Sans distinction
Israël a officiellement recensé plus de 15 400 cas de personnes contaminées par le virus, dont environ 200 en sont décédées. Les chiffres récemment en baisse ont poussé les autorités à assouplir certaines mesures de confinement, autorisant ainsi la réouverture de magasins.
Avec son équipe, la Dr Hussein a pris en charge une soixantaine de personnes contaminées qui sont depuis rentrées chez elles. Six autres patients sont toujours hospitalisés et quatre encore sont décédés.
Sa mission quotidienne est de sauver le maximum de vies, sans faire de distinction entre les Arabes et les juifs, insiste la médecin originaire de Rameh, une ville arabe israélienne près d’Acre. Les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948, constituent environ 20 % de la population israélienne. Ils estiment être régulièrement victimes de discrimination sociale et dénoncent la loi de l’État-nation qui consacre le caractère juif d’Israël.
La crise du nouveau coronavirus a montré des Arabes israéliens œuvrant dans le secteur médical en première ligne avec leurs collègues juifs dans la lutte contre la pandémie. Le rôle de Khitam Hussein a été souligné par les médias à plusieurs reprises depuis le début de la crise sanitaire en février, tout comme celui de l’hôpital Rambam, où elle travaille, salué comme étant un exemple de coexistence pacifique entre Arabes et juifs, médecins comme patients. Des artistes israéliens ont contribué à lever des fonds pour cet hôpital, le plus important pour les quelque deux millions d’habitants du nord d’Israël.
Les pleurs de sa fille
En travaillant 12 heures par jour depuis plus de deux mois, la Dr Hussein ne peut passer que peu de temps avec sa famille. Depuis le début de la crise, elle s’interdit également de rendre visite à sa mère par peur de lui transmettre le virus.
Après une longue journée à l’hôpital, aussitôt arrivée chez elle, la médecin met ses vêtements à la machine à laver et s’empresse de se doucher, avant de pouvoir enfin retrouver ses filles de 8 et 10 ans. « J’arrive presque toujours trop tard, elles sont déjà couchées, même si parfois elles veillent pour pouvoir me voir », relate-t-elle. Certains de ses collègues ne rentrent plus chez eux en raison des longues heures passées à l’hôpital ou pour ne pas prendre le risque de transmettre le virus.
« J’ai arrêté de rendre visite à mes parents, mais je ne pouvais pas cesser de voir mes filles, souffle la Dr Hussein. Je ne peux pas décrire à quel point elles me manquent. » Récemment, sa benjamine l’a appelée en plein milieu d’une journée à l’hôpital où elle n’a pas cessé de courir. « Elle pleurait au téléphone, me disait que je lui manquais et me demandais quand j’allais rentrer, se rappelle-t-elle. L’espace de quelques instants, j’ai cru que j’allais m’effondrer. Puis j’ai repris mes esprits et je suis retournée au travail. »
Majeda EL-BATSH/AFP
commentaires (2)
quel rapport avec l'article du médecin arabe en israél????
HIJAZI ABDULRAHIM
18 h 47, le 29 avril 2020