Sfeir : Toute restructuration éventuelle de la dette doit se faire de manière "organisée"

Le président de l'Association des banques du Liban (ABL), Salim Sfeir, a souligné mercredi que toute restructuration éventuelle de la dette publique du pays devrait se faire "de manière structurée", et sur base de négociations avec les créditeurs. 

Les avis divergent sur le bien-fondé du paiement ou non du remboursement des eurobonds, des obligations émises en dollars, dont l'échéance pour le paiement d'une première tranche est fixée au 9 mars, pour une valeur de 1,2 milliard de dollars.

A l'issue d'un entretien avec le Premier ministre Hassane Diab, M. Sfeir a annoncé avoir confirmé à ce dernier le positionnement de l'ABL vis-à-vis du remboursement des eurobonds. "Toute décision concernant les eurobonds doit être exclusivement prise par le cabinet, en fonction de ce qu'il estime être le plus approprié pour le Liban, a-t-il déclaré. Si le gouvernement se dirige vers une restructuration de la dette, cela doit se faire de manière organisée, sur base de négociation avec les porteurs de titres et surtout avec les fonds d'investissement à l'étranger qui se sont dits prêts à de telles négociations", a affirmé le président de l'ABL à sa sortie du Sérail.

Le Liban s'était engagé en 2018 à réduire son déficit public et à entreprendre des réformes structurelles, en contrepartie de promesses d'aides et de dons de la communauté internationale à hauteur de 11,6 milliards de dollars. Le pays croule sous une dette avoisinant les 92 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB.

"L'objectif de l'ABL est d'assurer le bon fonctionnement des administrations publiques et la protection des dépôts", a ajouté M. Sfeir, qui a assuré au président du Conseil qu'il "veille à la sécurité et la pérennité du secteur bancaire".