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Politique - États-Unis

Le document des républicains traduit « un changement d’attitude » à l’égard du Liban

Les recommandations du think tank du parti américain, qui prévoient notamment d’imposer pour la première fois des sanctions contre des alliés du Hezbollah, ne vont pas être appliquées pour le moment, estime toutefois une source informée.

Dans un document rendu public mercredi, le think tank du Parti républicain au Congrès américain a exposé sa stratégie de sécurité nationale, préconisant des mesures extrêmement sévères à l’égard du Liban, notamment des sanctions qui toucheraient pour la première fois des alliés du Hezbollah au Liban, dont le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et le président du Parlement Nabih Berry, l’opposition à un plan de sauvetage financier du pays ainsi que l’arrêt de l’aide américaine à l’armée libanaise.Si ce texte n’a pas pour le moment de chance d’être appliqué, il traduit néanmoins le changement d’attitude à l’égard du Liban à Washington, où deux écoles s’affrontent, explique à L’Orient-Le Jour une source informée. « Il y a dix ans, la première école, qui défend le maintien de la stabilité du Liban et estime qu’un affaiblissement de l’État renforcerait les structures paraétatiques, était prépondérante, face à une deuxième école qui considère que cette politique a permis au Hezbollah de gagner en puissance et aux milices d’infiltrer l’État. » Aujourd’hui, les deux écoles sont pratiquement à égalité en influence, estime cette source.

Elle explique que le document des républicains « est une répercussion de la montée en puissance de cette deuxième école, qui gagne dangereusement du terrain, pas encore dans l’administration mais au sein des influents think thanks, à la Maison-Blanche et au Congrès ».

Cette source explique encore que le document « s’inscrit dans le cadre de la philosophie de la Maison-Blanche qui estime que les sanctions économiques sont l’outil principal de la politique étrangère ». Si cette même source estime que des sanctions contre des alliés du Hezbollah sont possibles mais ne viseraient pour le moment pas « les têtes », elle assure que le climat à Washington n’est pour l’instant pas en faveur de l’arrêt des aides à l’armée libanaise.

Les principales recommandations

Intitulé « Renforcer l’Amérique et contrer les menaces mondiales », le document du groupe d’études des républicains du Congrès, un pavé de 120 pages qui date de 2019, explique les recommandations des républicains en matière de politique étrangère, notamment un renforcement des sanctions contre l’Iran.

Pour ce qui est du Liban, le texte souligne que le pays « tente actuellement d’obtenir un plan de sauvetage financier du Fonds monétaire international en raison de sa situation économique catastrophique ». Mais il estime qu’en raison « de la mainmise du Hezbollah sur le Liban, le Congrès devrait adopter une législation interdisant que l’argent des contribuables (américains) allant au FMI serve à un “bail out” du Liban ». « Un tel plan de sauvetage financier servirait uniquement à récompenser le Hezbollah alors que les protestataires au Liban réclament la fin de la corruption et s’élèvent contre le règne du Hezbollah », affirme le texte.

Il estime en outre que le Congrès devrait élargir les sanctions contre le Hezbollah et ses alliés au Liban, et recommande en particulier des sanctions contre « tous les députés et ministres actuels ou futurs qui sont des membres directs du Hezbollah ». Le texte, écrit alors que le pays était dirigé par le cabinet de Saad Hariri, estime que les sanctions pourraient également viser « les soi-disant membres indépendants du gouvernement qui sont en fait des partisans du Hezbollah, dont le ministre de la Santé Jamil Jabak, et le député Jamil Sayyed ».

Les sanctions pourraient également toucher « les plus solides alliés du Hezbollah comme le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil et le président du Parlement et chef du mouvement Amal Nabih Berry », ajoute le document, qui recommande également que le Congrès adopte des lois sanctionnant les avoirs économiques du Hezbollah au Liban ainsi que ses compagnies offshore, citant notamment Atlas Holding, appartenant en partie à la Fondation du Martyr, Shahed Pharm, une compagnie pharmaceutique, ou MEDIC, qui importe des médicaments et équipements médicaux.

Par ailleurs, le comité recommande de « totalement suspendre l’aide à l’armée libanaise ». « Les États-Unis versent à l’armée libanaise 160 millions de dollars par an », dans le but de faire face « aux menaces internes et externes d’acteurs étatiques et non étatiques, dont le Hezbollah », souligne le document, qui estime que cette assistance a été largement « contre-productive » car « l’armée libanaise n’a pas agi contre le Hezbollah ». Il affirme que « les forces de défense israéliennes ont noté l’influence grandissante du Hezbollah sur l’armée libanaise », ajoutant que selon l’armée israélienne, le parti-pro-iranien « exerce un grand pouvoir au sein des organismes de décision de l’armée ».

Dans un document rendu public mercredi, le think tank du Parti républicain au Congrès américain a exposé sa stratégie de sécurité nationale, préconisant des mesures extrêmement sévères à l’égard du Liban, notamment des sanctions qui toucheraient pour la première fois des alliés du Hezbollah au Liban, dont le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et le président du...

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