Les boulangeries disent respecter les plafonds du prix du pain en attendant une re-négociation

La fédération des syndicats des boulangers au Liban a affirmé samedi qu'elle respectait la décision du ministère de l'Economie de plafonner le prix du pain libanais en attendant de renégocier cet accord, dans un contexte de crise économique aiguë et de forte dévaluation de la livre libanaise, alors qu'un bras de fer oppose les boulangeries aux autorités depuis plusieurs semaines.

Dans un communiqué, la fédération affirme qu'un "accord a été obtenu le 26 avril au siège de la présidence du conseil pour que le paquet de pain de 900 grammes soit vendu à 1.500 livres libanaises (...) et le taux de 3.850 livres a été adopté par rapport au dollar américain". Mais le syndicat affirme que cet accord "n'a pas été respecté" et se dit "surpris" de l'accord qui a été publié une semaine plus tard. Affirmant que cet accord est "injuste envers les boulangers", le syndicat dit toutefois "respecter son contenu afin de laisser la voie à des négociations sur la base des discussions qui ont eu lieu au Grand sérail", siège de la présidence du gouvernement.

Vendredi, le ministre de l’Économie et du Commerce, Raoul Nehmé, a tranché le débat en plafonnant le prix du pain. Une nouvelle décision fixe ainsi le poids du paquet de pain blanc de taille moyenne à un minimum de 400 grammes pour un prix ne pouvant dépasser 1 000 livres – un nouveau paramétrage qui n’existait pas jusqu’ici, mais qui se rapproche des prix habituellement pratiqués. La rabta (paquet) de base ne doit pas faire moins de 1 000 g pour un prix plafonné à 1 500 livres, comme ce qui était en vigueur jusqu’ici. Le ministère n’a toutefois pas précisé les prix des autres catégories de pain.

Le ministère et les syndicats de boulangers étaient en désaccord sur ce dossier avant même que Raoul Nehmé ne prenne ses fonctions en janvier. Les boulangers estiment que la hausse de leurs coûts – provoquée notamment par la crise de liquidités en dollars que traverse le pays – rend nécessaire un ajustement du prix payé par le consommateur au final, que le ministère est compétent pour fixer. Mais ce dernier juge les marges de la filière assez importantes pour justifier son refus de céder à leur demande.