Le chef de la diplomatie afghane rencontre son homologue iranien à Téhéran

Le ministre par intérim des Affaires étrangères afghan, Mohammad Hanif Atmar, a rencontré dimanche à Téhéran son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, sur fond de tensions entre les deux pays voisins liées notamment à la noyade de dizaines de migrants afghans à la frontière.

Cette visite qui doit durer deux jours vise à évoquer notamment "les récents événements malheureux (et) trouver des solutions pour éviter qu'ils ne se reproduisent", a indiqué le ministère afghan des Affaires étrangères samedi sur son compte Twitter, sans fournir de détails.

L'agence officielle iranienne Irna a publié dimanche une photo de la rencontre entre les deux ministres portant des masques de protection. M. Atmar dirige "une délégation de haut rang comprenant des responsables afghans de la politique, de l'économie et de la sécurité", a précisé Irna, citant un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères publié la veille.

Cette rencontre survient après des tensions entre Téhéran et Kaboul autour de la noyade mortelle début mai de dizaines de migrants afghans dans une rivière alors qu'ils traversaient illégalement la frontière pour se rendre en Iran.

Un responsable afghan a accusé les gardes-frontières iraniens d'avoir forcé 55 migrants afghans à entrer dans la rivière Harirud. Dix-huit cadavres, certains portant des traces de tortures et coups, ont été retrouvés et de nombreux migrants sont portés disparus depuis l'incident qui a provoqué l'indignation et des manifestations en Afghanistan.

L'Iran a évoqué pour sa part un "incident (...) survenu sur le sol afghan". Le président afghan Ashraf Ghani a ordonné une enquête sur l'incident, une décision saluée par les Etats-Unis, pays ennemi de Téhéran. Un autre drame s'est produit le 3 juin sur une autoroute dans la ville iranienne de Yazd (centre) où trois Afghans sont morts et quatre autres blessés dans une course-poursuite de leur véhicule avec la police, selon les médias iraniens.

D'après un responsable iranien, le conducteur du véhicule a "défié l'appel de la police et ne s'est pas arrêté à un poste de contrôle". Selon le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), près de 3,5 millions d'Afghans, dont un peu moins d'un million de réfugiés, vivent en Iran. Des dizaines de milliers d'entre eux sont rentrés en Afghanistan depuis le début de la pandémie de Covid-19, mais avec l'assouplissement des restrictions en Iran, beaucoup tentent d'y retourner.