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Monde - Crise

En Biélorussie, le pouvoir intensifie la répression

La police a dit avoir même tiré à balles réelles sur les manifestants.

En Biélorussie, le pouvoir intensifie la répression

À la mi-journée hier, des dizaines de femmes, vêtues de blanc et tenant des fleurs, ont formé une chaîne humaine dans le centre de Minsk pour dénoncer les violences policières. Sergei Gapon/AFP

La police biélorusse a annoncé hier avoir procédé à un millier de nouvelles arrestations dans la nuit et fait usage de balles réelles la veille, au troisième jour d’une contestation post-électorale violemment réprimée, suscitant les protestations occidentales. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a estimé que le peuple biélorusse avait droit aux « libertés qu’il réclame », tandis que la chancellerie allemande a dénoncé un « climat d’intimidation, de peur et de violence ». Le président français Emmanuel Macron a pour sa part exprimé hier, au cours d’une discussion téléphonique avec Vladimir Poutine, sa « très grande préoccupation » à propos de la situation en Biélorussie. Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’UE doivent se réunir vendredi et Bruxelles a menacé de prendre des sanctions contre Minsk.

Les forces de sécurité ont au total arrêté quelque 6 000 personnes depuis dimanche, sans que l’on sache combien sont encore détenues. Le ministère de l’Intérieur a pour sa part estimé que la mobilisation des manifestants dénonçant la réélection le 9 août du président Alexandre Loukachenko, qui dirige son pays d’une main de fer depuis plus d’un quart de siècle, était désormais en baisse. Sa rivale, l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa, a revendiqué la victoire, avant de quitter la Biélorussie pour la Lituanie, dans la nuit de lundi à mardi. Un départ sous la menace des autorités, selon ses partisans.

Vêtues de blanc

À la mi-journée hier, des dizaines de femmes, vêtues de blanc et tenant des fleurs, ont formé une chaîne humaine dans le centre de la capitale biélorusse pour dénoncer les violences policières. « L’amour ne s’impose pas par la force », était-il écrit sur une banderole. Des médias antigouvernementaux ont signalé des actions similaires dans d’autres villes, sans que la police intervienne.

Sur les réseaux sociaux, des appels à manifester hier soir circulaient. Des centaines de personnes étaient aussi rassemblées devant un centre de détention de Minsk, pour tenter d’avoir des nouvelles de proches probablement arrêtés. Depuis dimanche soir, la police use de grenades sonores et de balles en caoutchouc contre les protestataires, et 51 personnes de plus ont été blessées mardi soir, selon un bilan officiel.

À Brest, dans le sud de la Biélorussie, la police a dit avoir même tiré à balles réelles sur les manifestants « agressifs » armés de barres en métal, blessant l’un d’eux. De nombreuses scènes de passage à tabac de manifestants étaient également diffusées sur les réseaux sociaux.

Le président Loukachenko a qualifié ces manifestants de « chômeurs au passé criminel » qui devaient être « mis au travail ». La nuit passée, selon des témoins et des médias de l’opposition, les forces antiémeute ont donné l’assaut sans ménagement à de petits groupes de personnes dans différents quartiers de la capitale, empêchant les rassemblements de grossir. Ian, un ambulancier de 28 ans qui a participé aux actions de protestation, pense que la police cherche à « terroriser les gens, pour qu’ils restent assis (chez eux) et se taisent ». « Il n’y avait jamais eu de manifestations d’une telle ampleur et sur une telle durée et il n’y avait jamais eu (une répression) d’une telle violence », a estimé Oleg Goulak, du Comité Helsinki en Biélorussie, une ONG de défense des droits humains. D’après Alexandre Baounov, du centre Carnegie de Moscou, M. Loukachenko peut compter sur la fidélité de ses troupes pour mettre les contestataires au pas. « Il a la main sur tout l’appareil répressif et, avec ça, il terrorise la population », relève-t-il.

Selon les résultats officiels de la présidentielle, M. Loukachenko a obtenu plus de 80 % des voix, un score fantaisiste, disent ses détracteurs qui estiment au contraire que Mme Tikhanovskaïa, créditée de 10 % des voix, a gagné. Cette dernière ne s’est pas exprimée depuis sa vidéo, mardi, annonçant son départ précipité pour la Lituanie. Selon les responsables de sa campagne, elle a subi des menaces quand elle a été retenue des heures durant par les forces de sécurité lundi. Alexandre Loukachenko, 65 ans, n’a jamais laissé aucune opposition s’ancrer. La précédente vague de contestation, qui remonte à 2010, avait aussi été sévèrement réprimée. Mme Tikhanovskaïa, une novice en politique âgée de 37 ans, a mobilisé en quelques semaines des dizaines de milliers de personnes, une ferveur politique que la Biélorussie n’avait jamais connue.

Cette mère au foyer avait remplacé son mari Sergueï, un vidéoblogueur en vue, après son arrestation en mai alors qu’il gagnait en popularité.

Source : AFP


La police biélorusse a annoncé hier avoir procédé à un millier de nouvelles arrestations dans la nuit et fait usage de balles réelles la veille, au troisième jour d’une contestation post-électorale violemment réprimée, suscitant les protestations occidentales. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a estimé que le peuple biélorusse avait droit aux « libertés qu’il...

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bielorusses et libanius dans la meme tourmente provoquee par des mafias . Mondialisation de la pegre oblige

Gaby SIOUFI

11 h 47, le 13 août 2020

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Commentaires (1)

  • bielorusses et libanius dans la meme tourmente provoquee par des mafias . Mondialisation de la pegre oblige

    Gaby SIOUFI

    11 h 47, le 13 août 2020

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