Rechercher
Rechercher

Politique - Décryptage

Forage israélien près du bloc 9 : prémices d’une guerre ou pression pour la négociation ?

Jusqu’à la dernière décision israélienne de commencer les forages pour l’extraction du pétrole à proximité du bloc 9 libanais, la situation entre les Israéliens et le Hezbollah se limitait à un échange de messages réguliers, les premiers pour tâter le terrain et le second pour montrer sa force.

Un événement qui s’est produit au cours des derniers mois donne une image claire de la nature de ce dialogue. En avril dernier, les Israéliens avaient attaqué une Jeep Cherokee à proximité de Masnaa, à la frontière libanaise, ayant à son bord des combattants du Hezbollah. Une attaque qui ne visait toutefois pas à atteindre les combattants. Quelques jours plus tard, le Hezbollah ouvrait deux brèches dans le mur que construisent les Israéliens le long de la frontière au Sud. En langage militaire cela signifie, de la part des Israéliens : « Nous observons vos déplacements et nous pouvons vous tuer quand nous le voulons. » La réponse du Hezbollah n’a pas tardé : « Toutes vos protections ne servent à rien. Nous pouvons pénétrer chez vous quand nous le voulons. »

Ce genre d’échanges est devenu courant entre ces deux parties et chacune d’elle comprend parfaitement le message qui lui est transmis. Mais ce semblant de statu quo a été ébranlé par la décision israélienne de commencer les forages à proximité du bloc 9. Il s’agit en quelque sorte d’une tentative israélienne de bouleverser les rapports de forces et les règles de la confrontation actuelle, en allumant une étincelle qui pourrait provoquer une nouvelle guerre.

Pourquoi les Israéliens ont-ils annoncé une telle décision à un moment aussi délicat au risque de déclencher une guerre et est-ce vraiment leur projet ? Selon un spécialiste de la politique américaine et régionale, les Israéliens ont fait cette annonce pour plusieurs raisons. D’abord, le tandem Benjamin Netanyahu-Benny Gantz, qui a formé après plusieurs mois de crise politique un gouvernement de coalition, a intérêt à faire monter les tensions avec le Liban. D’abord pour détourner l’attention de ce qui se prépare, en matière d’annexion, pour la Cisjordanie et la vallée du Jourdain. Ensuite parce que le Premier ministre israélien est prêt à tout pour éviter les poursuites judiciaires suite à des affaires de corruption, alors que Benny Gantz, un ancien militaire, rêve de mener une nouvelle bataille qui consoliderait sa popularité face à son actuel allié mais rival permanent, Netanyahu. Toujours selon le même spécialiste, il y aurait aussi d’autres raisons qui sont liées à la situation américaine. Les responsables israéliens songeraient à déclencher une guerre avec le Hezbollah pour pousser les Américains à leur donner leurs armes les plus sophistiquées. Ce que le Pentagone a refusé jusqu’à présent. Or si Israël est attaqué, les États-Unis n’auraient plus d’autre choix que de répondre à la demande israélienne, en s’investissant encore plus aux côtés des Israéliens.

De plus, à la veille des élections américaines, les Israéliens, qui observent avec inquiétude la chute de Donald Trump dans les sondages, voudraient renverser la donne, car si Trump ne devait pas être réélu, ils ne perdraient pas seulement un allié indéfectible à la Maison-Blanche mais d’importants amis au sein de l’administration, comme Jared Kushner entre autres. Ils chercheraient, par conséquent, soit à créer un événement qui renforcerait la popularité de Trump, soit à profiter du temps qui précède les élections américaines pour obtenir le maximum de cette administration et créer ainsi un fait accompli.

Est-ce à dire que la décision de la guerre a été prise et que celle-ci est devenue inévitable ?

Selon le spécialiste précité, la réponse n’est pas aussi simple. À ses yeux, les Israéliens, aussi déterminés soient-ils à déclencher une guerre, ne peuvent pas la mener sans l’aval des Américains. Et jusqu’à présent, le Pentagone y est opposé.

Du côté du Liban, le Hezbollah joue clairement la carte de la dissuasion en multipliant les avertissements et en exposant indirectement sa puissance militaire. Après les missiles, de longue, moyenne et courte portée, ainsi que ceux qui sont de haute précision, et après les drones qui jouent désormais un rôle important dans les batailles militaires, des médias proches du parti chiite ont évoqué récemment l’existence d’hommes-grenouilles qui pourraient mener des attaques par la mer, jusque-là considérée comme un des points forts de l’armée israélienne.

Le décryptage de Scarlett Haddad

Une nouvelle guerre israélienne contre le Liban ? Pas si sûr...

Mais ce qui est encore plus important, c’est le message que le Liban cherche à transmettre aux Israéliens en affirmant que toute confrontation avec le Hezbollah serait considérée comme une guerre contre le pays. Dans un de ses discours, le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, avait déclaré que sa formation est prête à détruire les installations pétrolières israéliennes qui empiéteraient sur les droits du Liban, si le Conseil supérieur de la défense le lui demande. La seconde partie de la phrase était passée inaperçue, mais elle est pourtant très explicite. Le Hezbollah a ainsi placé son action sous le parapluie de l’État, se présentant comme un élément de force entre ses mains et montrant aussi qu’il n’a pas l’intention d’agir seul, sans coordination avec les autorités libanaises. D’ailleurs, mardi, le Conseil supérieur de la défense s’est réuni sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun, qui a répété que le Liban est attaché à chaque goutte de ses eaux territoriales et à toutes ses ressources pétrolières et gazières.

Si les Israéliens pensaient donc pouvoir mener une attaque contre le Hezbollah et isoler ce dernier sur la scène libanaise, ils devront déchanter. Non seulement une attaque-éclair ne sera pas possible, car le Hezbollah aura le temps d’envoyer quelques missiles, mais elle sera, en outre, considérée comme dirigée contre le Liban. Les dernières manœuvres de l’armée libanaise à la frontière Sud sont d’ailleurs un message clair en ce sens.

Pour toutes ces raisons, le spécialiste précité estime que la guerre n’est pas inéluctable et que la décision israélienne vise plutôt à augmenter les pressions sur le Liban pour le pousser à négocier sur le dossier du tracé des frontières gelé depuis plus d’un an, en faveur des demandes israéliennes. Mais dans un contexte aussi compliqué, la situation peut rapidement échapper à tout contrôle...


Jusqu’à la dernière décision israélienne de commencer les forages pour l’extraction du pétrole à proximité du bloc 9 libanais, la situation entre les Israéliens et le Hezbollah se limitait à un échange de messages réguliers, les premiers pour tâter le terrain et le second pour montrer sa force. Un événement qui s’est produit au cours des derniers mois donne une image claire de...

commentaires (3)

Cela fait longtemps que je n’ai plus rie ... Israël veut faire la guerre au Liban pourtant il peu s’assoir et regarder ce qui se passe économiquement et laisser le même Liban sombrer tout seul loool De plus si une guerre éclate on nous dit que le hezb ne provoquera rien mais répondra avec la parapluie de l’Etat (qui d’ailleurs est le sien puisque c’est un gouvernement qu’il a lui même permit) Désolé de vous contredire madame l’Etat ne représente plus que lui même !!! Donc svp laissez les libanais tranquille

Bery tus

14 h 44, le 02 juillet 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Cela fait longtemps que je n’ai plus rie ... Israël veut faire la guerre au Liban pourtant il peu s’assoir et regarder ce qui se passe économiquement et laisser le même Liban sombrer tout seul loool De plus si une guerre éclate on nous dit que le hezb ne provoquera rien mais répondra avec la parapluie de l’Etat (qui d’ailleurs est le sien puisque c’est un gouvernement qu’il a lui même permit) Désolé de vous contredire madame l’Etat ne représente plus que lui même !!! Donc svp laissez les libanais tranquille

    Bery tus

    14 h 44, le 02 juillet 2020

  • Vite la guerre qu’on en finisse !!

    PROFIL BAS

    12 h 06, le 02 juillet 2020

  • COMME C'EST DROLEMENT REPETITIF : CE SONT SURTOUT LES LIBANAIS QUI COMMENCENT A SONNER L'ALARME-QUI DEMANDE CARREMENT A DIEU QU'UNE GUERRE ECLATE-MEDIAS DE TOUTES SORTES, CALIBRES,PENCHANTS AVANT TOUTE AUTRE PARTIE- ALORS QUOI ? VITE VITE CES MEMES MEDIAS SORTENT LEUR CONTRE ANALYSE POUR DIRE QUE Bofff ! BIBI N'OSERA JAMAIS, PAREIL POUR HASSAN N.... TROP RISQUE, D'AILLEURS INUTILE.EN ATTENDANT LE CITOYEN EN BON LIBANAIS PANIQUE, SE RUE DANS LES SUPER MARCHES ET LES BOULANGERIES, - LES BANQUES ELLES NE SONT PLUS INQUIETEES PAR CE RUSH. ET LES MEDIAS ALORS ? BON BEN ILS ONT REMPLI PAPIERS, APPARITIONS TELEVISEES, TWITTERS ET FB , TIKTOK,INSTA RADIOS ,.... PARLEMENTAIRES INCLUS...

    Gaby SIOUFI

    10 h 34, le 02 juillet 2020

Retour en haut