C’est un non catégorique « aux sujets conflictuels » que des dignitaires chiites ont opposé hier à l’appel de Bkerké pour la consécration de la neutralité du Liban, pendant que des voix s’élevaient dans les milieux de l’opposition au pouvoir pour appuyer l’initiative du patriarche maronite Béchara Raï.
L’uléma Ali Fadlallah et le mufti Hassan Charifé ont tous deux mis en garde, dans leurs prêches respectifs du vendredi, contre des formules « de nature à exacerber les divisions dans le pays », estimant que la priorité devrait être accordée pour le moment au règlement de la crise socio-économique qui accable l’ensemble de la population. Il est intéressant de relever dans ce contexte que les deux dignitaires chiites ont critiqué le gouvernement à ce sujet, estimant que son action n’est pas à la hauteur des espoirs placés en lui. « Le cabinet dont on reconnaît les efforts et les initiatives visant à aplanir les obstacles à des aides internationales au Liban n’a pas entrepris les démarches qu’il faut pour régler les problèmes dont souffre la population », s’est plaint cheikh Fadlallah. « Le gouvernement qui a promis zéro problème s’est avéré être le gouvernement des zéro réalisation », a déploré à son tour le mufti Charifé.
« Et pendant que le tableau s’assombrit davantage à tous les niveaux dans le pays, le débat se poursuit autour de sujets qui accentuent les divisions entre les Libanais qui ont le plus besoin aujourd’hui d’œuvrer ensemble pour sortir le pays d’une situation qui menace son existence et sa stabilité. À toutes les forces politiques et religieuses, nous disons que l’heure n’est pas aux sujets conflictuels dont les porteurs ne feront qu’accentuer les divisions internes », a lancé cheikh Fadlallah, en allusion aux appels répétés du patriarche à la neutralité du Liban. Selon lui, si ce sujet « doit être impérativement abordé, ce ne doit pas être pas en public, mais dans les lieux existants et réservés au dialogue ou dans ceux qui peuvent être créés à cette fin », a-t-il dit, faisant ainsi référence au Parlement ou à une éventuelle conférence de dialogue. « De notre côté, nous continuerons de défendre le droit contre l’injustice. Nous ne serons pas neutres dans ce monde contrôlé par des forces cupides qui cherchent à exercer une hégémonie sur les peuples les plus faibles. »
Le mufti Hassan Charifé a mis en garde de son côté contre « les slogans qui génèrent des alignements politiques et des divisions autour du rôle du Liban, surtout qu’ils interviennent, sous prétexte de la neutralité, avant le verdict du Tribunal spécial pour le Liban » dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Celui-ci est prévu le 7 août. Selon lui, « ce dont le Liban a besoin, ce sont des positions unifiées autour de ce qui lui permettra de faire face aux violations israéliennes quotidiennes de sa souveraineté, ainsi qu’aux interventions américaines dans les affaires intérieures du pays ». En face, plusieurs responsables continuent de plaider en faveur d’un dialogue autour de la neutralité du Liban, dont le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, proche pourtant de l’axe auquel appartient le tandem chiite (Amal-Hezbollah). M. Ferzli nuance cependant sa position, dans la mesure où il reconnaît l’importance du débat autour de cette question, mais juge qu’elle devrait faire l’objet d’un consensus « si elle doit faire son chemin ». « L’échec des forces politiques dans l’application de la distanciation (du Liban par rapport aux conflits régionaux) est dû au fait que cette politique n’a été retenue qu’après que le Liban est devenu un couloir et un siège aux facteurs de déstabilisation », a-t-il commenté dans une déclaration à la radio, pendant que les deux anciens ministres, Richard Kouyoumjian et Achraf Rifi, s’accordaient pour relever, chacun dans un tweet, que la consécration de la neutralité du Liban représentait « un passage obligé pour le salut du Liban ».
Dans un communiqué, Baha’ Hariri, homme d’affaires et frère de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, a lui aussi affiché son « soutien absolu » aux propos du patriarche. Il a annoncé qu’il était prêt à œuvrer aux côtés du dignitaire maronite afin que le Liban « redevienne une nation libre et indépendante ». « Nous mettons nos capacités au service de cette position de Bkerké, notamment concernant l’ouverture de Beyrouth vers tous les pays, autant à l’Ouest qu’à l’Est, à l’exception d’Israël », a ajouté l’homme d’affaires libanais. Il a encore critiqué le Hezbollah, qu’il a accusé de vouloir « détruire l’identité du pays, dans l’intérêt des régimes syrien et iranien », saluant le fait que le patriarche « ne peut pas se taire » face à cela.
Ce sont des gens comme vous et vos semblables qui ont toujours semer la zizanie entre les libanais. La dernière fois c'était Il n’y a pas longtemps le 17 octobre 2019. Ils ont menacé les familles de famine voir de décapitation ainsi que les journalistes parce qu'ils sont EUX patriotes. UN PEU DE DÉCENCE DI VOUS COMPRENEZ LE SENS DE CE MOT.
17 h 47, le 20 juillet 2020