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Politique - Neutralité

« Ce qui est essentiel, c’est l’identité du Liban », affirme le Vatican

Le pape « pourrait réconforter les Libanais par une visite », a affirmé le cardinal Parolin.

« Ce qui est essentiel, c’est l’identité du Liban », affirme le Vatican

Le cardinal Parolin durant le temps de prière au port. Photo ANI

Aux silences qui ont suivi hier des questions au sujet d’un possible voyage du pape au Liban adressées au secrétaire d’État du Saint-Siège, Pietro Parolin, des habitués du Vatican ont cru deviner qu’un voyage du pape est sérieusement envisagé. Interrogé à ce sujet par les journalistes, à son arrivée jeudi au Liban, le numéro deux du Vatican avait affirmé que François « viendrait certainement », mais qu’il faudrait que « les circonstances internes et externes » s’y prêtent. En d’autres termes, que sa visite au Liban soit un facteur d’unité et non de division, et que la conjoncture régionale le permette.

Hier, au lendemain de son arrivée, à l’issue d’une tournée émouvante dans le quartier de la Quarantaine, un quartier de misère au voisinage immédiat des lieux de la terrible explosion, qui lui a offert un chaleureux bain de foule, le numéro deux du Vatican a promis de transmettre au pape les sentiments que la population a manifestés à son égard, tout en ajoutant : « On espère qu’il pourra venir et vous réconforter personnellement avec une visite. »

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Depuis Bkerké, où il a rencontré les patriarches catholiques orientaux, le cardinal Parolin a par ailleurs affirmé que le Vatican met l’accent sur « l’identité » et « le rôle » du Liban dans son environnement arabe, sans négliger les avantages de la « neutralité active », telle que la défend en ce moment le patriarche maronite.

Le bras droit du souverain pontife, qui a regagné en fin d’après-midi le Vatican, se trouvait au Liban pour participer à la Journée de jeûne et de prière que le pape François a lancée pour le 4 septembre, un mois après la catastrophe qui a dévasté Beyrouth.

Une visite physiquement éprouvante

La tournée dans le quartier de la Quarantaine a été le point d’orgue d’une journée chargée d’émotions, que la canicule, qui règne en ce moment à Beyrouth, a rendue physiquement éprouvante. Entamée par une visite au palais de Baabda, la journée a été marquée par deux visites officielles, l’une au chef de l’État, l’autre au siège patriarcal de Bkerké. Le cardinal Parolin a également pris un moment de prière devant les hangars tordus du port de Beyrouth, à l’issue duquel il a déposé une couronne de fleurs contre la rambarde bordant le trottoir. Il a ensuite visité les deux hôpitaux du Rosaire et de Geitaoui et l’école du Sacré-Cœur des frères des écoles chrétiennes à Gemmayzé. Enfin, après une visite-déjeuner à Bkerké, au cours de laquelle il a rencontré les patriarches catholiques orientaux, il s’est rendu quartier de la Quarantaine, avec un arrêt prolongé à la caserne des pompiers de Beyrouth et aux couvents présents dans les quartiers. Là, le cardinal Parolin a pu saluer des parents de victimes et de grands blessés, avant de s’adresser aux religieux et religieuses et aux associations engagées dans les secours sanitaires et alimentaires : Offre-Joie, Solidarity, Caritas et L’Œuvre d’Orient.

Devant le chef de l’État, le numéro deux du Vatican a insisté sur l’importance de « préserver l’identité » du Liban. Ce thème a été repris par le cardinal Parolin depuis Bkerké où, à une question sur la campagne en faveur de la « neutralité active » du Liban lancée par le patriarche maronite, il a précisé que cette idée est à l’étude, qu’il importe que le Liban soit « mis à l’abri des conflits externes » et « qu’il importe essentiellement au Vatican que le Liban préserve son identité et son rôle au Moyen-Orient et dans le monde », comme modèle de vivre ensemble, de pluralisme et de liberté. Interrogé au siège patriarcal sur les craintes nourries par les chrétiens du Liban pour leur avenir, le cardinal Parolin a affirmé : « Je crois que les chrétiens ne doivent avoir aucune crainte. Notre présent et notre avenir sont entre les mains de Dieu. L’expression “ne crains pas” se retrouve souvent dans les Saintes Écritures. Je n’ai fait que le répéter durant mon court séjour. J’ai pris la mesure de vos souffrances. Les destructions que j’ai vues sont inimaginables. Mais j’ai touché du doigt aussi votre volonté de reconstruction et votre désir de repartir. Je suis sûr qu’avec l’aide de Dieu, toutes les épreuves seront surmontées. Le Liban n’est pas seul. Toute l’Église est à ses côtés. »

Le numéro deux du Vatican au siège patriarcal maronite de Bkerké, entouré des patriarches catholiques orientaux. ANI

Don de 800 000 euros aux hôpitaux

Le cardinal Parolin a par ailleurs salué et applaudi les religieuses et le personnel des deux hôpitaux qu’il a visités, les tenant pour « les véritables héros de la catastrophe, puisqu’ils ont oublié de panser leurs propres plaies, pour continuer à servir leurs frères et sœurs ». Il a également exprimé son admiration pour les médecins et infirmières qui ont porté leurs patients dans les escaliers, en raison des pannes d’ascenseurs. Le prélat a également annoncé qu’une somme de 400 000 euros sera remise à chacun des deux hôpitaux, collectés par L’Œuvre d’Orient, une association basée à Paris.

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Profondément touché devant certains spectacles de douleur humaine qui se présentaient à lui, au cours de sa visite à la Quarantaine, le cardinal a parlé « de gestes qui vont plus loin que les paroles, et de la prière qui traverse toutes les barrières », rappelant que « le Dieu de toute miséricorde est aussi le Seigneur de l’histoire ».

« Vous avez la capacité de vous en sortir et de trouver le chemin, peut-être avec des compromis. Mais vous pouvez le faire avec la grâce de Dieu, a-t-il dit aux religieux et religieuses avant son départ. Vous l’avez fait par le passé (…) Les moments de crise sont aussi des moments d’opportunité pour la foi, la croissance et la solidarité. Je transmettrai vos sentiments au pape. On espère qu’il pourra venir et vous réconforter personnellement par une visite. »

Aux silences qui ont suivi hier des questions au sujet d’un possible voyage du pape au Liban adressées au secrétaire d’État du Saint-Siège, Pietro Parolin, des habitués du Vatican ont cru deviner qu’un voyage du pape est sérieusement envisagé. Interrogé à ce sujet par les journalistes, à son arrivée jeudi au Liban, le numéro deux du Vatican avait affirmé que François...

commentaires (2)

on s'en contrefiche de l'identité du Liban !!!! l'essentiel ,c'est le bien etre et bien vivre des Libanais; point final! J.P

Petmezakis Jacqueline

16 h 21, le 05 septembre 2020

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Commentaires (2)

  • on s'en contrefiche de l'identité du Liban !!!! l'essentiel ,c'est le bien etre et bien vivre des Libanais; point final! J.P

    Petmezakis Jacqueline

    16 h 21, le 05 septembre 2020

  • L,IDENTITE DU LIBAN OUI. SEULS LES CANTONS A LA SUISSE PEUVENT LA GARANTIR ET GARANTIR LE VIVRE ENSEMBLE ET L,UNITE DU PAYS. ENCORE FAUT-IL SE DEBARRASSER DES CLIQUES ET DES HERITIERS POLITIQUES DES ZAIMS ET DES MERCENAIRES DIVERS GANGRENE ET CANCER MORTELS DU LIBAN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 11, le 05 septembre 2020

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