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Wazni : Je ne fais pas assumer à la BDL l'échec de l'audit juricomptable

Wazni : Je ne fais pas assumer à la BDL l'échec de l'audit juricomptable

Le ministre libanais sortant des Finances Ghazi Wazni. Photo d'archives AFP

Le ministre libanais sortant des Finances, Ghazi Wazni, a affirmé jeudi que le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s'était récemment dit "prêt à fournir les documents requis" par le cabinet de conseil international Alvarez & Marsal, en charge de l'audit juricomptable de la BDL. Ce dernier a résilié son contrat vendredi dernier, affirmant ne pas avoir obtenu les documents en question de la part de la Banque centrale. M. Wazni a de ce fait défendu la BDL, soulignant ne pas lui faire assumer l'échec de l'audit en question.

L’audit de la BDL, et plus précisément son volet juricomptable, vise à remonter à la source des transactions passées par l’institution bancaire pour détecter d’éventuelles fraudes. Il constitue l’une des principales réformes réclamées par les pays donateurs. Son lancement effectif est l’une des clés du déblocage de l’assistance financière que le Liban a sollicitée du Fonds monétaire international (FMI) en mai, sans succès pour l’instant, alors que le pays traverse une grave crise économique et financière et a impérieusement besoin d’une injection de fonds. La Banque centrale avait toutefois refusé d’envoyer certains documents et informations demandés par Alvarez & Marsal, au prétexte du secret bancaire. Le cabinet en avait donc conclu qu’il ne parviendrait pas à mettre la main sur ces documents, même à l’issue du délai supplémentaire de trois mois accordé à la BDL.

"Le gouverneur de la Banque du Liban, lors d'une réunion au palais présidentiel de Baabda, s'était dit prêt à fournir les informations requises par le cabinet d'audit, avant que celui-ci n'annonce son retrait", a affirmé Ghazi Wazni, lors d'une émission politique diffusée sur la chaîne LBCI jeudi soir.

"Je ne sais pas si des ingérences extérieures ont poussé le cabinet à se retirer du contrat, et nous avons envoyé il y a deux jours un mémorandum à ce cabinet afin de lui exprimer notre surprise suite à son retrait", a encore affirmé le ministre sortant.

"Je n'ai pas choisi Alvarez & Marsal, c'est plutôt le gouvernement qui a pris cette décision, et c'est un cabinet spécialisé dans les questions liées à l'audit juricomptable, en sachant qu'il en existe d'autres davantage spécialisés. Après le retrait d'Alvarez & Marsal, nous avons reçu de nombreuses offres de cabinets prêts à réaliser l'audit" a poursuivi le ministre.

"Le terme +truquer le contrat+ est inapproprié et inexact, et d'après Riad Salamé, le problème ne réside pas dans le contrat en soi mais dans la loi sur le secret bancaire", s'est aussi défendu M. Wazni, réputé proche du président du Parlement Nabih Berry, qui est l'un des soutiens de M. Salamé. "Je ne fait pas assumer à la BDL la responsabilité de l'échec de l'audit juricomptable. Le concept de secret bancaire doit être défini", a-t-il dit. Il a toutefois reconnu que "l'audit n'est pas incompatible avec le secret bancaire", rappelant que "les comptes publics ne tombent pas sous la loi sur le secret bancaire".

Dans une lettre adressée au Parlement mardi, le président de la République, qui réclame sans cesse l'audit juricomptable de la BDL, a demandé la tenue d’une séance consacrée à ce dossier. Le président du Parlement a immédiatement réagi à cette demande, fixant une séance demain à 14h. "La lettre que le président Aoun a adressé au Parlement était nécessaire", a estimé Ghazi Wazni.

Le ministre libanais sortant des Finances, Ghazi Wazni, a affirmé jeudi que le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s'était récemment dit "prêt à fournir les documents requis" par le cabinet de conseil international Alvarez & Marsal, en charge de l'audit juricomptable de la BDL. Ce dernier a résilié son contrat vendredi dernier, affirmant ne pas avoir obtenu les documents en...