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Dernières Infos - Liban

Ghada Aoun porte plainte pour diffamation contre un journaliste

La procureure du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun. Photo d'archives ANI

La procureure générale près la cour de cassation du Mont-Liban, Ghada Aoun, a porté plainte pour diffamation jeudi contre le journaliste Ali Moussaoui, qui détient notamment la publication "Mahkama", pour un article publié dans ce journal concernant la convocation, la semaine dernière, de la juge Aoun devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Selon des informations rapportées par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), la procureure a déposé plainte à titre personnel contre le journaliste. Ce dernier a été convoqué par le bureau de lutte contre la cybercriminalité mais a refusé de se présenter au poste. 

La juge avait été appelée à comparaître devant le CSM jeudi dernier, après la diffusion sur un groupe WhatsApp de messages critiques à l'encontre du Conseil, qu'elle accuse de ne pas avoir pris sa défense après un sit-in organisé en bas de son domicile par le mouvement de contestation. 

Sur les réseaux sociaux, M. Moussaoui a expliqué avoir refusé de se présenter devant les forces de l'ordre, son différend avec Ghada Aoun devant être saisi devant le tribunal des imprimés, et dénoncé des "menaces" proférées à son encontre par la procureure.

Pour sa part, l'Ordre de la presse a publié un communiqué dans lequel il critique implicitement les poursuites engagées par la juge Aoun. "L'Ordre est attaché autant à la liberté de la presse et du travail journalistique qu'au respect de la dignité des journalistes et employés du secteur des médias, dans le respect de la loi sur les imprimés qui organise les relations entre le pouvoir judiciaire et les médias", rappelle-t-il. "La loi sur les imprimés, dans son article 28, dispose que c'est le tribunal des imprimés qui est habilité à statuer sur toutes les affaires liées à ce domaine. L'article 29 de cette loi indique clairement que si une plainte nécessite une enquête, c'est au juge d'instruction de le faire. Par conséquent, toute poursuite ou enquête à l'encontre de journalistes ou employés du secteur des médias ne peut se faire que par un juge. Les services de sécurité ne sont donc pas compétents pour convoquer nos confrères dans des affaires régies par la loi sur les imprimés. Le journaliste ou l'employé des médias n'est pas un criminel, ses droits sont sauvegardés par la loi et la liberté d'expression est garantie par la Constitution". L'Ordre conclut en "souhaitant que la justice transfère au tribunal des imprimés ou à un juge d'instruction les affaires concernant des journalistes ou autres employés du secteur". Il prévient enfin qu'il ne "fera pas preuve de laxisme dans le cadre d'un sujet délicat comme celui-ci et qui peut porter atteinte à la longue lutte que l'Ordre mène pour une presse libre et responsable".

La procureure générale près la cour de cassation du Mont-Liban, Ghada Aoun, a porté plainte pour diffamation jeudi contre le journaliste Ali Moussaoui, qui détient notamment la publication "Mahkama", pour un article publié dans ce journal concernant la convocation, la semaine dernière, de la juge Aoun devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Selon des informations rapportées...