Le secrétaire adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, David Schenker, a estimé jeudi que la demande officielle par le Liban d'une aide financière au Fonds monétaire international (FMI) constituait "une avancée positive", soulignant que Washington attend de Beyrouth "des réformes structurelles" profondes.
"Le Liban fait face à de grands défis", a déclaré M. Schenker lors d'un entretien sur la chaîne locale d'informations LBCI. "Le gouvernement a pu faire un pas en avant en demandant l'aide du FMI et nous considérons que c'est une avancée positive", a-t-il déclaré. "Ce que nous attendons du Liban, c'est un type de réformes structurelles qui va modifier la façon dont le pays fonctionne économiquement", a-t-il ajouté.
Face à une crise économique qui se traduit par une inflation galopante, une pénurie de liquidités et une forte dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar, le gouvernement libanais a mis sur pied un plan de relance. Ce plan prévoit notamment d'obtenir "un soutien financier externe dépassant les 10 milliards de dollars", en plus des 11 milliards promis en 2018 lors d'une conférence internationale tenue à Paris, et de faire passer la dette publique en deçà des 100% du PIB. Dans ce cadre, le Premier ministre Hassane Diab et le ministre des Finances Ghazi Wazni ont paraphé la semaine dernière une demande officielle d'aide au FMI, sans toutefois préciser le montant du soutien demandé. Selon les estimations officielles, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ces derniers mois, des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi ou vu leur salaire réduit.
Par ailleurs, M. Schenker a affirmé que le Hezbollah est un "partenaire majeur et un soutien" de ce gouvernement. "Nous ne fournissons pas d'argent au ministère de la Santé car il est dirigé par le parti mais nous travaillons avec d'autres institutions au Liban", a-t-il précisé.
"Je pense que le peuple libanais devrait être préoccupé par le renforcement du rôle du Hezbollah dans le pays. J'ai une grande confiance dans le peuple libanais. Il ne permettra pas que cela se produise et nous prendrons des mesures pour essayer de faire ce que nous pouvons pour surveiller ce parti et empêcher le renforcement de son rôle. Le Hezbollah opère en dehors du contrôle de l'État et il fait entrer le Liban dans des guerres que la majorité des gens ne veut pas mener. Je pense que cela est dangereux", a encore dit le responsable américain.
Interrogé sur la responsabilité du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé dans l’effondrement économique, il a répondu : "Si la Banque centrale n’était pas, je pense, comme toute autre banque centrale complètement indépendante, elle aurait été contrôlée par les politiciens libanais depuis de nombreuses années". "Nous permettons au système bancaire libanais de travailler avec les institutions financières internationales et cela sera très important à l'avenir, si le Liban veut se remettre de sa crise financière. Par conséquent, le programme de sanctions (contre le Hezbollah, ndlr) se poursuivra et je pense que pour le Liban, il sera très important", a-t-il enfin conclu.
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