Aoun : Jusqu'à quand le Liban restera-t-il otage d'une absence d'auto-critique ?

Le président libanais, Michel Aoun, a déploré jeudi le "manque d'auto-critique" au Liban et a fustigé "des positions rigides", sans pour autant préciser à qui il fait allusion dans ses critiques, alors que le pays s'enfonce dans une grave crise socio-économique, la pire depuis 1990. "Il est admis que les nations qui perdent leur esprit critique et s'abstiennent de remettre en question leur comportement sont vouées à la régression et ne peuvent pas se construire et suivre le progrès", a écrit le chef de l'Etat libanais sur son compte Twitter personnel. "Jusqu'à quand notre pays restera-t-il otage des positions rigides et de l'absence d'auto-critique?", s'est encore interrogé le président.

Le 17 octobre 2019, une révolte populaire inédite s'est déclenchée dans un Liban en crise, une grande partie de la population accusant ses dirigeants de corruption et d'incompétence. Le président Aoun figure parmi les personnalités les plus fustigées par les opposants au système. Les critiques contre sa personne se sont renforcées après la double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, qui serait due, selon la version officielle, à une grave négligence. Le chef de l'Etat et d'autres hauts responsables avaient admis avoir été alertés du stockage dans le hangar n°12 de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium, entreposés sans mesure de précaution, avant le drame.