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Dernières Infos - Liban

Polémique autour de la mort d'un médecin des suites du coronavirus

Un patient à l''hôpital Rafic Hariri à Beyrouth le 5 janvier 2021 . Photo d'archives JOSEPH EID/AFP

Le décès du médecin et ancien syndicaliste libanais Nabil Kharrat des suites du coronavirus, samedi, après une hospitalisation tardive qui serait liée à son incapacité à payer une somme importante qui lui était réclamée par l'hôpital, a provoqué un tollé dans le milieu médical. Différents responsables chargés du suivi de l'affaire n'ont pas tardé à réagir pour clarifier les faits et demandé que les mesures nécessaires soient prises pour s'assurer que ce genre d'incidents ne se reproduisent pas à l'avenir.

Selon sa famille, un premier établissement a refuse de le recevoir par manque de places et un deuxième l'a admis mais a exigé la somme de 30 millions de livres libanaises pour lui assurer un lit dans un hôpital, bien que l'hospitalisation de Nabil Kharrat aurait normalement due être couverte par l'Ordre. Son incapacité à payer cette somme a retardé son hospitalisation, ce qui aurait provoqué sa mort. 

Cette affaire avait été dénoncée samedi soir, notamment par le rassemblement des médecins du Courant patriotique libre (CPL, aouniste). "Cela suffit ! Un médecin est décédé, son admission à l'hôpital ayant été retardée parce qu'il n'a pas pu payer la somme demandée pour son traitement", s'est indigné ce rassemblement. "Le corps médical, au bord de l'épuisement, a déployé tous ses efforts pour soigner les malades. Des membres de l'Ordre des médecins ont soumis une proposition visant à couvrir l'ensemble des frais d'hospitalisation en cas de contamination au coronavirus pour les médecins en activité et retraités mais malheureusement cette décision n'a pas encore été approuvée", ont-ils déploré. "Il est impératif de prendre en charge l'ensemble des frais de soin des médecins contaminés au coronavirus et d'en informer les hôpitaux", a appelé l'organisation. 

Réagissant à ce communiqué et à d'autres réactions, le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a souligné que "le syndicat ne ménage aucun effort pour défendre les médecins". Il a regretté que "certains confrères, comme à leur habitude sur les réseaux sociaux, exploitent cette situation de crise pour attaquer l'Ordre et son président et l'accuser de négligence et d'indifférence". "Le conseil syndical étudie actuellement une proposition concernant la couverture des frais d'hospitalisation pour les médecins en activité et retraités ayant contracté le coronavirus, notamment après que certains hôpitaux privés leur ont demandé d'importantes compensations financières", a poursuivi M. Charaf. Il a par ailleurs indiqué s'être entretenu avec un responsable de l'établissement où avait été hospitalisé le médecin, qui l'a assuré qu'aucun montant n'avait été réclamé lors son admission, mais plus tard, et que le versement lui aurait été rendu après approbation du dossier par les assurances. Selon ce responsable, le Dr Nabil Kharrat est décédé une semaine après son hospitalisation et après avoir reçu "le meilleur traitement médical et humain possible". "Nous condamnons ce genre d'affaires au sein de l'Ordre et prendrons des mesures strictes au cas où cela venait à se reproduire", a ajouté Charaf Abou Charaf. 

Mohammad Karaké, le directeur de la CNSS, à laquelle était affilié le médecin décédé, a de son côté annoncé "avoir demandé l'ouverture d'une enquête" sur cette affaire. "Sur la base des résultats des investigations, la direction de la CNSS prendra les mesures appropriées", a ajouté M. Karaké, rappelant qu'un numéro vert peut être contacté si un hôpital refuse une admission ou exige d'éventuelles compensations financières.

La pandémie de coronavirus a touché 317.836 personnes depuis février 2020, dont 2.432 membres du personnel soignant. Sur le nombre total de personnes contaminées, 3.562 sont décédées et 201.137 ont guéri. Parmi les cas toujours actifs, 2.260 personnes sont hospitalisées, dont 906 en soins intensifs, dans des hôpitaux qui sont à la limite de la saturation.




Le décès du médecin et ancien syndicaliste libanais Nabil Kharrat des suites du coronavirus, samedi, après une hospitalisation tardive qui serait liée à son incapacité à payer une somme importante qui lui était réclamée par l'hôpital, a provoqué un tollé dans le milieu médical. Différents responsables chargés du suivi de l'affaire n'ont pas tardé à réagir pour clarifier les...