L’ancien Premier ministre Fouad Siniora a appelé hier les responsables à rester attachés à la Constitution et au pacte national, et plaidé pour la formation d’un gouvernement restreint de mission conformément à l’initiative française, composé de ministres « non prisonniers des communautés ».
Les propos de M. Siniora interviennent au lendemain du discours du président Michel Aoun qui a renvoyé dos à dos le tandem chiite et le Premier ministre désigné Moustapha Adib, proposant pour contourner l’obstacle chiite d’ouvrir les portefeuilles régaliens à toutes les communautés religieuses.
« Nous avons plus que jamais besoin d’un gouvernement capable et efficace pour enrayer l’effondrement et affronter les grandes crises que traverse le pays », a déclaré M. Siniora à l’issue d’un entretien avec le mufti de la République, Abdellatif Deriane, plaidant en faveur de la formation d’un « gouvernement restreint chargé de missions spécifiques composé de ministres non partisans et non prisonniers des communautés ». « J’appelle l’ensemble des responsables libanais à rester attachés à la Constitution et au pacte national, dans le texte et l’esprit, et de cesser les tentatives de détourner ces textes rassembleurs (...) Nous ne sommes pas face à une crise du système politique libanais, mais à des tentatives d’appropriation. Le pays ne peut plus supporter des pratiques non nationales et irresponsables », a-t-il ajouté, soulignant que l’initiative française était « une opportunité qu’il faut saisir ».
M. Siniora a eu un entretien avec le mufti de la République, avant une réunion ordinaire du Conseil supérieur chérié sunnite qui a appelé à son tour à faciliter la mission du Premier ministre désigné, regrettant que « les divergences politiques se transforment en conflits communautaires et confessionnels ».
Dans son communiqué, le Conseil supérieur chérié a assuré que la formation d’un nouveau gouvernement « est du ressort du Premier ministre désigné en concertation avec le président de la République ». « Les obstacles que nous constatons nous rappellent les processus de mise en place des cabinets précédents, ce qu’il faut dépasser en se conformant aux textes en vigueur agréés par tous les Libanais », affirme le communiqué du Conseil. Le texte qualifie de « naïveté politique le fait de recourir à des positions dangereuses qui soulèvent de grandes interrogations, afin de justifier des revendications inadaptées pour la révision des règles de base sur lesquelles les Libanais se sont entendus ».
Le Conseil supérieur chérié a en outre plaidé pour « un respect du texte et de l’esprit de l’accord de Taëf », mettant en garde contre « les interprétations qui dénaturent ses clauses et la quête de solutions en dehors du cadre de la Constitution, ce qui risque de conduire à des conflits et des divergences susceptibles de porter un coup à la stabilité du pays ».
commentaires (2)
Ah la la... dès qu'ils ne sont plus au pouvoir ils sont tellement soucieux des lois et de la Constitution... et le bilan de votre passage en tant que 1er ministre Mr Siniora et votre bilan comptable?
Sybille S. Hneine
19 h 15, le 23 septembre 2020