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Monde - Repère

Macron face aux "blessures" de la guerre d'Algérie

Les principales déclarations et décisions du président français sur le dossier, avant la remise mercredi du rapport qu'il a demandé à l'historien Benjamin Stora à un an du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie en 2022.

Macron face aux

Le président français, Emmanuel Macron, le 19 janvier 2021 à Brest. Photo AFP / POOL / STEPHANE MAHE

Il est né 15 ans après la fin du conflit en 1962, mais Emmanuel Macron accorde une grande importance à la guerre d'Algérie, dont il veut regarder en face "les blessures" afin de "réconcilier les mémoires" entre Français et Algériens. Voici ses principales déclarations et décisions sur le dossier, avant la remise mercredi du rapport qu'il a demandé à l'historien Benjamin Stora à un an du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie en 2022.

"Crime contre l'humanité"

En février 2017, Emmanuel Macron, de passage à Alger en pleine campagne pour la présidentielle, déclare à la télévision algérienne qu'"il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation", qui fait "fait partie de l'histoire française" et "est un crime contre l'humanité". Ces propos sont vivement critiqués par ses adversaires de droite en France.

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Quelques mois plus tôt, il avait évoqué, dans son livre "Révolution", "des éléments de civilisation" dans la colonisation de l'Algérie: "il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un Etat, de richesses, de classes moyennes (...) Il y a eu des éléments de civilisations et des éléments de barbarie".

Pas "prisonnier du passé"

"Qu'est-ce que vous venez m'embrouiller" avec la colonisation?, lance le président Emmanuel Macron à un jeune d'une vingtaine d'années croisé dans une rue d'Alger au cours de sa visite en Algérie en décembre 2017. Et il lui demande de "ne pas être prisonnier du passé" mais de "regarder vers l'avenir". Clamant être venu "en ami", le chef de l'Etat fait un geste en annonçant la restitution des restes de 24 insurgés algériens tués au XIXe siècle par l'armée française et conservés au Musée de l'Homme à Paris. Ce qui sera fait en juillet 2020, Alger saluant "un grand pas".

"Pardon"

Le 14 septembre 2018, Emmanuel Macron crée la surprise en rendant visite à la veuve de Maurice Audin, 61 ans après la mort sous la torture de ce militant communiste de 25 ans. Il demande "pardon" à Josette Audin, 87 ans, à qui il remet une déclaration reconnaissant, "au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté, ou torturé à mort", un décès "rendu possible par le "système institué alors en Algérie par la France".

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Cette décision est applaudie à gauche, mais "Macron commet un acte de division en pensant flatter les communistes", s'indigne Marine Le Pen. Le chef de l'Etat annonce également ce jour-là l'ouverture des archives sur la disparition des civils et militaires, français et algériens, durant le conflit. Alger réclame à la France la remise de "la totalité" des archives (1830-1962), considérées comme "inaliénables et imprescriptibles" par Paris. Quelques jours plus tard, il promeut une vingtaine de harkis dans les ordres de la Légion d'honneur et du Mérite. Il avait promis, en 2017, de rendre hommage à ces combattants algériens ayant servi la France, avant d'être abandonnés par Paris dans des conditions tragiques.

"Apaisement"

"Il importe que l'histoire de la guerre d'Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtries", explique Emmanuel Macron en confiant en août 2020 une mission à l'historien Benjamin Stora. Revenant sur le sujet, il déclare, lors d'un discours aux Mureaux en octobre, que le "séparatisme" islamiste est en partie "nourri" par les "traumatismes" du "passé colonial" de la France et de la guerre d'Algérie, qui "nourrit des ressentiments, des non-dits". "Au fond, nous nous sommes enfermés dans une espèce de balancier entre deux postures: l'excuse et la repentance d'une part, le déni et la fierté de l'autre. Moi, j'ai envie d'être dans la vérité et la réconciliation", résume-t-il dans un entretien à Jeune Afrique en novembre, en annonçant qu'il prendra des mesures après la remise du rapport Stora.

Il est né 15 ans après la fin du conflit en 1962, mais Emmanuel Macron accorde une grande importance à la guerre d'Algérie, dont il veut regarder en face "les blessures" afin de "réconcilier les mémoires" entre Français et Algériens. Voici ses principales déclarations et décisions sur le dossier, avant la remise mercredi du rapport qu'il a demandé à l'historien Benjamin Stora à un an...

commentaires (2)

Prière de lire "création de TOUTES pièces..."

Yves Prevost

17 h 56, le 21 janvier 2021

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Commentaires (2)

  • Prière de lire "création de TOUTES pièces..."

    Yves Prevost

    17 h 56, le 21 janvier 2021

  • La colonisation de l'Algérie "un crime contre l'humanité"? Vraiment? La lutte contre les pirates barbaresques et le trafic d'esclaves dirigé par le Dey d'Alger, un crime contre l'humanité? La création de routes pièces d'une nation à partir d'un ramassis de tribus de pilleurs de caravanes, un crime contre l'humanité? Routes, villes, écoles, hôpitaux sortis du néant: des crimes contre l'humanité? Bien sûr, des crimes, il y en a eu, mais rien à côté des innombrables atrocités commises par les agents du FLN: hommes émasculés, femmes enceintes éventrées, bébés fracassés contre les murs! On attend toujours la "repentance" du FLN!

    Yves Prevost

    07 h 40, le 21 janvier 2021

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