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HRW demande le stockage des contenus criminels sur les réseaux à des fins de poursuite

HRW demande le stockage des contenus criminels sur les réseaux à des fins de poursuite

Photo d'illustration AFP

L'organisation Human Rights Watch (HRW) réclame le stockage des contenus supprimés par les plateformes des réseaux sociaux, afin qu'ils soient exploitables à des fins de poursuite, notamment dans les cas de crimes de guerre.

Dans un rapport publié jeudi, l'organisation de défense des droits de l'homme salue la rapidité avec laquelle certains contenus sont supprimés pour en réduire l'impact, mais souligne que les règles de conservation méritent optimisation et clarification.

"S'il est compréhensible que ces plateformes retirent des contenus qui incitent à la violence ou la promeuvent, ils n'archivent pas actuellement ce matériau de façon à ce qu'il soit accessible aux enquêteurs et chercheurs", explique HRW. "Les contenus des réseaux sociaux en particulier photos et vidéos, postés par les auteurs, les victimes et les témoins d'abus, sont devenus centraux dans certaines enquêtes pour crimes de guerres et d'autres tribunaux internationaux ainsi que dans des affaires judiciaires nationales en Europe", assure le rapport. "Ces contenus aident aussi les médias et la société civile à documenter des atrocités telles que les attaques aux armes chimiques en Syrie, une répression par les forces de sécurité au Soudan, les violences policières aux Etats-Unis".

Parfois, les algorithmes sont tellement efficaces qu'ils suppriment des contenus que personne ne voit, privant les agents de l'Etat de précieuses informations dans des dossiers dont l'enquête ne débute parfois que des années après les faits.

En conséquence, HRW appellent les parties prenantes à travailler ensemble pour "développer un mécanisme de préservation des preuves potentielles", citant comme modèle possible une loi américaine qui exige la conservation pendant 90 jours des messages pédophiles.

Selon des chiffres officiels fournis par les sociétés concernées, entre janvier et mars 2020, Facebook a supprimé 6,3 millions de posts considérés comme de la "propagande terroriste", 25,5 millions d'éléments violents et 9,6 millions de discours haineux.

Entre janvier et juin 2019, plus de 5,2 millions de comptes Twitter ont été signalés pour "comportement haineux" et 2 millions pour "menaces violentes".

En décembre 2016, Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube se sont engagés à créer le "Hash Sharing Consortium" - littéralement consortium de partage des mots-clés" censé partager les bases de données sur les contenus inappropriés. Depuis, Pinterest, Dropbox, Amazon, LinkedIn, Mega.nz, Instagram et WhatsApp les ont rejoints. Mais "il y a toujours peu d'informations publiques sur les critères utilisés par les plateformes" pour classer tel ou tel contenu dans telle ou telle catégorie.

Human Rights Watch appelle en conséquence les grands opérateurs à définir ensemble les contours d'un mécanisme indépendant préservant contenus et métadonnées, afin de préciser en particulier ce qui doit être archivé, sous quelle forme et pour quels types de destinataires.

L'organisation Human Rights Watch (HRW) réclame le stockage des contenus supprimés par les plateformes des réseaux sociaux, afin qu'ils soient exploitables à des fins de poursuite, notamment dans les cas de crimes de guerre.
Dans un rapport publié jeudi, l'organisation de défense des droits de l'homme salue la rapidité avec laquelle certains contenus sont supprimés pour en réduire...