Le juge des référés à Tyr, Mohammad Mazeh, dont la décision d'interdire les médias au Liban d'interviewer l'ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea, après ses propos sur le Hezbollah, avait provoqué une polémique, a accepté de se présenter mardi devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le juge n'a pas encore remis sa démission, comme il menaçait de le faire, rapporte la chaîne LBCI.
Le magistrat avait estimé samedi que des propos de Mme Shea, qui avait notamment qualifié le Hezbollah de terroriste dans un entretien à la chaîne al-Hadath vendredi, étaient de nature à "semer la discorde et mettre en danger la paix civile". Le magistrat avait ensuite émis le jour-même un jugement interdisant aux médias libanais d'interviewer et de diffuser tout propos de l'ambassadrice américaine.
Le juge Mazeh a été convoqué par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Selon la chaîne LBCI, il a accepté de se présenter à cette convocation aujourd'hui, "car la convocation ne porte pas sur sa décision, mais sur les déclarations qu'il a accordées à la presse après avoir émis cette décision, contrairement à son devoir de réserve imposé par la justice". La chaîne explique ensuite que le juge n'a toujours pas remis sa démission car il n'a jusqu'à présent pas été convoqué par l'Inspection judiciaire.
De son côté, la ministre de la Justice Marie-Claude Najm a rappelé qu'en raison de son "respect de l'indépendance de la justice, elle n'évalue pas les décisions judiciaires", appelant "ceux qui se sentent lésés par une décision de justice à emprunter les voies judiciaires pour faire appel d'une telle décision". Toutefois, "par souci pour la liberté d'expression et la liberté de publier, consacrées par la Constitution (...)", elle a annoncé avoir demandé lundi "aux autorités compétentes de se pencher sur l'affaire et de prendre les mesures nécessaires en vertu des lois afin que cette affaire soit réglée dans le cadre des institutions".
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