Le recteur de l'Université libanaise, Fouad Ayoub. Photo d'archives ANI
Le recteur et les responsables académiques de l'Université libanaise (UL), le seul établissement d'enseignement supérieur public du pays, ont rejeté dimanche toute diminution du budget de l'institution dans le cadre du budget de l'Etat pour l'exercice 2021, dont une copie de l'avant-projet transmis au gouvernement avait fuité dans la presse la semaine dernière.
Dans un communiqué, le recteur Fouad Ayoub et les doyens des différentes facultés ont déploré que le texte et les chiffres qui circulent actuellement sur le budget 2021 sont "injustes" envers le secteur public en général et l'UL en particulier. Rappelant que l'institution accueille "la moitié des étudiants de l'enseignement supérieur au Liban", ils ont rejeté "toute atteinte au budget de l'Université et aux droits des professeurs et du personnel". Le communiqué cite notamment le cas des "contractuels" avec des contrats à l'heure d'enseignement, "qui attendent depuis longtemps que les autorités leur accordent des droits élémentaires" en les titularisant. "Nous refusons également toute atteinte aux retraits des professeurs", ont ajouté les responsables académiques. Ils ont encore réclamé "une augmentation du budget" de l'UL afin de faire face au nombre toujours plus élevé d'étudiants, dont beaucoup ont quitté les établissements universitaires privés, et "compenser la différence de taux de change".
Le texte présumé de l'avant-projet de budget, transmis à l'exécutif par le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, a provoqué plusieurs vagues de contestation depuis sa fuite dans les médias. En début de semaine, le ministre Wazni avait ainsi reçu le Comité de coordination du secteur public, qui regroupe plusieurs syndicats, dont ceux des enseignants du public, afin de s'entretenir avec eux de plusieurs points du texte.
La transmission de l'avant-projet de budget accuse déjà plusieurs mois de retard sur le calendrier prévu par la Constitution pour l’adoption des lois de finance. Il doit encore être étudié par le cabinet, sachant que celui-ci ne peut normalement se charger que des affaires courantes suite à l'annonce de sa démission en août et dans l'attente de la mise sur pied d'une nouvelle équipe.
Les salaires des enseignants ont perdu considérablement de leur valeur, en raison de la dévaluation catastrophique de la livre libanaise par rapport au dollar. Le billet vert s'échange actuellement à un peu moins de 9.000 LL au marché noir alors que le taux officiel est toujours équivalent à 1507.5 LL le dollar et le Liban n'en finit plus de sombrer dans une crise socio-économique et financière qui n'épargne quasiment aucun secteur.
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