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Dernières Infos - Procès Gourdel à Alger

La peine de mort requise pour le principal accusé

La peine de mort requise pour le principal accusé

Le guide de haute montagne français Hervé Gourdel, enlevé et décapité par des jihadistes en Algérie en 2014. Photo d'archives AFP

La justice algérienne a requis jeudi la peine de mort contre le principal accusé jugé pour l'assassinat du Français Hervé Gourdel, un guide de haute montagne enlevé et décapité par des jihadistes en Algérie en 2014.

Le parquet a réclamé la peine capitale pour Abdelmalek Hamzaoui, un des ravisseur présumés de M. Gourdel, selon un journaliste de l'AFP assistant au procès qui s'est ouvert en début de matinée à Alger. L'Algérie applique un moratoire sur la peine de mort depuis 1993.

Premier interrogé par la présidente du tribunal, M. Hamzaoui, 36 ans, a nié avoir participé à l'enlèvement et à l'assassinat de M. Gourdel et affirmé qu'on l'accusait pour "boucler ce dossier et faire plaisir aux Français".

Arrivé en ambulance, il suit l'audience dans un fauteuil roulant et est accompagné d'une équipe médicale et surveillé par des membres des forces spéciales de la gendarmerie.

Le procès se déroule devant le tribunal de première instance de Dar El Beïda, dans la banlieue d'Alger, en présence de la compagne de Hervé Gourdel. Il devrait prendre fin d'ici la fin de la journée.

Initialement prévue le 4 février, l'audience avait été reportée de deux semaines, à la demande de la défense, en raison de l'état de santé de M. Hamzaoui.

Au total, 14 personnes sont poursuivies dans cette affaire: huit jihadistes présumés -- dont sept sont jugés par contumace -- pour son rapt et sa décapitation et six autres pour non-dénonciation de crime, selon un document du tribunal consulté par l'AFP.

"Incohérences"

Capturé après le drame, le membre présumé de Jund al-Khilafa ("Les Soldats du Califat") -- le groupe affilié à l'organisation Etat islamique (EI) ayant revendiqué l'assassinat -- risque la peine de mort.

"J'ai beaucoup de mal à parler de lui (Hervé Gourdel, ndlr), on est encore sous le choc, mais je retiens qu'il y a beaucoup d'incohérences dans les propos de l'accusé principal", a déclaré la compagne de la victime, Françoise Grandclaude.

Parmi les six accusés jugés pour non-dénonciation de crime figurent les cinq accompagnateurs algériens de Hervé Gourdel devant le tribunal algérois jeudi: Karim Oukara, Hamza Boukamoum, Oussama Dehendi, Amine Ayache et Kamel Saâdi, enlevés avec lui mais relâchés au bout de 14 heures.

Il leur est reproché d'avoir tardé à informer les autorités du rapt du Français.

Le sixième homme, Farjallah Amara, est poursuivi pour les mêmes raisons car les ravisseurs lui avaient volé sa voiture pour transporter le Français, selon le document du tribunal.

Le parquet a requis trois ans de prison ferme et une amende de 100.000 dinars (620 euros) à l'encontre de chacun des six prévenus. La non-dénonciation de crimes est passible d'une peine allant jusqu'à cinq ans de prison.

Au cours des débats, quatre d'entre eux ont formellement reconnu M. Hamzaoui comme étant l'un des ravisseurs.

"Je me souviens du dernier regard d'Hervé alors qu'ils l'emmenaient de force. Nous avons essayé de les arrêter, mais ils nous ont repoussés en disant: +Il ne vous importe pas, il n'est pas musulman+", a témoigné Hamza Boukamoum.

Etat islamique

Originaire de Nice, Hervé Gourdel, 55 ans, était un pédagogue et formateur de guides de montagne, passionné d'aventure.

Il s'était rendu en Algérie à l'invitation de ses hôtes et accompagnateurs, pour explorer un nouveau site d'escalade dans le massif touristique du Djurdjura, mais il a été kidnappé le 21 septembre.

Jund al-Khilafa avait menacé de l'exécuter si la France ne renonçait pas à ses frappes contre l'EI en Irak. La vidéo de sa décapitation diffusée trois jours plus tard avait provoqué un énorme choc en France et en Algérie.

L'armée algérienne, qui a mobilisé environ 3.000 soldats, a retrouvé sa dépouille le 15 janvier 2015 à une vingtaine de km du lieu de son enlèvement.

Restées silencieuses sur ce procès, les autorités algériennes avaient assuré dès 2016 avoir presque totalement éliminé les combattants de Jund al-Khilafa, notamment le chef présumé, Abdelmalek Gouri, en décembre 2014, et son successeur, Bachir Kharza, en mai 2015.

"Nous plaçons en la justice algérienne, qui est souveraine, beaucoup d'espoir pour que justice soit rendue après plusieurs années d'instruction", avait souhaité à l'AFP Mme Grandclaude début février.

La justice algérienne a requis jeudi la peine de mort contre le principal accusé jugé pour l'assassinat du Français Hervé Gourdel, un guide de haute montagne enlevé et décapité par des jihadistes en Algérie en 2014. Le parquet a réclamé la peine capitale pour Abdelmalek Hamzaoui, un des ravisseur présumés de M. Gourdel, selon un journaliste de l'AFP assistant au procès qui ...