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Monde - Coronavirus

La planète célèbre plus discrètement 2021 à l'ombre de la pandémie

Les nouvelles vagues épidémiques ont contraint des milliards de personnes à célébrer le passage au Nouvel An dans l'intimité.

La planète célèbre plus discrètement 2021 à l'ombre de la pandémie

Des feux d'artifice au-dessus du Nile, sur le nouveau pont Tahya Misr, le 1er janvier 2020 au Caire. Photo REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

Affluence ultra réduite sur Times Square à New York, plages quasiment vidées à Rio de Janeiro et Champs-Elysées désertés à Paris: de nombreux pays du monde ont mis la sourdine aux célébrations du Nouvel An, entrant vendredi en 2021 sous l'influence de la pandémie de coronavirus qui a fait plus de 1,8 million de morts à travers le le monde.

Les nouvelles vagues épidémiques ont contraint des milliards de personnes à célébrer le passage au Nouvel An dans l'intimité, chez elles, et à suivre les célébrations virtuellement, après des mois de restrictions voire de confinement.

A Sydney, la plus grande ville d'Australie, le célèbre feu d'artifice du Nouvel an a été tiré à 13h00 GMT au-dessus de la Baie, mais en l'absence quasi totale de spectateurs après l'apparition d'un récent foyer de contamination dans le nord de la ville qui totalise quelque 150 cas.

Feux d'artifices au-dessus de l'Opéra de Sydney, le 1er janvier 2021 en Australie. AAP Image for NSW Government/Mick Tsikas/Handout via REUTERS


"I will survive"

A New York, le quartier de Manhattan était bouclé et les fêtards encouragés à suivre de chez eux le compte à rebours télévisé et les shows de Jennifer Lopez et Gloria Gaynor chargée d'interpréter à 77 ans son célèbre titre disco "I will survive" ("Je survivrai"). Sur Times Square, qui déborde habituellement de fêtards euphoriques pour la traditionnelle "tombée de la boule" sous une pluie de confettis, la foule a été remplacée cette année par un groupe de travailleurs en première ligne contre la pandémie, spécialement invités, et séparés par des barricades pour imposer la distanciation sociale.

"Ça ne peut pas être pire que l'année dernière... J'espère vraiment que nous aurons beaucoup plus de sagesse (en 2021) de la part des dirigeants de notre pays et qu'ils seront en mesure de nous aider", a déclaré à l'AFP une actrice de 31 ans, Jordan Mann, passant la soirée à la maison entre colocataires. Le maire Bill de Blasio a évoqué 2020 comme "sans doute la plus dure année de l'histoire de New York". "En janvier, nous allons vacciner un million de New-Yorkais", a-t-il promis.

Les Etats-Unis sont le pays du monde qui compte le plus grand nombre de morts de Covid. Mais le président élu des Etats-Unis Joe Biden, qui entrera en fonction en janvier, a exprimé son optimisme dans un entretien vidéo accordé juste avant la nouvelle année à ABC: "L'Amérique peut tout faire et je suis absolument confiant, confiant que nous allons revenir et revenir encore plus forts que nous ne l'étions auparavant", a-t-il lancé. Le sortant Donald Trump s'est, lui, félicité sur Twitter que les Etats-Unis aient "terminé l'année avec le plus haut marché boursier de l'histoire".

Festivités annulées à Rio de Janeiro

Au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie, les festivités ont été annulées cette année à Rio de Janeiro, qui accueille habituellement l'une des plus grandes fêtes du Nouvel An au monde. La célèbre plage de Copacabana s'est trouvée presque vide aux douze coups de minuit, des fêtards étant tenus à l'écart par la police. Cependant, de l'autre côté de la ville, des Brésiliens ont illuminé l'horizon avec leurs propres feux d'artifice. Et des manifestants ont crié "Sortez Bolsonaro !" depuis leurs fenêtres à Rio et à Sao Paulo, les deux plus grandes villes du Brésil, pour protester contre la gestion qu'ils jugent désastreuse de la pandémie par le président d'extrême droite Jair Bolsonaro.

En Chine, des milliers d'habitants de Wuhan ont célébré dans la ferveur le passage en 2021, un an tout juste après le signalement à l'OMS des premiers cas de coronavirus dans cette ville de 11 millions d'habitants. "C'est quelque chose que nous ne pourrons jamais oublier", a déclaré une habitante de Wuhan, du nom de Xu Du à l'AFP. "Nous sommes restés enfermés pendant des mois (...) mais nous avons survécu". Dans ses vœux aux Chinois, le président Xi Jinping a affirmé jeudi soir qu'ils avaient écrit "une épopée" par leur combat contre l'épidémie.

A Hong Kong, malgré les restrictions, quelques rares fêtards se sont aventurés sur le front de mer du port Victoria pour faire des selfies.

En Russie, le président Vladimir Poutine a reconnu dans son discours du Nouvel An qu'une deuxième vague d'infections frappait la nation. "Malheureusement, l'épidémie n'a pas encore été complètement arrêtée. La lutte contre l'épidémie ne s'arrête pas une minute", a-t-il déclaré. Peu auparavant, une dizaine de personnes avaient comme chaque année nagé dans les eaux glacées du lac Baïkal en Sibérie, bravant des températures extrêmes oscillant entre -26 et -35°C.

Des policiers britanniques patrouillant sur le pont de Westminster, le 31 décembre 2020. Photo AFP / Tolga Akmen

"Agissez comme si vous l'aviez"

Le gouvernement britannique avait exhorté les gens à rester à la maison pour éviter de propager le virus, avec le slogan "agissez comme si vous l'aviez". A Londres, la chanteuse américaine Patti Smith, 74 ans, a donné un concert en livestream en hommage aux soignants du système public de santé britannique décédés du Covid-19. Mais sa diffusion en direct sur écran géant à Piccadilly Circus a été annulée à la dernière minute pour cause de pandémie, et ses fans ont dû se contenter de YouTube.

Simultanément, le Royaume-Uni est entré à 23h00 (heure locale et GMT) dans une nouvelle ère, en sortant du marché unique européen et de l'union douanière. Quelques dizaines de fêtards seulement se sont présentés sur la Place du Parlement de Londres pour écouter le carillon de Big Ben.

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Deux clientes dans un bar à Beyrouth, le 31 décembre 2020. Photo AFP / Anwar AMRO

Champs-Elysées déserts

Paris a, elle, offert l'image de ses Champs-Elysées vides, alors que s'y pressent habituellement des centaines de milliers de personnes le dernier soir de l'année. Une vingtaine de policiers arrêtaient les rares véhicules pour vérifier les attestations dérogatoires des conducteurs et verbaliser les contrevenants. La France vivait un "réveillon du 31" sous couvre-feu, encadré exceptionnellement par 100.000 policiers et gendarmes: tout déplacement entre 20h00 et 06h00 - sauf raison professionnelle - était interdit, toute violation du couvre-feu passible d'une forte amende.

A Madrid, l'une des villes d'Europe les plus frappées par la pandémie, la célèbre place de la Puerta del Sol, habituellement bondée aux 12 coups de minuit, était vide quand un ancien membre du groupe Mecano, Nacho Cano, y a interprété un morceau au piano, en hommage aux victimes du Covid-19.

C'est depuis leur salon que les Romains ont dû assister aux festivités organisées au Circus Maximus, le plus ancien stade de la capitale italienne. Deux heures de spectacle étaient au programme ainsi qu'une illumination des sites les plus emblématiques. Mais la municipalité avait interdit les feux d'artifice et pétards qui d'habitude résonnent dans les rues et sur les places. L'Italie est soumise à un confinement jusqu'au 7 janvier avec un couvre-feu à partir de 22 heures.

A Beyrouth, encore sous le choc de l'explosion meurtrière et dévastatrice du 4 août, les autorités avaient en revanche assoupli les mesures. Le couvre-feu avait été repoussé à 3 heures du matin. Les bars, restaurants et boîtes de nuit avaient rouvert pour organiser de grandes fêtes pour le Nouvel An.

Affluence ultra réduite sur Times Square à New York, plages quasiment vidées à Rio de Janeiro et Champs-Elysées désertés à Paris: de nombreux pays du monde ont mis la sourdine aux célébrations du Nouvel An, entrant vendredi en 2021 sous l'influence de la pandémie de coronavirus qui a fait plus de 1,8 million de morts à travers le le monde.Les nouvelles vagues épidémiques ont...

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Le coronavirus qui a bouleversé notre monde en 2020, pourrait être perçu comme une réponse de la nature aux abus continus de l'homme à son égard. Le problème serait de commencer à réparer les dégâts bien connus de tout le monde, pour regagner l'hospitalité accueillante de notre planète.

Esber

09 h 55, le 01 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • Le coronavirus qui a bouleversé notre monde en 2020, pourrait être perçu comme une réponse de la nature aux abus continus de l'homme à son égard. Le problème serait de commencer à réparer les dégâts bien connus de tout le monde, pour regagner l'hospitalité accueillante de notre planète.

    Esber

    09 h 55, le 01 janvier 2021

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