Fonds transférés à l'étranger : Nous ne resterons pas silencieux, prévient le bloc aouniste

Le groupe parlementaire du Liban fort, affilié au Courant patriotique libre de Gebran Bassil, a prévenu mardi qu'il "ne restera pas silencieux" face à la polémique autour du transferts de plusieurs milliards de dollars à l'étranger, notamment en Suisse, au moment où le Liban connaît sa pire crise économique et financière depuis 30 ans.

A l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc présidée par M. Bassil, l'ancien ministre de l’Économie Mansour Bteich a affirmé que la formation "s'étonne de l'absence de réponse de la part de la Banque du Liban au sujet des transferts de fonds à l'étranger, notamment après le 17 octobre (...)", date du début du soulèvement populaire sans précédent contre la classe politique.

"Nous n'accepterons plus de rester silencieux et nous avons des informations selon lesquelles des millions, des milliards même, ont été transférés surtout après le 17 octobre", a-t-il ajouté, sans plus de détails.

"Le bloc suit la procédure législative au Parlement au sujet de la restitution des fonds volés, de la levée du secret bancaire ainsi que du tribunal chargé de juger les crimes financiers (...). Nous appelons tous les groupes politiques à garder ce dossier loin des tiraillements", a-t-il ajouté.

Concernant les fonds transférés en Suisse, une commission spéciale de la BDL avait demandé en janvier à toutes les banques du pays de réexaminer les comptes ouverts par des "personnalités politiquement exposées", afin de déceler les transferts de fonds vers l’étranger effectués depuis le déclenchement du mouvement de contestation le 17 octobre. Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, avait affirmé début janvier que seulement 2,6 milliards de dollars avaient été transférés à l’étranger à partir du Liban depuis fin septembre.

Le groupe parlementaire aouniste a envoyé pour sa part une note au gouverneur de la Banque du Liban pour demander l'ouverture d'une enquête sur le dossier. Dans ce contexte, la formation aouniste a décidé dimanche de mener des actions "en vue de corriger les politiques monétaires" au Liban et appelé "les secteurs lésés" à un sit-in devant la siège de la BDL, jeudi à 17 heures.