Après le camp de Beddaoui, une seconde perquisition au Akkar

Après une descente au camp de Beddaoui, à la recherche des quatre assassins dans le crime de Kaftoun (Koura), et l’arrestation de l’un d’eux, les forces de sécurité ont effectué hier une nouvelle opération, cette fois à Aamiriyé, près de Biré (Akkar), à la recherche d’un second suspect, Youssef K. Toutefois, le sort de ce dernier était toujours inconnu hier. L’homme avait d’abord été déclaré mort, après le raid matinal, durant lequel une explosion a été entendue. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) avait affirmé, dans un premier temps, que le forcené, un récidiviste de 40 ans, s’était donné la mort en actionnant une charge explosive, après avoir été encerclé par les forces de l’ordre. Une version modifiée par la suite par l’ami qui a rapporté que le sort de cet individu restait inconnu. Selon la chaîne LBCI, ce sont des bonbonnes de gaz qui se trouvaient dans la cuisine de ce logement qui auraient explosé lors de l’échange de tirs. L’Orient-Le Jour a tenté de joindre le porte-parole des Forces de sécurité intérieure (FSI), le colonel Joseph Mousallem, sans succès.

Le président de la municipalité de Biré, Mohammad Wehbé, a indiqué que, selon ses informations, personne n’habitait dans le local agricole perquisitionné. Il a cependant affirmé que le lieu « était utilisé par des criminels comme repaire, pour des motifs suspects », ajoutant que des « indices d’ordre criminel » ont été décelés sur les lieux.

À l’occasion de cette descente, les forces de l’ordre ont également procédé hier à l’arrestation de plusieurs individus dans les milieux des réfugiés syriens à Kouachra, Biré et Khirbet Daoud, confisquant deux ordinateurs portables retrouvés non loin du site de l’explosion à Aamiriyé. Selon l’ANI, plusieurs personnes interpellées seraient des proches du suspect.

Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, deux policiers municipaux et le fils du président du conseil municipal de Kaftoun assuraient la surveillance dans le village dans le cadre des mesures prises pour lutter contre les cambriolages, mais aussi contre la propagation du coronavirus, alors que ces directives sont assorties d’un couvre-feu instauré sur l’ensemble du territoire entre 18h et 6h. Ils se trouvaient à l’entrée du village lorsqu’une voiture suspecte, dépourvue de plaque d’immatriculation, a refusé de s’arrêter. Bloqués dans une rue du village, entre deux voitures, et sommés de s’identifier, les occupants du véhicule – au nombre de quatre – avaient ouvert le feu, tuant les trois hommes qui tentaient de les appréhender.

Selon des sources de sécurité citées par la chaîne LBCI, les empreintes de Youssef K., l’homme poursuivi hier, ont été relevées dans le véhicule utilisé dans l’opération, de marque Honda, qui avait été abandonné sur place par les agresseurs. Par ailleurs, dans le cadre de l’enquête, la police a également arrêté Bahjat T., le dernier propriétaire du véhicule, qui aurait prétendu toutefois, lors de son interrogatoire, que c’était son frère Khaled qui utilisait la voiture.Dimanche, se basant sur un relevé des empreintes digitales, une patrouille des forces spéciales avait perquisitionné la maison d’Ihab C. au camp palestinien de Beddaoui. Ce dernier, armé de grenades et d’une mitraillette, s’était défendu, blessant l’un des militaires. Par la suite, sur l’intervention de sa famille et des agents des forces conjointes palestiniennes dans le camp, il avait accepté de se rendre.

Toujours d’après les sources citées, les enquêteurs suspectent l’implication dans ce crime d’une cinquième personne, qui se trouvait à bord d’une seconde voiture chargée de couvrir les quatre suspects, et qui a assuré leur fuite.

Ce triple meurtre a suscité de nombreuses réactions de la part des responsables politiques et des notables de la région.