Le gouvernement syrien a assoupli mardi les mesures prises pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, levant le couvre-feu nocturne en vigueur depuis mars, rouvrant les mosquées et autorisant les déplacements entre les provinces, selon les médias étatiques. Cette décision intervient alors que le nombre de cas de Covid-19 officiellement enregistrés continue d'augmenter dans ce pays dévasté par neuf ans de guerre et en proie à une crise économique aiguë.
Damas a annoncé 121 cas, dont quatre décès dans les zones contrôlées par le gouvernement. Dans le nord-est du pays, dominé par les forces kurdes, six cas ont été officiellement recensés par l'ONU, dont un décès.
En mars, le gouvernement syrien avait pris une série de mesures visant à enrayer la propagation de l'épidémie.
Lundi soir, les autorités ont annoncé la levée du couvre-feu nocturne à partir de mardi, autorisant aussi les déplacements entre provinces et l'ouverture des magasins et des centres commerciaux de 8H00 à 19H00 durant l'été, a indiqué l'agence officielle Sana. Le lendemain, le ministère du Waqf (biens religieux) a annoncé la réouverture des mosquées à partir de mercredi après une fermeture de plus de deux mois, a ajouté Sana. Les frontières de la Syrie restent cependant fermées.
Le gouvernement avait commencé à assouplir progressivement les restrictions en avril pour atténuer leurs retombées sur une économie asphyxiée par neuf ans de guerre et des sanctions occidentales. Ces derniers mois, la situation économique s'est aggravée, s'accompagnant d'une dégringolade historique de la livre syrienne face au dollar et d'une forte inflation, tandis que 83% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon des statistiques de l'ONU.
Début mai, le président Bachar el-Assad avait reconnu l'ampleur de la crise, estimant que le "citoyen" était confronté à "la faim, la pauvreté (...) ou la maladie". M. Assad avait aussi mis en garde contre une "catastrophe" si l'assouplissement des mesures était mal géré.
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