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L'Etat tunisien défend sa demande d'extradition du beau-frère de Ben Ali

L'Etat tunisien défend sa demande d'extradition du beau-frère de Ben Ali

Belhassen Trabelsi dans son bureau à Tunis, en septembre 2010. Photo d'archives FETHI BELAID / AFP

L'État tunisien a défendu mercredi en appel, devant la justice française, sa demande d'extradition de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien dictateur Ben Ali, assurant qu'il disposerait du droit à "un procès équitable" dans son pays.

Le 24 juin, l'avocat général avait requis un avis favorable pour cette demande d'extradition devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France, mais une nouvelle audience avait dû être planifiée, parce que l'État tunisien n'avait alors pas été convoqué.

L'État tunisien "souhaite profondément que sa demande d'extradition soit acceptée", a déclaré en son nom l'avocat général des affaires pénales du ministère tunisien de la Justice, Jamel Sahaba.

Face à M. Trabelsi, qui a redit mercredi ses craintes d'être maltraité en Tunisie, rappelant à nouveau l'exemple de trois de ses frères morts en prison entre 2011 et 2020, M. Sahaba a assuré qu'il ne serait "soumis à aucun traitement dégradant", et qu'il disposerait "de toutes les garanties fondamentales de la défense et du droit à un procès équitable". Évoquant les trois frères de M. Trabelsi, le représentant de l'État tunisien a aussi assuré qu'ils avaient "bénéficié de tous les soins nécessaires".

Homme d'affaires, Belhassen Trabelsi, 57 ans, frère de l'ex-première dame tunisienne Leila Trabelsi, avait été interpellé en mars 2019 en France et inculpé dans ce pays dans une affaire de "blanchiment en bande organisée, recel, usage et complicité de faux documents administratifs". L'enquête est toujours en cours.

Ayant fui la Tunisie lors de la révolution de 2011 qui a provoqué la chute du président Zine el Abidine Ben Ali, Belhassen Trabelsi s'était installé au Canada qu'il avait quitté en 2016 après le refus d'Ottawa de lui octroyer l'asile politique. Après son arrestation en France, la Tunisie avait demandé son extradition en vue d'exécuter trois peines d'emprisonnement prononcées par défaut pour un total de 33 années de prison.

Ces condamnations visent des délits financiers dont M. Trabelsi aurait tiré un bénéfice proche de vingt millions d'euros, selon les autorités judiciaires tunisiennes. Les procédures concernent notamment la vente d'actions de la compagnie aérienne Tunis Air et un mécanisme de surfacturation au sein de la société Tunisie Sucre. L'avocat général s'en est remis mercredi à ses conclusions du 24 juin. Le défenseur de M. Trabelsi a quant à lui souligné que son client avait écopé en Tunisie d'une nouvelle condamnation, prononcée le 29 juin, à 10 ans d'emprisonnement, dans un dossier sur lequel la demande d'extradition ne s'appuie pas. La décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel a été mise en délibéré au 16 septembre.

L'État tunisien a défendu mercredi en appel, devant la justice française, sa demande d'extradition de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien dictateur Ben Ali, assurant qu'il disposerait du droit à "un procès équitable" dans son pays.Le 24 juin, l'avocat général avait requis un avis favorable pour cette demande d'extradition devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel...