqué. "Nous exigeons l'ouverture rapide d'une enquête transparente pour définir les responsabilités, car les députés contactés pour recevoir le vaccin s'étaient enregistrés légalement et officiellement sur la plateforme officielle et estimaient que leur tour était arrivé", s'est défendu le parti de M. Katicha.

Nicolas Nahas (proche de Najib Mikati), né en 1946 et qui a été contaminé par le coronavirus il y a quelques mois, a indiqué à L’OLJ que c’est un fonctionnaire du Parlement qui l’a convié à se rendre au siège de la Chambre pour être vacciné mardi. "J’avais enregistré mon nom sur la plateforme. Puis, la Chambre est entrée en contact avec le ministère de la Santé pour organiser le processus", dit-il.

Même son de cloche chez le vice-président de la Chambre Elie Ferzli (indépendant proche du 8 Mars), né en 1949. A L’OLJ, il indique qu’il s’est enregistré sur la plateforme officielle. "Le secrétaire général du Parlement nous a appelés pour nous faire vacciner, conformément à la catégorie d’âge à laquelle nous appartenons. Et il ne s’agit donc pas d’une entorse à la procédure en vigueur", déclare-t-il.

Abdel Rahim Mrad (indépendant pro-syrien), né en 1942, pour sa part, souligne qu’il a 79 ans. "J’ai donc le droit d’être vacciné", précise-t-il, dénonçant les attaques lancées contre les parlementaires visés par cette procédure.

Quant au député Fayez Ghosn, il a démenti selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) faire partie des élus qui ont été vaccinés au Parlement. "J'ait été vacciné dans un hôpital il y a plusieurs jours", s'est-il contenté d'affirmer.

Le président du comité scientifique pour la vaccination contre le Covid-19 au Liban, Abdel Rahman Bizri, a condamné la vaccination au siège du Parlement, estimant qu'il s'agissait d'une "violation" de la stratégie mise en place et une "faute grave", annonçant que sa décision de démissionner ou pas, ainsi que d'éventuelles mesures contre les personnes responsables, étaient suspendues jusqu'à demain 18h, heure à laquelle doit se réunir le comité qu'il préside.

La révélation de cette vaccination, a également fait réagir le directeur de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha sur Twitter : "Cela ne respecte pas le plan national décidé en accord avec la Banque mondiale", a-t-il souligné. "Nous enregistrerons les violations des conditions de vaccination établies, sur lesquelles nous nous étions mis d'accord afin d'assurer une vaccination juste et équitable. Tout le monde doit s'inscrire et attendre son tour", a-t-il écrit, ajoutant le hashtag "pas de corruption".

S'il y avait confirmation de violations, la Banque mondiale "pourrait suspendre son financement des vaccins et son soutien dans la lutte contre la pandémie à travers le Liban", a encore menacé M. Kumar Jha dans un second tweet. "J'en appelle à la responsabilité de chacun, indépendamment de votre poste, inscrivez-vous et attendez votre tour", a-t-il martelé.

La révélation, mardi, qu'une quinzaine de députés s’étaient fait vacciner au Parlement, a suscité une polémique à travers le Liban.Voici ce que certains de ces députés vaccinés, interrogés par L'Orient-le Jour, ont déclaré : Wehbé Katicha (Forces libanaises), né en 1943, affirme qu’il s’était enregistré sur la plateforme officielle de vaccination. "Mais hier (lundi) soir,...