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Monde - Chine

Premières arrestations à Hong Kong en vertu de la loi sur la sécurité

Johnson veut faciliter l’accès à la citoyenneté britannique pour les près de trois millions de résidents de l’ex-colonie du Royaume-Uni.

Premières arrestations à Hong Kong en vertu de la loi sur la sécurité

Des manifestants prodémocratie à Hong Kong hier. Tyrone Siu/Reuters

Moins de 24 heures après l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong, la police a procédé aux premières arrestations en vertu de ce texte, condamné par de nombreux pays occidentaux, qui rend la justice chinoise compétente pour les crimes les plus graves.

Promulguée mardi par le président chinois Xi Jinping, cette législation fait craindre à l’opposition hongkongaise un recul des libertés inédit depuis la rétrocession à la Chine par le Royaume-Uni de ce territoire en 1997.

Les forces de l’ordre ont arrêté au total hier plus de 300 personnes, dont neuf pour violation présumée de la loi sur la sécurité nationale, alors que des milliers de Hongkongais se sont rassemblés pour marquer le 23e anniversaire de la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. Ce rassemblement avait été interdit il y a quelques jours par les autorités, pour la première fois en 17 ans.

La police a fait usage de canons à eau, de gaz poivré et lacrymogène pour les disperser. Beaucoup d’entre eux scandaient des slogans en faveur de l’indépendance du territoire. « Ce que ce régime autoritaire veut faire, c’est terroriser le peuple et l’empêcher de sortir », a affirmé Chris To, un manifestant de 49 ans. Selon la police, un officier a été poignardé à l’épaule alors qu’il tentait de procéder à une arrestation.

Événement le plus important

Depuis l’entrée en vigueur de la loi mardi soir, le soutien à l’indépendance de Hong Kong, de Taïwan, du Tibet et de la région du Xinjiang est devenu illégal. L’opposition hongkongaise redoute que le texte ne porte un coup fatal aux libertés et à l’autonomie dont jouissait le territoire depuis sa rétrocession.

Mercredi matin, au cours de la traditionnelle cérémonie de lever de drapeau qui marque cet anniversaire, la cheffe de l’exécutif hongkongais fidèle à Pékin, Carrie Lam, a salué cette loi qui constitue selon elle « l’événement le plus important dans les relations entre le gouvernement central et Hong Kong depuis la rétrocession ».

Elle permet de réprimer quatre types de crime contre la sécurité de l’État : subversion, séparatisme, terrorisme et collusion avec des forces extérieures.

Dans certains cas, la loi prévoit que la justice chinoise soit compétente et réserve des peines allant de 10 ans d’emprisonnement jusqu’à la prison à vie pour les auteurs des crimes les plus graves.

« La promulgation de cette loi vise à lutter contre les très rares criminels qui mettent gravement en danger la sécurité nationale, et non l’ensemble de l’opposition », a affirmé hier à Pékin le directeur adjoint du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao du régime communiste, Zhang Xiaoming.

Logique de bandits

La veille, dans la foulée de l’adoption de cette loi, le gouvernement chinois se montrait plus comminatoire, affirmant que « pour les membres de la petite minorité qui menace la sécurité nationale, cette loi sera un glaive suspendu au-dessus de leur tête ».

De nombreux pays occidentaux, parmi lesquels 27 membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, ont condamné ce texte, redoutant qu’il n’entraîne la répression de toute opposition politique.

De leur côté, les États-Unis ont menacé la Chine de représailles, promettant de ne pas « rester les bras croisés ». M. Zhang a affirmé que les États qui menacent certains responsables chinois de sanctions ont une « logique de bandits ». Des propos qui visent les États-Unis.

Hier, le Royaume-Uni a dénoncé une « violation manifeste de l’autonomie » de Hong Kong. En conséquence, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé vouloir faciliter à terme l’accès à la citoyenneté britannique pour les titulaires d’un passeport spécial auquel sont éligibles près de trois millions de résidents de l’ex-colonie britannique.

De son côté, Taïwan a annoncé l’ouverture d’un bureau destiné à accueillir les habitants de Hong Kong désireux de s’installer sur l’île.

La loi est entrée en vigueur un peu plus d’un an après le début des manifestations monstres dans l’ex-colonie britannique contre l’influence du gouvernement central. Échaudée par ces événements, la Chine aura imposé en quelques semaines seulement cette loi qui contourne le conseil législatif local. Pour Pékin, il s’agit d’assurer la stabilité, de mettre fin au vandalisme ayant émaillé les manifestations de 2019 dans ce territoire de 7,5 millions d’habitants, ainsi que d’y réprimer le courant militant pour l’indépendance.

« Cela marque la fin de Hong Kong telle que le monde la connaissait », a réagi sur Twitter Joshua Wong, l’une des figures du mouvement pour la démocratie. « La ville se transformera en un #étatdepolicesecrète. » Conséquence : le parti Demosisto, qu’il a fondé avec d’autres militants en 2014, a annoncé sa dissolution. Cette formation appelait notamment à l’autodétermination et pouvait donc potentiellement tomber sous le coup de la nouvelle loi.

Depuis plus de vingt ans, Hong Kong jouit en effet d’une large autonomie. En vertu du principe « Un pays, deux systèmes », ses habitants bénéficient de la liberté d’expression, de la liberté de la presse et d’une justice indépendante.

Source : AFP

Face à la hausse des tensions avec la Chine, l’Australie renforce sa défense

L’Australie a annoncé hier la réorganisation de sa stratégie en matière de défense, avec le renforcement de sa capacité de frappe à longue portée dans un contexte de hausse des tensions avec la Chine. Le Premier ministre Scott Morrison a indiqué que le pays allait consacrer, au cours de la prochaine décennie, 270 milliards de dollars australiens à l’acquisition et à l’amélioration de ses capacités de défense, soit une hausse de près de 40 % du budget. Il a affirmé son souhait d’augmenter de manière significative la capacité militaire australienne dans la région Indo-Pacifique. « Nous devons réaliser que nous sommes entrés dans une nouvelle ère stratégique moins clémente », a déclaré M. Morrison lors d’un discours, faisant allusion à la fin de l’incontestée hégémonie américaine et à la montée en puissance de la Chine. Tout en reconnaissant que le pays, qui compte 25 millions d’habitants, ne peut pas rivaliser avec certains pays de la région, notamment la Chine qui prévoit officiellement de consacrer, en 2020, 178 milliards de dollars à la défense – M. Morrison a qualifié l’Australie de puissance régionale engagée.

Moins de 24 heures après l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong, la police a procédé aux premières arrestations en vertu de ce texte, condamné par de nombreux pays occidentaux, qui rend la justice chinoise compétente pour les crimes les plus graves.Promulguée mardi par le président chinois Xi Jinping, cette législation fait craindre...

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