Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Crise politique

Après 500 jours d’impasse, Israël a enfin un gouvernement

Avec 36 ministres, le cabinet sera le plus large de l’histoire du pays.

Benjamin Netanyahu et Benny Gantz discutant ensemble à la Knesset, hier. Amos Ben Gershon/Knesset Spokesperson’s Office/Handout via Reuters

Habemus papam... ou presque. Après 500 jours de crise et trois élections sans K.-O., le Parlement israélien a donné dimanche sa bénédiction au gouvernement d’union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz pour mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire moderne d’Israël.

Mais les bulles du champagne à peine sabré pourraient rapidement retomber car ce gouvernement hérite d’une économie mise à mal par la crise du nouveau coronavirus et doit se prononcer sur un projet d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée, un sujet explosif.

Jeudi dernier, les témoins étaient prêts, mais les nouveaux mariés politiques ne se sont pas présentés à la cérémonie prévue à la Knesset, le Parlement. En cause : du rififi dans le camp de « Bibi », surnom du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

La cérémonie a été reportée à hier pour permettre au camp du Premier ministre de distribuer ses portefeuilles avec des discussions sur ce sujet jusqu’en matinée.

« La population veut un gouvernement d’union, et c’est ce qu’elle aura aujourd’hui », a assuré M. Netanyahu avant le vote de confiance.

À la Knesset, où les camps de MM. Gantz et Netanyahu disposent d’une majorité, 73 députés ont voté pour le gouvernement, soit 12 de plus que le seuil de la majorité.

Cette séance spéciale était marquée par des députés au visage barré de masques sanitaires, bleu ou blanc, les couleurs par ailleurs du drapeau israélien.

D’union et d’urgence

L’accord entre le Likoud (droite) de M. Netanyahu et la formation centriste « Bleu-Blanc » de son ex-rival électoral Benny Gantz prévoit un partage équitable des ministères et permet à chaque camp de redistribuer des postes à leurs alliés politiques.

Cela a causé un problème de congestion pour le Likoud qui a obtenu le plus de sièges aux dernières élections et compte sur le soutien d’élus de la droite radicale et de partis ultra-orthodoxes.

Et avec à terme un total de 36 ministres, ce gouvernement sera le plus large de l’histoire du pays, un paradoxe en pleine crise économique liée à la pandémie, déplore une partie de la presse israélienne.

D’après les termes de l’accord, M. Netanyahu reste Premier ministre pendant 18 mois avant de céder sa place pour une période équivalente à Benny Gantz.

Ce gouvernement « d’union et d’urgence » avait été promis en particulier pour défendre Israël face à la pandémie du Covid-19 qui a contaminé officiellement plus de 16 500 personnes, incluant 268 décès.

Le pays d’environ neuf millions d’habitants a commencé le déconfinement en rouvrant la majorité des commerces et des écoles, mais en maintenant l’obligation du port du masque.

Le défi est double pour le gouvernement : remettre sur les rails une économie qui a vu son taux de chômage technique bondir de 3,4 à 27 % en raison de la crise, tout en évitant une seconde vague de contamination.

Annexion, procès

Aussi le gouvernement doit se pencher sur l’application du projet américain pour le Proche-Orient qui prévoit l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.

« Ces territoires sont là où le peuple juif est né et a grandi. Il est temps d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme », a déclaré devant les parlementaires M. Netanyahu, en allusion à l’annexion des colonies.

Pendant la dernière décennie, la population des colonies juives en Cisjordanie a bondi de 50 % pour dépasser les 450 000 habitants vivant souvent sous tension avec plus de 2,7 millions de Palestiniens. « Les centaines de milliers de résidents de Judée-Samarie resteront toujours chez eux (...) Ce geste ne nous éloignera pas de la paix, il nous en rapprochera », a assuré M. Netanyahu.

Certains au sein du gouvernement, comme Benny Gantz, semblent toutefois circonspects sur l’annexion. M. Gantz n’a rien dit à ce sujet dimanche à la Knesset.

Les Palestiniens et la Jordanie voisine ont, eux, déjà mis en garde contre les conséquences d’un tel projet. « Si Israël annexe réellement (des pans de) la Cisjordanie en juillet, cela conduira à un conflit majeur avec le royaume jordanien », a prévenu le roi Abdallah II de Jordanie dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel.

Le gouvernement doit présenter à partir du 1er juillet sa stratégie précise sur ce dossier. D’ici là, Israël pourrait connaître un nouveau feuilleton, judiciaire celui-là, avec l’ouverture, prévue le 24 mai, du procès de Benjamin Netanyahu.

Le plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël sera le premier à être jugé pour corruption durant son mandat. À moins d’un report de l’audience.

Source : AFP

L’ambassadeur de Chine en Israël retrouvé mort dans sa résidence

L’ambassadeur de Chine en Israël, Du Wei, a été retrouvé mort hier dans sa résidence près de Tel-Aviv, et son décès est dû probablement à des causes naturelles, a indiqué le ministère des Affaires étrangères à Pékin. Âgé de 57 ans et entré en fonctions en février, Du Wei a été retrouvé mort en matinée dans sa villa à Herzliya, ville huppée près de la métropole Tel-Aviv, a précisé le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld. Des policiers, y compris des membres d’une unité de médecins légistes, se sont rendus dans la villa protégée d’un muret et ornée d’une plaque dorée sur laquelle est inscrit « Résidence officielle » de l’ambassadeur. D’après l’examen préliminaire, « l’ambassadeur Du Wei est décédé de manière inattendue », a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué en évoquant « des raisons de santé ». Mais il a affirmé attendre « une confirmation ». M. Rosenfeld a indiqué qu’il n’y avait « pas d’enquête » sur ce décès, suggérant ainsi que la police écartait l’hypothèse criminelle. La présence policière sur place fait partie des « procédures régulières », a-t-il dit. Une source médicale citée par le journal israélien Haaretz a évoqué un possible arrêt cardiaque. Du Wei avait été ambassadeur en Ukraine avant de prendre ses fonctions en Israël, selon sa biographie disponible sur le site de l’ambassade. À son arrivée en février, il était resté en quarantaine à son domicile en raison de la pandémie de nouveau coronavirus. Sa mission s’inscrivait dans le cadre d’un accroissement des investissements chinois en Israël, contraignant l’État hébreu à un difficile exercice d’équilibre en pleine guerre commerciale entre Pékin et Washington, son principal allié.

L’UE veut prévenir la politique d’annexion pour éviter de devoir sévir

Prévenir pour ne pas devoir sévir : l’Union européenne veut convaincre Israël de renoncer à ses projets d’annexer une partie de la Cisjordanie occupée pour éviter de devoir sanctionner l’État hébreu et a préparé une mise en garde en ce sens. « Un très grand nombre de pays ont soutenu vendredi un projet de texte que nous avons élaboré avec mon homologue irlandais Simon Coveney dans lequel nous mettons en garde contre une annexion qui serait une violation du droit international », a expliqué le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn. « Deux pays, la Hongrie et l’Autriche, refusent de signer cette déclaration qui ne pourra pas être une position commune », a-t-il déploré. « Mais le fait qu’un très grand nombre de pays soutiennent cette ligne est un succès », assure-t-il.

Le projet de texte sera rendu public lundi par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Nous ne parlons pas de sanctions. Nous nous mettons en situation de prévention. Ce texte n’est pas agressif », affirme Jean Asselborn. « Si Israël passe aux actes et annexe la vallée du Jourdain en Cisjordanie, je ne vois pas de différence avec ce que la Russie a fait avec la Crimée » en 2014, soutient Jean Asselborn. « Violer le droit international a des conséquences », affirme-t-il. « La crédibilité de l’Union sera en jeu », insiste-t-il. « Mais je ne veux pas parler de sanctions en ce moment. Nous devons tout faire pour prévenir cette action », explique-t-il. « Nous avons deux mois devant nous, jusqu’au 15 juillet, pour convaincre Israël de renoncer à ce projet », affirme-t-il. Israël projette l’annexion des plus de 130 colonies juives en Cisjordanie occupée et dans la vallée du Jourdain.

Habemus papam... ou presque. Après 500 jours de crise et trois élections sans K.-O., le Parlement israélien a donné dimanche sa bénédiction au gouvernement d’union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz pour mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire moderne d’Israël.Mais les bulles du champagne à peine sabré pourraient rapidement retomber car ce gouvernement hérite...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut