Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Disparitions

Uderzo, père du monumental Astérix, s’en est allé

Albert Uderzo (à droite) et René Goscinny (à gauche) dans les années 1970. Photo AFP

Le dessinateur Albert Uderzo, créateur avec René Goscinny du célèbre personnage de bande dessinée Astérix, astucieux Gaulois, monument de la culture et de l’identité françaises, est décédé hier à l’âge de 92 ans, a-t-on appris auprès de sa famille et de proches. « Albert Uderzo est mort dans son sommeil à son domicile à Neuilly d’une crise cardiaque, sans lien avec le coronavirus. Il était très fatigué depuis plusieurs semaines », a indiqué son gendre, Bernard de Choisy. Le décès du dessinateur a été confirmé par Aymar du Chatenet, président de l’Institut René Goscinny, et son ancien éditeur Dargaud.

Dessinateur au trait de génie, Albert Uderzo est décédé avec la certitude qu’Astérix et ses turbulents amis gaulois, qu’il inventa en 1959, emblèmes de la culture française internationalement connus, lui survivront longtemps. Portant le poids des ans avec prestance et un détachement amusé, Albert Uderzo sera finalement resté un homme peu connu, de caractère réservé et d’allure tranquille, préférant parler de son travail que de lui. Grand amateur de Ferrari, ce fils d’un couple d’immigrés italiens résidait dans un hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine. Il était riche, grâce aux quelque 370 millions d’albums vendus dans le monde (traduits en 111 langues ou dialectes), une quinzaine de films (animation et cinéma), un parc de loisirs, des jeux vidéo, des produits dérivés par centaines. La mort en 1977, à 51 ans, du grand scénariste René Goscinny, lors d’un test d’effort effectué pour un bilan de santé, l’affecta beaucoup. Ils ont publié ensemble 24 albums. Grâce à eux, la bande dessinée a conquis le grand public. Uderzo a ensuite quitté Dargaud, son éditeur historique, pour fonder sa propre maison, les éditions Albert-René, et reprendre le flambeau pour huit Astérix en solo (sans compter les albums anniversaires et de récits courts). À l’instar d’Hergé pour Tintin, Uderzo ne voulait pas de nouveaux Astérix après sa mort. Il a finalement changé d’avis. En 2011, souffrant d’un rhumatisme articulaire à la main droite, il passa le relais (en accord avec Anne Goscinny, unique ayant droit de son père) à des auteurs plus jeunes, tout en suivant de près leur travail.

Né le 25 avril 1927 à Fismes, Albert naît avec douze doigts. Cette anomalie sera corrigée par une opération. Son père était luthier. L’enfance, à Paris, est modeste mais heureuse. Le jeune homme, qui est daltonien, découvre le dessin à la Société parisienne d’édition qui publie Les pieds nickelés. Après la guerre, il lance des héros comme Belloy l’invulnérable, Flamberge, Clopinard ou Arys Buck, un hercule accompagné (déjà) d’un petit compagnon casqué. Il travaille, entre autres, pour France-Dimanche et France-Soir. En 1951, il rencontre Goscinny, début d’une collaboration fraternelle de 26 ans. Ils créent Jehan Pistolet le corsaire, puis Oumpah Pah le peau-rouge. En 1959, dans un HLM de Bobigny en banlieue parisienne, où habite Uderzo, entre cigarettes et pastis, ils inventent un nouvel univers tout en « ix », avec une bande d’irréductibles Armoricains. L’idée proviendrait des séjours en Bretagne pendant la guerre du frère aîné d’Albert, Bruno, désireux d’échapper au STO (Service du travail obligatoire). Antiarchétype du Gaulois viril, Astérix fait son apparition dans le premier numéro du magazine Pilote en octobre 1959, à la page 20. Le numéro s’arrache. Cette même année, Uderzo crée, avec le scénariste Jean-Michel Charlier, Les chevaliers du ciel Tanguy et Laverdure, un succès (c’est le frère cadet d’Albert, Marcel, qui s’occupa en partie des couleurs). En 1961, paraît Astérix le Gaulois, premier album d’une longue série. Rapidement, le dessinateur aux traits si expressifs ne se consacrera plus qu’aux aventures du Gaulois à gros nez et de ses amis, archétypes des Français.

Source : AFP

Le dessinateur Albert Uderzo, créateur avec René Goscinny du célèbre personnage de bande dessinée Astérix, astucieux Gaulois, monument de la culture et de l’identité françaises, est décédé hier à l’âge de 92 ans, a-t-on appris auprès de sa famille et de proches. « Albert Uderzo est mort dans son sommeil à son domicile à Neuilly d’une crise cardiaque, sans...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut