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Syrie : Washington s'oppose à une déclaration de l'ONU soutenant l'accord turco-russe

Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Photo d'archives AFP

Les Etats-Unis se sont opposés vendredi à l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU soutenant l'accord russo-turc pour la province d'Idleb en Syrie, demandée par la Russie, ont indiqué des diplomates à l'issue d'une réunion à huis clos.

"C'est prématuré", ont déclaré les Etats-Unis lorsque l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia, qui avait demandé la tenue de la réunion, a demandé à ses 14 partenaires au Conseil de sécurité d'adopter une déclaration commune, ont rapporté ces diplomates sous couvert d'anonymat.

La Russie a alors fait un lien avec la volonté des Etats-Unis de faire adopter rapidement au Conseil de sécurité une résolution, en cours de négociations, entérinant l'accord conclu le 29 février entre Washington et les talibans pour l'Afghanistan. Les Russes ont clairement laissé entendre qu'ils allaient s'y opposer, selon les mêmes sources.

"Plusieurs pays ont accueilli favorablement" l'accord de cessez-le-feu conclu jeudi entre la Russie et la Turquie, a relevé après la réunion et devant des journalistes Vassily Nebenzia. "Nous voulions une déclaration mais à cause de la position d'une délégation, cela n'a pas été possible", a-t-il regretté.

"Il y a beaucoup de questions sur la manière dont il (cet accord) va fonctionner en pratique, qui va le contrôler", a déclaré pour sa part l'ambassadrice du Royaume-Uni, Karen Pierce. "Qui va contrôler ce qu'il se passe à l'ouest d'Alep et plus important, le gouvernement syrien a-t-il approuvé formellement" l'entente russo-turque, et "va-t-il appliquer les dispositions du cessez-le-feu?", a-t-elle ajouté.

"Nous sommes préoccupés par les millions de gens qui souffrent là-bas et nous voudrions voir ce cessez-le-feu aller jusqu'à des zones de sécurité dans lesquelles les gens pourraient revenir et survivre", a abondé son homologue allemand, Christoph Heusgen. "Nous devons voir si cela va fonctionner", a-t-il précisé.

Lors de la réunion, des pays européens ont proposé des amendements au texte russe mais la Russie a refusé d'entrer dans des négociations longues, ont indiqué des diplomates.

Obtenu par l'AFP, le texte russe comptait cinq points, débutant par une réaffirmation de "l'intégrité territoriale" de la Syrie et soulignant que les membres du Conseil "accueillent favorablement" les résultats du sommet russo-turc de jeudi.

Sans évoquer la crise humanitaire, la proposition russe admettait "qu'il ne peut y avoir de solution militaire au conflit" et "encourageait tous les acteurs concernés à appliquer pleinement le cessez-le-feu" et que la solution passe par un processus politique dirigé par les Syriens sous l'égide de l'ONU.

La population dans la région d'Idleb (ouest) est estimée à environ trois millions de personnes, dont un million d'enfants. Depuis début décembre, près d'un million ont fui les combats et les bombardements syriens et russes mais restent toujours coincés dans la province.

Les Etats-Unis se sont opposés vendredi à l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU soutenant l'accord russo-turc pour la province d'Idleb en Syrie, demandée par la Russie, ont indiqué des diplomates à l'issue d'une réunion à huis clos. "C'est prématuré", ont déclaré les Etats-Unis lorsque l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia, qui avait demandé la tenue de...