Abdullah Abdullah, qui dirige le processus de réconciliation en Afghanistan, s'est dit confiant jeudi que les pourparlers de paix entre le gouvernement de Kaboul et les talibans, reportés depuis des mois, démarreront "la semaine prochaine".
Le dialogue interafghan, soutenu par les États-Unis, étaient censés débuter en mars, puis plus récemment ce mois-ci après l'Aïd el Kébir. Mais des désaccords en série autour d'un échange de prisonniers les ont longuement retardés. "Je peux dire avec une relative confiance que les pourparlers interafghans débuteront la semaine prochaine", a déclaré M. Abdullah, ancien chef de l'exécutif afghan, lors d'un évènement public à Kaboul. "L'équipe de négociation de la République islamique d'Afghanistan est préparée à ces pourparlers avec la ferme détermination de représenter la voix forte et unie du peuple afghan pour une paix durable et digne", a-t-il poursuivi. Les talibans n'ont pas fait de commentaire aux remarques d'Abdullah Abdullah, survenus quelques jours après une visite officielle de leurs cadres à Islamabad, qui les a poussés à négocier avec les autorités afghanes.
Le Pakistan, l'un des trois seuls pays à avoir reconnu le régime taliban dans les années 1990, jouit d'une certaine influence sur ces derniers. Islamabad, que Kaboul accuse régulièrement d'abriter et de financer les insurgés, a appelé à de multiples reprises à des négociations entre les talibans et les autorités afghanes.
Le Pakistan affirme avoir facilité de premières discussions entre les rebelles et les Etats-Unis, qui ont chassé ces derniers du pouvoir en 2001 après cinq ans de règne. Un accord américano-taliban a été signé en février au Qatar, qui entérine le retrait des troupes américaines d'Afghanistan d'ici mi-2021, en contrepartie notamment de la tenue d'un dialogue interafghan. Mais ces pourparlers n'ont pas démarré du fait de désaccords autour d'une autre clause de l'accord de Doha, non ratifié par Kaboul, relatif à un échange de quelque 5.000 talibans contre un millier de membres des forces afghanes.
Trois cent vingt, parmi les plus dangereux, restent emprisonnés par les autorités afghanes, qui réclament de leur côté l'élargissement préalable de certains de leurs soldats.
France et Australie se sont opposés à la libération de plusieurs de ces talibans, accusés d'avoir participé à des attaques mortelles contre leurs propres ressortissants.
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