Le président libanais, Michel Aoun, a estimé mercredi qu'il était possible de "surmonter" les difficultés rencontrées dans le cadre des négociations entre Beyrouth et Tel Aviv sur la démarcation de leur frontière maritime en effectuant une étude "approfondie" des textes de loi à ce sujet. Ces déclarations ont été faites par le chef de l'Etat, qui recevait le diplomate américain John Desrocher, médiateur dans ces pourparlers, alors que la quatrième séance de ces discussions, qui devait se tenir aujourd'hui, a été reportée.
"Le Liban est attaché à sa souveraineté sur son territoire et ses eaux", a affirmé M. Aoun lors d'une réunion avec M. Desrocher, selon des propos rapportés par le bureau de presse de la présidence. Il a souligné que Beyrouth "souhaite que les négociations réussissent parce que cela permettra de renforcer la stabilité dans le sud du pays et de bénéficier des ressources naturelles, gazières et pétrolières". "Les difficultés qui sont apparues lors de la dernière séance des pourparlers peuvent être surmontées au moyen d'une étude approfondie, axée sur les droits internationaux, les différents articles de la loi maritime et tous les textes de loi afférents", a encore estimé le chef de l'Etat. Il a souligné que la délégation libanaise chargée de mener les négociations "suit des consignes claires". "Il faut que les négociations se poursuivent afin d'accomplir le but fixé, et si, pour une raison quelconque, elles font l'objet d'obstacles, nous pourrons étudier des alternatives", a encore estimé le président libanais.
Selon le communiqué publié par Baabda, le diplomate américain a exposé au président Aoun les "différentes étapes franchies" par les pourparlers et le rôle de médiation des Etats-Unis, insistant sur l'importance de les mener à bien, "ce qui est dans l'intérêt de tous".
"Discussions productives"
"Les discussions ont été productives et ont permis un échange de vues franc sur les mesures nécessaires pour parvenir à un accord tant attendu et mutuellement avantageux", a pour sa part affirmé Washington dans un communiqué publié mercredi.
M. Desrocher mène actuellement une mission afin d'aplanir les divergences entre le Liban et Israël concernant la démarcation de leur frontière maritime, pour que les négociations entre les deux pays, actuellement suspendues, puissent reprendre. Le diplomate américain a également été reçu mercredi par le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Le commandant en chef de l'armée a exprimé son espoir que "se poursuivent les pourparlers indirects, de manière à ce que soient préservés les droits maritimes du Liban, conformément au droit international". Pour sa part, le diplomate américain a espéré que "le processus de négociation continue entre les deux parties pour atteindre les résultats souhaités".
M. Desrocher s'est ensuite entretenu avec le général Bassam Yassine, chef de la délégation libanaise en charge des négociations, et d'autres membres de celle-ci. M. Desrocher se rendra ensuite en Israël afin de poursuivre sa médiation.
Les pourparlers avaient achoppé lorsque le Liban est revenu sur son plan de départ en réclamant, en plus des 860 km2 sollicités, une zone d’exploitation qui engloberait 1 430 km2 supplémentaires. Les négociations sont particulièrement cruciales pour un Liban en plein effondrement économique, qui veut lever tous les obstacles à la prospection d'hydrocarbures en Méditerranée. En 2018, le Liban a signé son premier contrat d'exploration avec un consortium international formé des groupes français Total, italien ENI et russe Novatek. Problème : une partie d'un des deux blocs concernés, le numéro 9, déborde sur la zone disputée avec Israël.
commentaires (4)
"Les difficultés sont "surmontables", affirme Aoun"...que c'est vrai! En piétinant le peuple et en escaladant sur ses épaules épuisées on peut monter très loin tout en l'écrasant...
Wlek Sanferlou
23 h 55, le 02 décembre 2020