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Politique - Liban

Les anciens Premiers ministres ne participeront pas à la réunion de Baabda : "Une perte de temps"

Aoun affirme que l'objectif du dialogue est "d'éviter que la situation ne se détériore et provoque des "effusions de sang".


Les anciens Premiers ministres ne participeront pas à la réunion de Baabda :

De gauche à droite sur la photo : les anciens présidents du Conseil Tammam Salam, Fouad Siniora, Nagib Mikati et Saad Hariri, à la Maison du Centre, à Beyrouth, le 22 juin 2020. Photo Dalati et Nohra

Mettant fin à plusieurs jours de suspense, les anciens Premiers ministres, Fouad Siniora, Saad Hariri, Nagib Mikati et Tammam Salam, ont décidé lundi soir de ne pas participer à la réunion de dialogue convoquée jeudi à Baabda sous la houlette du chef de l'Etat, Michel Aoun, alors que le pays connaît sa pire crise économique et sociale depuis trente ans.

"Cette invitation et son objectif déclaré semblent être déplacés et une perte de temps", a déclaré M. Siniora, à l'issue d'une réunion à la Maison du Centre. "Nous déclarons que nous ne sommes pas prêts à participer à une réunion sans (vision)", a-t-il aussi dit. "La performance du gouvernement ces derniers mois, à travers le dossier de Selaata, des nominations, du taux de change, montre une incapacité flagrante à être à la hauteur des défis", a ajouté M. Siniora. "Notre boycott est une protestation et une objection claire à l'incapacité du pouvoir à concevoir des solutions pour sauver le Liban, menacé par un effondrement complet, qui affecte la classe moyenne en particulier", a-t-il poursuivi.

Ces quatre anciens Premiers ministres représentent l’écrasante majorité de la rue sunnite et leur absence privera la réunion d’une bonne partie de sa raison d’être sur tous les plans : représentativité, sécurité et paix civile. 

La ministre libanaise des Déplacés, Ghada Chreim, a réagi rapidement à leur annonce sur Twitter. "Ils s'excusent de ne pas assister à la réunion de Baabda, au lieu de s'excuser pour les actions de la plupart d'entre eux et de la plupart de ceux qui ont assumé la responsabilité publique (commises contre) le peuple libanais qui a été soumis au vol depuis des décennies", a-t-elle écrit.

"Votre Excellence, en ce qui concerne les excuses, il semble que vous ayez perdu la boussole. Celui qui doit s'excuser auprès du peuple libanais est celui qui a mené les guerres absurdes avec des ambitions présidentielles, contribué à la destruction du pays et à la remise de sa décision à l'étranger, compromis les fonds de l'État et du peuple, et s'est opposé à l'accord libanais de Taëf", a alors riposté la députée (courant du Futur), Roula Tabch Jaroudi.

Les assises nationales de Baabda sont destinées à "examiner et débattre de la situation politique générale, pour sauvegarder la stabilité et la paix civile, dans le but de prévenir tout débordement aux conséquences graves et destructrices pour la patrie, spécialement à l’ombre d’une situation économique, financière et sociale sans précédent au Liban", selon les invitations adressées la semaine dernière par la présidence. Y sont invités les président de l’Assemblée, Nabih Berry, et du Conseil, Hassane Diab, ainsi que les anciens chefs d’État et de gouvernement, le vice-président de l’Assemblée nationale et les chefs de partis et de groupes parlementaires. La participation à cette réunion élargie a toutefois fait des vagues au cours de la semaine écoulée et provoqué de nombreuses tractations entre les forces politiques. Dans ce cadre, le chef du Parlement a reçu ces derniers jours les représentants de plusieurs forces politiques, afin de les convaincre de confirmer leur participation au dialogue de Baabda. L'ancien Premier ministre Mikati a d'ailleurs été reçu par M. Berry dans la matinée.

Eviter "des effusions de sang"

De son côté, l'ancien président libanais, Michel Sleiman, a confirmé sa présence à la réunion de Baabda "conformément à ses appels constants à tenir des sessions de dialogue, et conformément à l'esprit de la déclaration de Baabda".

La "Rencontre consultative", qui représente les forces sunnites proches du Hezbollah, n'a pour sa part toujours pas tranché la question de sa participation au dialogue national. "Nous prendrons notre décision dans les heures ou jours à venir", a annoncé le groupe de députés dans un communiqué, publié lors d'une réunion "ouverte" à ce sujet aujourd'hui, au domicile du député Abdel Rahim Mrad. Dans ce texte, ils ont souligné "l'extrême nécessité" des différents objectifs annoncés de cette réunion et notamment "la protection de la stabilité nationale et de la sécurité sociale". Ils ont encore soulevé l'importance "d'arrêter de créer de nouvelles normes constitutionnelles à de fins politiques".

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S'exprimant lundi dans l'après-midi, le président Aoun a souligné que le sujet principal de cette rencontre serait la "consolidation de la paix" via une prise de responsabilités de la part de toutes les parties internes, afin d'éviter que la situation ne se détériore et provoque des "effusions de sang". Il a encore démenti vouloir, à travers ce dialogue, retourner à la formation d'un gouvernement d'union nationale, une démarche qui, selon lui, "manque de démocratie, vu qu'elle ne prévoit pas de minorité et de majorité". Il a estimé, lors d'une réunion avec une délégation de l'association des journalistes économiques, que cette réunion était importante après les incidents ayant éclaté en marge de manifestations à Beyrouth et Tripoli, qui avaient viré en émeutes et échauffourées entre contestataires et forces armées.

Mettant fin à plusieurs jours de suspense, les anciens Premiers ministres, Fouad Siniora, Saad Hariri, Nagib Mikati et Tammam Salam, ont décidé lundi soir de ne pas participer à la réunion de dialogue convoquée jeudi à Baabda sous la houlette du chef de l'Etat, Michel Aoun, alors que le pays connaît sa pire crise économique et sociale depuis trente ans."Cette invitation et son...

commentaires (13)

Ies gens du pouvoir ne sont pas à leur tentative de faire en sorte que les libanais soient considérés comme quantité négligeable et de leur imposer toujours des décisions venues de l’étranger pour anéantir le pays et boucler le caquet à tous ceux qui osent émettre une contre proposition pour sauver le pays. Ils ont bien fait de ne pas ceder à ce chantage qui vise à diviser plutôt que de rassembler.

Sissi zayyat

18 h 10, le 23 juin 2020

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Commentaires (13)

  • Ies gens du pouvoir ne sont pas à leur tentative de faire en sorte que les libanais soient considérés comme quantité négligeable et de leur imposer toujours des décisions venues de l’étranger pour anéantir le pays et boucler le caquet à tous ceux qui osent émettre une contre proposition pour sauver le pays. Ils ont bien fait de ne pas ceder à ce chantage qui vise à diviser plutôt que de rassembler.

    Sissi zayyat

    18 h 10, le 23 juin 2020

  • Perte de temps , comment un courant politique peut il considérer à l'avance l'échec du dialogue national ? c'est parce que lui veut l'échec de ce dialogue et qu'il n'a rien de positif à apporter ? Il y avait du pognon avant oui mais on en paye le prix actuellement car depuis ni les pays occidentaux nil les pays arabes ne croinent plus à nos promesses de réformes . Le dialogue est fait pour mettre chaque parti politique devant ses responsabilités , sinon à quoi bon avoir des partis qui nous gouvernent s'ils veulent rester divisés sur tous les sujets et qu'ils pensent que chacun ne se considére pas '' accountable ''

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    09 h 10, le 23 juin 2020

  • A l’époque des Hariri et des Siniora il y avait un PIB il y avait une croissance il y avait les pays Arabes il y avait les pays occidentaux il y avait il y avait et il y avait autant que vous désiriez de belles choses pour ce pays A ne pas confondre avec les vendus de Damas comme Mikati ou Karame alors SVP respectez au moins ceux à qui on a tué tous leurs proches de Hariri jusqu’à Mohamed Chatah Les gens ont la mémoire courte on dirait à moins que mourrir en chaheed au Liban c’est seulement contre Israël ! Ce pays est foutu et vous savez à cause de qui et en allant à cette réunion c’est endosser une partie de ces causes qui ont provoqué la faillite du Liban. Au fait ils avaient tous du pognon en arrivant au pouvoir entre parenthèses !

    PROFIL BAS

    00 h 15, le 23 juin 2020

  • C'est quoi, Michel Sleiman?

    M.E

    00 h 05, le 23 juin 2020

  • "La performance du gouvernement ces derniers mois, à travers le dossier de Selaata, des nominations, du taux de change montre une incapacité flagrante à être à l'auteur des défis" Vous vouliez dire “à la hauteur des défis?”

    Fady Challita

    23 h 57, le 22 juin 2020

  • Ils ont parfaitement raison, cette réunion est une perte de temps. Le but étant de gagner de temps et prolonger la vie d’un gouvernement en état de mort cérébrale... Le Hezbollah et l’Iran veulent garder le Liban en otage au moins jusqu’à l’issue des élections américaines... Malheureusement, le Liban n’est qu’une carte de négociations pour les Iraniens. Aoun et le CPL collaborent! Hariri père avait collaboré avec les Syriens, mais, il faisant avancer les intérêts économiques du Liban. Ce n’est pas le cas de Aoun! L’état est en faillite et les libanais s’appauvrissent... Ce n’est pas juste de faire porter la responsabilité de la situation du pays aux seuls ancien premiers ministres. Le Liban s’effondre depuis le coup d’état du Hezbollah en mai 2007 et sans oublié l’effets des destructions de la guerre d’août 2006... C’est triste!

    Alexandre Husson

    23 h 00, le 22 juin 2020

  • Il n’y a aucun agenda prévu.. Peut-être déguster des crus de café??

    LeRougeEtLeNoir

    22 h 39, le 22 juin 2020

  • Le pays connaît sa pire crise économique et sociale depuis trente ans ? Vraiment ? Bon, maintenant que c’est dit, vous pourriez peut être arrêter de copier coller cette phrase dans chacun de vos articles.

    Ghandour Yasmine

    22 h 26, le 22 juin 2020

  • Excusez d'avoir voulu abuser de votre temps... Vous n'avez aucun soucis vous au moins... Vos comptes vont bien... Et bien passez de belles journées. Au moins quatre qui vont bien dans ce pays. Ca fait plaisir. Cest déjà ca.

    Sybille S. Hneine

    22 h 05, le 22 juin 2020

  • Messieurs F, Siniora, S. Hariri, N. Mikati et T. Salam, vous semblez oublier que le gouvernement actuel a hérité "d'un Liban éffondré complètement" à cause de votre incapacité à le diriger honnêtement et efficacement pendant tout le temps où vous étiez au pouvoir ! Si vous avez encore un minimum de respect et d'honneur, vous devriez vous taire...et vous cacher ! Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 47, le 22 juin 2020

  • Tant pis ou tant mieux ?

    Hitti arlette

    21 h 46, le 22 juin 2020

  • Continuez à vous mettre des bâtons dans les trous. Ça va faire avancer les choses...

    Gros Gnon

    21 h 07, le 22 juin 2020

  • Un gouvernement d’union nationale manque de démocratie parce qu’il ne se base pas sur les notions de majorité et d’opposition. Il est atteint d’Alzheimer le monsieur??? Ce n’est pas malheureusement la norme sinon blocage par ses partenaires filous pour cause soit disant de non représentativité? Le royaume d’Ubu.

    Bachir Karim

    21 h 02, le 22 juin 2020

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