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Politique - Décryptage

Tajeddine et d’autres bientôt relâchés par Washington...

À l’heure où le Liban semble plus que jamais atteint par les conséquences du bras de fer qui se joue entre les États-Unis d’une part et l’Iran de l’autre, en passant par la Syrie sous le coup de la loi César, Washington s’apprête à relâcher 13 Libanais retenus sur son territoire sur la base d’accusations diverses. Parmi eux, l’homme d’affaires Kassem Tajeddine, accusé par Washington d’être un important contributeur financier du Hezbollah, qui avait été arrêté en 2017 alors qu’il se trouvait au Maroc avant d’être condamné à 5 ans de prison et à 50 millions de dollars d’amende.

Cette information, confirmée par des sources sécuritaires, suscite l’étonnement des milieux politiques qui n’arrivent pas à déchiffrer sa portée réelle dans un contexte aussi explosif et tendu. Pour les uns, il s’agit d’une simple procédure de routine qui ne comporte aucun message diplomatique ou politique caché. Pour d’autres, il s’agit, au contraire, d’un nouvel exemple de la politique suivie par l’administration américaine, qui manie à merveille la carotte et le bâton pour amener ses adversaires, voire ses ennemis, à la table des négociations, mais dans un rapport des forces qui doit être en sa faveur.

En tout cas, sauf imprévu, 13 détenus libanais sur le sol américain devraient rentrer au Liban dans le courant du mois de juillet. La plupart d’entre eux ont été accusés de collaboration avec le Hezbollah ou de crimes liés au blanchiment d’argent.

Des sources diplomatiques occidentales interrogées affirment que cette démarche ne constitue absolument pas un signe d’ouverture de la part de l’administration américaine en direction du camp dit de la résistance. Tout comme elle n’indique pas non plus une volonté de la part des États-Unis d’alléger l’impact de la loi César sur le Liban.

Aux yeux d’un diplomate libanais chevronné, elle s’inscrit toutefois parfaitement dans le cadre de la politique de l’actuelle administration américaine pour laquelle tous les moyens sont bons pour pousser ses ennemis vers la table des négociations. Selon ce diplomate, la loi César n’est ainsi qu’un moyen de pousser aussi bien le Liban que l’Irak, ainsi que probablement les actuels alliés de la Syrie (l’Iran et la Russie), vers un dialogue destiné à adopter des exceptions pour éviter l’étouffement total des pays touchés par cette loi. Toujours selon ce diplomate, il faut suivre de près le dialogue mené actuellement entre l’administration américaine et le gouvernement irakien au sujet du retrait des troupes américaines de ce pays. L’intention américaine de se retirer d’Irak avait été annoncée à la suite d’une décision en ce sens du Parlement irakien, dans la foulée de l’assassinat du général iranien Kassem Soleimani et du vice-commandant du Hachd al-Chaabi irakien Abou Mahdi al-Mouhandès début janvier. Mais les deux parties avaient tenu à ce que le dialogue se fasse discrètement et loin des pressions populaires ou sur le terrain. De toute façon, poursuit le diplomate libanais précité, si un accord est conclu entre l’Irak et les États-Unis sur un calendrier de retrait des troupes américaines, il aura forcément un impact sur la situation en Syrie, notamment dans la région du nord du pays où les combats se poursuivent entre les différents protagonistes avec des enjeux à la fois internes, régionaux et internationaux. Dans ce contexte, les Américains souhaiteraient qu’un éventuel retrait de leurs troupes ne constitue pas un coup porté à leurs intérêts et à ceux de leurs alliés dans la région. D’où l’importance pour Washington de mener un dialogue en position de force, en utilisant des cartes maîtresses.

C’est aussi dans ce contexte que le diplomate précité explique l’augmentation actuelle des pressions américaines sur le Liban. Celles-ci portent en effet actuellement sur tous les secteurs en même temps : la fermeture des voies de passage illégales entre le Liban et la Syrie sous prétexte d’arrêter la contrebande entre les deux pays, la crise du dollar, les protestations populaires et la tentative d’inclure l’application de la résolution 1559 et les armes du Hezbollah dans les revendications des manifestants, les frictions répétées et les menaces de discorde interne, la crise économique et sociale doublée d’une crise politique... Brusquement, tous les problèmes éclatent en même temps. Ils montrent certes l’état de pourrissement dans lequel se trouvent les institutions publiques, ainsi que la fragilité de secteurs que l’on croyait solides comme celui des banques. Mais, selon le diplomate précité, cette situation explosive à tous les niveaux pourrait ne pas être fortuite et il s’agirait en quelque sorte de pousser les Libanais à bout pour qu’ils négocient en position de faiblesse. Toutefois, il ne s’agit pas non plus d’atteindre l’effondrement total car, dans ce cas, la situation pourrait échapper à tout contrôle. Selon cette logique, il serait bon de donner, de temps en temps, de petits signaux positifs...


À l’heure où le Liban semble plus que jamais atteint par les conséquences du bras de fer qui se joue entre les États-Unis d’une part et l’Iran de l’autre, en passant par la Syrie sous le coup de la loi César, Washington s’apprête à relâcher 13 Libanais retenus sur son territoire sur la base d’accusations diverses. Parmi eux, l’homme d’affaires Kassem Tajeddine, accusé par...

commentaires (5)

They spilled the beans et le gouvernement américain n'en a plus besoin...

Wlek Sanferlou

14 h 08, le 19 juin 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • They spilled the beans et le gouvernement américain n'en a plus besoin...

    Wlek Sanferlou

    14 h 08, le 19 juin 2020

  • Les trocs continuent avec ses soit disants ennemis et il en tire profit sur le dos des libanais ainsi que le Monsieur à la tête du pays. Ils sont disposés à vendre le pays pour sauver leur peau et prétextent tout mettre en œuvre pour le sauver.

    Sissi zayyat

    12 h 20, le 19 juin 2020

  • QUI A PU TROUVER MEME LA PLUS PETITE RELATION ENTRE LE RETRAIT DES FORCES US D'IRAQ ET "DES PRESSIONS AMERICAINES AU LIBAN " LEVE LE DOIGT ! BIEN SUR IL ETAIT NECESSAIRE D'INSERER L'IDEE SUPER INTELLIGENTE,SUBTILE ET VRAIE QUE TRUMP EST APRES LA DESTRUCTION DU LIBAN.

    Gaby SIOUFI

    09 h 41, le 19 juin 2020

  • Pourquoi vous ne dites pas clairement que Aoun a convaincu Nasrallah de ne pas trop critiquer la ' fuite " de Fakhoury contre 1) liberer des prisons americaines un certain nombre de prisonniers tres proches de Hezbalalh 2) ne pas inclure le 17 Juin Berry et Bassil dans la liste des personnes visee par la loi Kaissar donnant donnant

    LA VERITE

    03 h 31, le 19 juin 2020

  • C'est bien la contrepartie de Fakhoury! Et ils disent encore qu'ils n'étaient pas au courant!!!

    OMAIS Ziyad

    01 h 11, le 19 juin 2020

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