Édito

La vérité est un droit

Les propos du président Macron concernant la classe politique libanaise qui a « trahi » ses engagements et de la « honte » que lui inspire la désinvolture des « clans » après l'explosion du 4 août ont démontré la pugnacité de cet homme qui « ne lâche rien », même s'il a souhaité accorder une dernière chance à ceux qui « se croient plus forts qu'ils ne le sont », avant d'opter pour l'escalade. Fort de sa profonde connaissance du dossier libanais, Emmanuel Macron a pris soin de distinguer entre les partis et le peuple, en fustigeant violemment les premiers et en assurant les autres de son soutien. Il a très justement mis en garde, enfin, contre le jusqu'au-boutisme de ceux qui estiment que le chaos est la solution alors que celui-ci pourrait conduire à une guerre civile et à un désastre économique irréversible. Reste que le plus important dans sa conférence de presse est son exigence que les résultats de l'enquête judiciaire sur l'explosion du port soient connus au plus vite, non seulement parce que des ressortissants français y ont perdu la vie, mais aussi parce que la vérité est un droit pour les familles des victimes, les blessés et la population libanaise dans son ensemble. L'exigence formulée par le président français n'est pas un détail : elle représente la raison d'être de l'initiative française ; elle est la preuve irréfutable de l'irresponsabilité de nos « responsables » ; elle peut justifier à tout moment une intervention onusienne qui mettrait ceux-ci au pied du mur. Car l'explosion du 4 août n'est pas un crime comme un autre. C'est un crime impardonnable qu'aucune raison d'État ne saurait étouffer. C'est un crime contre l'humanité. C'est un crime contre l'humanité, oui, parce que cette explosion a détruit Beyrouth et que Beyrouth, patrimoine universel célébré par les artistes du monde entier, « est en Orient le dernier sanctuaire où l'homme peut toujours s'habiller de lumière »*.

Alexandre Najjar

* « Beyrouth » dans Vingt Poèmes pour un amour de Nadia Tuéni, 1979.

Les propos du président Macron concernant la classe politique libanaise qui a « trahi » ses engagements et de la « honte » que lui inspire la désinvolture des « clans » après l'explosion du 4 août ont démontré la pugnacité de cet homme qui « ne lâche rien », même s'il a souhaité accorder une dernière chance à ceux qui « se croient...

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