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Dernières Infos - Allemagne

Les armes nucléaires américaines remises en question



Angela Merkel lors d'une conférence de presse, à Berlin, le 30 avril 2020. AFP / Kay Nietfeld

Le débat sur un arrêt de la participation de l'Allemagne à la force de dissuasion nucléaire américaine en Europe a été relancé dimanche et crée des remous au sein du gouvernement d'Angela Merkel. C'est l'un des deux présidents du parti social-démocrate (SPD), partenaire de la coalition aux côtés des conservateurs de la chancelière, qui a jeté le pavé dans la mare.

"Je défends une position claire contre le stationnement, la mise à disposition et bien sûr l'utilisation d'armes nucléaires", a déclaré Norbert Walter-Borjans dans l'édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemene Zeitung. Un autre responsable social-démocrate, Rolf Mützenich, président du groupe parlementaire, a jugé que "les armes nucléaires sur le sol allemand ne renforcent pas notre sécurité, bien au contraire". "Il est temps que l'Allemagne exclue à l'avenir leur stationnement", a-t-il ajouté dimanche dans le journal Tagesspiegel.

Suite à une série de désastres électoraux, le parti social-démocrate a opté l'an dernier pour un virage à gauche de son programme et a élu une direction du mouvement en ce sens, incarnée notamment par ces deux hommes. Leur offensive se focalise sur le projet de renouvellement de la flotte allemande d'avions de chasse, composée aujourd'hui de Tornado bientôt obsolètes et qui ont notamment pour mission de transporter des bombes nucléaires américaines dans le cadre de cadre de la force de dissuasion de l'OTAN en Europe.

Le coprésident du SPD a dit s'opposer "à l'acquisition de chasseurs de remplacement chargés de transporter des bombes nucléaires", ce qui signifierait une rupture radicale de la politique de sécurité atlantiste suivie depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale par l'Allemagne. Elle repose sur le parapluie nucléaire américain.

Pour remplacer les Tornado, la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, vient de recommander l'achat non seulement de 93 avions européens Eurofighter mais aussi et 45 F-18 américains, destinés eux notamment à pouvoir continuer à transporter les bombes nucléaires américaines. Les Eurofighter ne sont pas conçus pour pouvoir le faire.

C'est sur ces F-18 que se focalise la controverse. Du côté des conservateurs d'Angela Merkel, la remise en cause suscite l'indignation et est jugée irréaliste. "Le SPD évolue en plein Nirvana en matière de politique de sécurité", a dit l'un de ses élus, Patrick Sensburg, au quotidien Handelsblatt. Il oublie "que les armes nucléaires américaines servent en premier lieu à notre protection", a-t-il ajouté.

Le débat sur un arrêt de la participation de l'Allemagne à la force de dissuasion nucléaire américaine en Europe a été relancé dimanche et crée des remous au sein du gouvernement d'Angela Merkel. C'est l'un des deux présidents du parti social-démocrate (SPD), partenaire de la coalition aux côtés des conservateurs de la chancelière, qui a jeté le pavé dans la mare."Je défends...