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Monde - ONU

Nouvel élan pour réformer le Conseil de sécurité mais peu d’espoir d’aboutir

Les dirigeants insistent sur l’idée que le changement doit mieux refléter le monde d’aujourd’hui.

Nouvel élan pour réformer le Conseil de sécurité mais peu d’espoir d’aboutir

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors de son intervention. United Nations/Handout via Reuters

Serpent de mer, une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, figé dans sa composition depuis la Seconde Guerre mondiale, a été réclamée comme jamais cette semaine lors de l’Assemblée générale annuelle de l’organisation, mais sans avancée en vue.

Avec la pandémie de Covid-19, les divisions entre les cinq membres permanents – États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni – et la paralysie qu’elles suscitent ont atteint des niveaux inacceptables pour beaucoup.

Le Conseil de sécurité comprend au total 15 sièges mais ses dix membres non permanents, renouvelés chaque année pour moitié, n’ont pas de droit de veto à la différence des permanents. « Si chaque pays est libre de présenter une résolution, dans la réalité elles viennent surtout des Occidentaux », orientant la gestion du monde, relève un diplomate sous couvert d’anonymat.

La gouvernance mondiale post-pandémie était, à l’initiative du Niger, le thème hier d’une visioconférence du Conseil de sécurité. « Cette pandémie est un signal d’alarme pour des catastrophes plus graves encore qui pourraient survenir, à commencer par la crise climatique. Si nous y répondons avec la désunion et la désorganisation dont nous avons été témoins cette année, je crains le pire », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui avait en avril dénoncé une relation entre grandes puissances « très dysfonctionnelle ».

Sur la pandémie comme sur la Syrie, le Yémen ou la Libye, sans entente entre grandes puissances, peu de chances d’avoir rapidement des sorties de crises et conflits.

De l’Amérique du Sud à l’Asie en passant par l’Afrique et l’Europe, plusieurs dirigeants ont profité de l’Assemblée générale pour souligner la nécessité « urgente » de réformer le Conseil de sécurité afin de mieux refléter le monde d’aujourd’hui.

Obsolète

À l’issue d’une réunion mercredi à huis clos, l’Inde, le Japon, le Brésil et l’Allemagne, candidats à un siège permanent, ont réclamé un élargissement pour le « rendre plus représentatif, plus légitime et efficace », à défaut de quoi il risque de devenir « obsolète ». Il faut parvenir à une composition « qui reflète le mieux la représentativité des peuples, des nations et des continents », a dit le président angolais João Lourenço. Le monde a besoin d’un Conseil de sécurité « plus transparent, plus démocratique, plus représentatif », a renchéri le Congolais Félix Tshisekedi.

L’instance suprême de l’ONU devrait être rebaptisée « Conseil de sécurité humaine », a réclamé Carlos Alvarado (Costa Rica), en déplorant que ses membres permanents soient les principaux producteurs d’armes. Selon lui, ce devrait être une instance « capable de dépasser ses profondes divisions internes pour travailler unie, d’une seule voix ». Même approche pour l’Argentin Alberto Fernandez, qui a appelé à une nouvelle « maison commune », ou son homologue chilien Sebastian Piñera, qui juge que le Conseil de sécurité « ne répond plus aux besoins ou aux défis de l’époque ».

Mais comment faire bouger les Cinq Grands ? Un sommet comme l’a proposé le Russe Vladimir Poutine sans objectif clair ? Comment convaincre la Chine qu’une présence permanente de l’Inde n’est pas une menace ? Comment encourager la France, pro-européenne, à partager son statut avec l’Allemagne ?

Les chances de succès d’une réforme « sont proches de zéro », affirme Andrew Bacevich, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Boston. « Parce qu’elle veut dire une perte de pouvoir, de statut, pour les cinq membres permanents. »

Officiellement, Paris, qui milite pour une limitation du recours au veto en cas « d’atrocités de masse », est en faveur d’un élargissement du Conseil. La France soutient les candidatures allemande, brésilienne, indienne et japonaise ainsi qu’une présence renforcée des Africains, jugeant que le Conseil pourrait compter jusqu’à 25 membres, permanents et non permanents.

Actuellement, le Conseil « sert largement les intérêts des États-Unis, de la Russie, de la France, du Royaume-Uni et de la Chine. Et donc ces pays n’accepteront aucune restructuration », prévient toutefois Andrew Bacevich.

Depuis 2005, l’Afrique réclame au moins « deux sièges permanents » mais ne s’est pas encore mise d’accord sur les pays qui les occuperaient. « Toutes les régions du monde dont l’Afrique doivent être représentées de façon équitable. Il faut augmenter le nombre de sièges permanents et supprimer le droit de veto ou l’étendre aux nouveaux membres permanents pour asseoir la démocratie », a affirmé au Conseil le président du Niger, Issoufou Mahamadou.

Source : AFP

Serpent de mer, une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, figé dans sa composition depuis la Seconde Guerre mondiale, a été réclamée comme jamais cette semaine lors de l’Assemblée générale annuelle de l’organisation, mais sans avancée en vue.Avec la pandémie de Covid-19, les divisions entre les cinq membres permanents – États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni –...

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