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Politique - Rencontre

Fahmi : « Ma principale mission, redorer le blason de l’État »

Fahmi : « Ma principale mission, redorer le blason de l’État »

Le ministre de l’Intérieur recevant les membres du conseil de l’ordre des rédacteurs en son bureau. Photo DR

Le ministre de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, n’est sans doute pas le premier militaire de carrière à occuper un tel poste. Mais assurément, il ne ressemble à aucun autre. Recevant hier le conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossayfi, il n’a pas caché à ses interlocuteurs qu’il n’est pas à l’aise avec les médias et qu’il n’aime pas beaucoup parler. La rencontre s’est ainsi rapidement transformée en un échange informel. D’ailleurs, M. Fahmi pose volontiers des questions et écoute attentivement les réponses. Il évoque devant ses interlocuteurs les longues années passées au service des renseignements de l’armée, lorsqu’il épluchait les médias pour étoffer ses analyses de la situation... Il affirme à cet égard que les médias constituent « une partie importante des données sur lesquelles se basent les services pour prendre des initiatives préventives destinées à consolider la paix civile ». Les intimidations à l’égard des journalistes pendant les manifestations et les protestations populaires ont été aussi longuement évoquées, et le ministre de l’Intérieur a assuré que les journalistes qui font leur métier « ne sont nullement visés ». Au contraire, ils sont comme les soldats et les forces de l’ordre qui accomplissent la mission qui leur est confiée et sont soumis à de fortes pressions des deux côtés. Le ministre relève dans ce cadre que « dans de nombreux cas, les manifestants multiplient les provocations à l’égard des forces de l’ordre, ce qui les pousse parfois à réagir principalement pour se défendre, et les journalistes qui se trouvent sur les lieux en font malheureusement parfois les frais ».

Le ministre confie ainsi que depuis le déclenchement du mouvement de protestation le 17 octobre 2019, il y a eu dans le cadre des manifestations près de 1 200 blessés dont 1 193 dans les rangs des forces de l’ordre. Certains agents de l’ordre se sont d’ailleurs retrouvés paralysés à cause de leurs blessures et d’autres ont perdu la vue. « Certains journalistes, selon lui, se sentent très impliqués aux côtés des manifestants et lancent eux aussi des provocations à l’égard des forces de l’ordre. Certes, cela ne justifie pas qu’ils reçoivent des coups, mais parfois, la situation devient incontrôlable. » Toutefois, pour le ministre de l’Intérieur, grosso modo, la situation reste acceptable. Mais il souhaiterait qu’il n’y ait entre les forces de l’ordre et les journalistes aucune friction. Il accueille ainsi favorablement l’idée de rédiger une sorte de charte des droits des journalistes et en même temps d’éthique professionnelle qui serait reconnue et adoptée par toutes les parties, et ce pour éviter les frictions éventuelles entre les forces de l’ordre et les représentants des médias.

Abordant les incidents du 6 juin lorsque les protestations populaires ont failli réveiller les vieux démons et faire renaître les lignes de démarcation de la guerre civile, M. Fahmi précise que son principal souci ce jour-là était « de préserver le pays et de l’empêcher de glisser vers de nouveaux conflits internes, bien plus que de protéger le gouvernement qui, lui, peut s’en aller. Mais le pays doit rester ». Il souligne que ce jour-là, les chefs des partis politiques concernés ont réagi rapidement pour éteindre toute possibilité de discorde.

Au sujet de la situation générale, le ministre de l’Intérieur affirme qu’il y a des « tentatives d’étouffer le pays ». « Toutefois, jusqu’à présent, dit-il, je peux affirmer que la sécurité est contrôlée et cohérente. Mais il faut rester vigilant. » Il ajoute que la meilleure solution pour consolider la sécurité et la paix interne, c’est de tendre la main à toutes les parties libanaises. « C’est ensemble que nous pourrons protéger efficacement notre pays », déclare-t-il.

« Aucune partie ne veut une déstabilisation du pays »

M. Fahmi est conscient du fait que la crise économique et financière est très dure pour les Libanais, et principalement pour les classes moyenne et défavorisée. Ce qui, selon lui, ne peut qu’avoir des conséquences sur la situation sécuritaire. « Mais jusqu’à présent, ajoute-t-il, il est clair qu’aucune partie interne ne veut une déstabilisation du pays, ni les forces politiques ni les composantes de la société civile. » Ce qui se passe dépasse donc les Libanais car, il l’a déjà dit, sans donner de précisions, « des forces étrangères pourraient tenter de déstabiliser le pays ». Toutefois, les forces de l’ordre font de leur mieux; et de toute façon, « nous n’avons d’autre choix que celui de tenir bon. Mais le mieux serait de le faire ensemble », dit-il. Reprenant les termes du Premier ministre Hassane Diab, M. Fahmi explique que le Liban fait face à « un véritable blocus ». Selon lui, beaucoup d’indices le montrent, dont la démarche de certaines parties d’entraver l’ouverture de crédits pour acheter du fuel pour le compte de la Banque centrale. « Tout cela s’inscrit dans le cadre d’un même plan visant à étouffer le Liban et à le plonger dans une crise sans précédent », selon lui. Le ministre reconnaît à cet égard que la chute de la livre libanaise par rapport au dollar américain est un facteur de déstabilisation, « mais les Libanais doivent prendre conscience que cette situation les touche tous. Les salaires des forces de l’ordre sont ainsi devenus dérisoires et pratiquement tout le monde est désormais logé à la même enseigne », souligne-t-il. « Malgré cela, nous n’avons d’autre choix que de tenir bon... » répète-t-il.

Le ministre de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, n’est sans doute pas le premier militaire de carrière à occuper un tel poste. Mais assurément, il ne ressemble à aucun autre. Recevant hier le conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossayfi, il n’a pas caché à ses interlocuteurs qu’il n’est pas à l’aise avec les médias et qu’il n’aime pas beaucoup parler. La...

commentaires (6)

Il est très facile de fermer les yeux sur le complot interne en marche avec sa collaboration et celle de ses semblables en accusant les autres pays de vouloir détruire le pays et son économie lorsque celle là a été exécutée minutieusement par l’équipe au pouvoir et ce depuis des décennies et arrive enfin à ses fins. Quant à la sécurité et des forces de l’ordre, nous n’allons pas apprendre à un singe à faire des grimaces. Il suffisait d’arrêter et ce dés le premier jour les casseurs et voyous sur leur mobylettes et de les traduire en justice pour que ce pays se rassemble et se débarrasse des vendus au pouvoir. Au lieu de ça l’ordre a été donné de casser le cordon protecteur et de laisser faire à chaque fois et de s’en prendre aux journalistes qui couvraient ces débordements. A l’entendre on pense à un soumis qui n’a pas son mot à dire mais exécute les ordres pour diviser le pays, alors que fait il encore à son poste? Ça s’appelle de la collaboration avec l’ennemi.

Sissi zayyat

11 h 33, le 09 juillet 2020

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Commentaires (6)

  • Il est très facile de fermer les yeux sur le complot interne en marche avec sa collaboration et celle de ses semblables en accusant les autres pays de vouloir détruire le pays et son économie lorsque celle là a été exécutée minutieusement par l’équipe au pouvoir et ce depuis des décennies et arrive enfin à ses fins. Quant à la sécurité et des forces de l’ordre, nous n’allons pas apprendre à un singe à faire des grimaces. Il suffisait d’arrêter et ce dés le premier jour les casseurs et voyous sur leur mobylettes et de les traduire en justice pour que ce pays se rassemble et se débarrasse des vendus au pouvoir. Au lieu de ça l’ordre a été donné de casser le cordon protecteur et de laisser faire à chaque fois et de s’en prendre aux journalistes qui couvraient ces débordements. A l’entendre on pense à un soumis qui n’a pas son mot à dire mais exécute les ordres pour diviser le pays, alors que fait il encore à son poste? Ça s’appelle de la collaboration avec l’ennemi.

    Sissi zayyat

    11 h 33, le 09 juillet 2020

  • Du bla bla de militaire transformé en technocrate. Je ne vais pas relever toutes les incohérences de ses propos car il n’y a pas assez de caractères de disponibles. Blason de l’Etat, il divague ou quoi? Sécurité : dégradation générale de l’état de sécurité par une augmentation fulgurante des cambriolages. De quel État il parle : cette république bananière dirigée par des incompétents pourris jusqu’à l’os dotée d’une monnaie de singe qui vaut à peine son pesant de papier. Son État n’existe que dans la tête de ses semblables qui seront bientôt balayés par la révolution de la faim.

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 56, le 09 juillet 2020

  • « Ma principale missiù n, redorer le blason de l’État ». Eh ben! On lui souhaite bien du plaisir! Les " forces de l'ordre" sont, bien sûr, en état de légitime défense quand elles sont attaqués par les journalistes avec leurs caméras!, d'où la nécessité de détruire ces armes! « Aucune partie ne veut une déstabilisation du pays ». Ça, on n'en est pas si sûr. Les casseurs munis de bâtons qui, comme par hasard, viennent toujours des mêmes régions, le blocage systématique des discussions avec le FMI,le refus d'un gouvernement de salut public. l'insistance à vouloir maintenir um plan ruineux pour l'EDL etc. Tout cela a peu de chances d'être le fruit du hasard, et laisse supposer un plan bien établi pour détruire le pays. Pas besoin d'avoir fait de hautes études pour s'en rendre compte.

    Yves Prevost

    07 h 04, le 09 juillet 2020

  • """1 200 blessés dont 1 193 dans les rangs des forces de l’ordre """ aurait affirme m.le ministre ? voyons voir ces chiffres, si j'ai bien appris mes exercices de "calculus 101", il y aurait eu a ce jour seulement 7 blesses parmis les manifestants ?

    Gaby SIOUFI

    04 h 51, le 09 juillet 2020

  • Taisez vous

    Robert Moumdjian

    01 h 42, le 09 juillet 2020

  • Les salaires des forces de l’ordre sont ainsi devenus dérisoires et pratiquement tout le monde est désormais logé à la même enseigne », souligne-t-il. « Malgré cela, nous n’avons d’autre choix que de tenir bon... » répète-t-il. si il y a d autres choix c est reformer ce pays le rendre laic ,attrapper les voleurs, combattre les privilèges et la corruption vous savez bien un fonctionnaire mal payé c est un fonctionnaire corrompu COMMENTAIRES (0)

    youssef barada

    01 h 14, le 09 juillet 2020

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