Des experts indépendants de l'ONU dénoncent le "terrorisme racial" aux Etats-Unis

Des experts indépendants de l'ONU, qui ne parlent pas au noms des Nations Unies, ont dénoncé vendredi la persistance du "terrorisme racial" aux Etats-Unis et la "violence soutenue par l'Etat".
Ce communiqué d'une dizaine de Rapporteurs spéciaux et autres experts indépendants de l'ONU appartenant à divers Groupes de travail sur les droits humains fait suite à la mort de George Floyd aux Etats-Unis.
Le texte dénonce la "récente vague de meurtres d'Afro-Américains", le "contrôle racial" dans les espaces publics et le "lynchage des temps modernes".
"L'origine de la police aux Etats-Unis remonte aux patrouilles d'esclaves", qui avaient pour rôle de les surveiller et de protéger les propriétés des esclavagistes, ont indiqué les experts. "Aux Etats-Unis, il est évident que cet héritage du terrorisme racial persiste dans les services de police modernes", ont-ils estimé.

Le communiqué appelle le gouvernement des Etats-Unis à prendre des "mesures décisives pour lutter contre le racisme systémique et contre les préjugés raciaux présents dans le système judiciaire" américain. Les experts demandent également aux autorités américaines de lancer des enquêtes indépendantes et de veiller à ce que les policiers ayant recours à un usage excessif de la force rendent des comptes.

"Exactement 99 ans après le massacre de Tulsa", un massacre raciste survenu en 1921 dans le quartier noir prospère de cette petite ville du sud des Etats-Unis, "les Afro-Américains continuent de subir le terrorisme racial, dans une violence soutenue par l'Etat et organisée par des particuliers", ont souligne les experts indépendants de l'ONU. Ce communiqué fait suite au décès par asphyxie le 25 mai à Minneapolis de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans sur le cou duquel un policier blanc s'est agenouillé pendant presque neuf minutes durant une interpellation. 

Pour les experts indépendants de l'ONU, ces images "évoquent la terreur que la pratique du lynchage aux Etats-Unis était censée inspirer", ont déclaré les experts. "Compte tenu des antécédents d'impunité aux Etats-Unis dans des cas de violences raciales de cette nature, les Noirs ont de bonnes raisons de craindre pour leur vie", ont-ils dit. Ils citent notamment en exemple le cas du joggeur noir Ahmed Arbery, 25 ans, abattu pendant qu'il courait le 23 février à Brunswick en Géorgie par un père et son fils.