Crise économique : Hobballah veut augmenter les exportations industrielles

Le ministre libanais de Industrie Imad Hobballah a appelé jeudi les industriels à augmenter leur production destinée à l'export et les Libanais à consommer davantage de produits locaux, au moment où le Liban connaît sa pire crise économique et financière en trente ans, couplée à un effondrement de la livre libanaise.

"Les prix énormes des produits importés sont l'une des causes du déficit", a affirmé le ministre de l'Industrie, lors d'une rencontre avec une délégation du Conseil national des entrepreneurs et de l'innovation économique. "Le secteur industriel doit augmenter sa production destinée à l'exportation", a-t-il insisté, appelant les Libanais à "acheter des produits issus de l'industrie nationale". 

En marge de la réunion, Imad Hobballah a apporté des clarifications sur un mécanisme de financement permettant aux industriels de se fournir en matières premières sur les marchés internationaux, selon les modalités de la circulaire n°556 de la Banque du Liban.

Fin mai, la BDL publiait un texte particulièrement attendu par les industriels : la circulaire n°556, qui a débloqué une enveloppe de 100 millions de dollars de liquidités en devises, pour financer ponctuellement les besoins des entreprises du secteur en matières premières.

"Le mécanisme comprend trois étapes", a expliqué le ministre. Dans un premier temps, le requérant doit obtenir auprès des douanes les documents nécessaires aux importations. Lors de la deuxième étape, l'industriel envoie son dossier et les documents requis au ministère de l'Industrie. Si toutes les conditions sont remplies, le dossier est approuvé par le ministère et transmis à la Banque du Liban, qui elle-même autorisera une banque commerciale à effectuer les virements prélevés sur des montants qui doivent contenir au moins "10 % de fresh money" (transferts bancaires envoyés de l’étranger en devises, NDLR) a ajouté le ministre.

Endetté à hauteur de 170 % de son PIB, le Liban, qui importe l'essentiel de ce qu'il produit, traverse une crise économique d'une ampleur inédite, subissant notamment les affres d'une inflation galopante. Dans la feuille de route pour un redressement économique du pays, le gouvernement libanais a insisté sur la nécessité de transformer l'économie du pays d'une "économie de rente" à une "économie productive".

En outre, les discussions lors de la réunion ont tourné autour de la nécessité de combler les failles du secteur industriel et économique du pays, de libérer la production industrielle et renforcer les compétences de ses employés, notamment par la mise en place de formations.