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Monde - Syrie

Erdogan menace le régime d’Assad, la tension monte entre Ankara et Moscou

Washington dit vouloir soutenir la Turquie « autant qu’il est possible ».

Des civils fuyant l’offensive loyaliste dans la province d’Idleb, le 12 février 2020. AFP/Rami al-Sayed

Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé hier de frapper « partout » le régime syrien en cas de nouvelle attaque contre les forces turques, au moment où l’escalade des tensions donne lieu à des échanges acrimonieux entre Ankara et Moscou. La province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, est au cœur de ces tensions : en dépit d’un accord de désescalade entre Ankara et Moscou, le régime y mène depuis plusieurs mois une offensive, avec l’appui de l’aviation russe.

À la catastrophe humanitaire – environ 700 000 personnes ont fui l’offensive – s’est ajoutée une crise inédite entre Ankara et Damas, après la mort de 14 soldats turcs en une semaine dans des bombardements de l’artillerie syrienne.

Dans un discours au vitriol prononcé hier à Ankara, M. Erdogan a menacé de « frapper le régime partout » en Syrie en cas de nouvelle attaque contre les forces turques à Idleb. Il a en outre réitéré un ultimatum au régime le sommant de se retirer de certaines positions à Idleb d’ici à fin février, menaçant de l’y contraindre en faisant « tout ce qui est nécessaire, sur terre et dans les airs ». Damas a rejeté les menaces turques, les qualifiant de « déclarations creuses et ignobles ne pouvant provenir que d’une personne déconnectée de la réalité ». Ces derniers jours, la Turquie a considérablement renforcé sa présence militaire dans la province d’Idleb, où le régime et la Russie ont enregistré des gains face aux groupes rebelles et jihadistes ces dernières semaines.

Tensions Ankara-Moscou

Ankara s’intéresse de près à Idleb en raison de sa proximité avec la frontière turque, redoutant que l’offensive du régime syrien ne provoque un nouvel afflux de réfugiés vers la Turquie, qui accueille déjà 3,7 millions de Syriens.

La montée des tensions à Idleb a en outre commencé à éroder l’entente entre la Russie et la Turquie, qui, en dépit de leurs intérêts contradictoires en Syrie, ont renforcé leur coopération depuis 2016. Fruit de ce partenariat et des bonnes relations entre M. Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine, Ankara et Moscou avaient notamment parrainé en 2018 un accord prévoyant la cessation des hostilités à Idleb.

Rompant avec son habituelle retenue lorsqu’il s’agit de la Russie, M. Erdogan a accusé hier Moscou de prendre part au « massacre » de civils au côté des forces du régime à Idleb et dénoncé les « promesses qui ne sont pas respectées ». Peu de temps après, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a accusé la Turquie de ne rien faire pour « neutraliser les terroristes à Idleb », une situation qu’il a jugée « inacceptable ». La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a rejeté les accusations de M. Erdogan, notant que Moscou et Ankara avaient « des interprétations divergentes » concernant la situation à Idleb.

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a imputé à la Turquie la responsabilité de « la crise à Idleb », accusant Ankara de « ne pas tenir ses obligations de séparer les combattants de l’opposition (syrienne) modérée » de ceux des groupes jihadistes. Dernier bastion de l’opposition à M. Assad après près de neuf ans d’un conflit ayant fait plus de 380 000 morts et des millions de réfugiés, la province d’Idleb est dominée par des groupes jihadistes. Damas et Moscou affirment y combattre des « terroristes », mais M. Erdogan les a accusés de viser « majoritairement des civils » dans le but de pousser les populations vers la frontière turque.

Signe toutefois qu’Ankara souhaite maintenir le dialogue avec Moscou, le chef de la diplomatie turque a annoncé l’envoi dans les prochains jours d’une délégation en Russie pour essayer de trouver une solution à la crise d’Idleb. Alors que la crise d’Idleb tend les relations entre la Turquie et la Russie, les États-Unis ont apporté un soutien franc aux autorités turques. Le représentant spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey, doit rencontrer plusieurs responsables turcs à Ankara. Lors de son arrivée mardi soir, il a assuré que Washington voulait soutenir la Turquie « autant qu’il est possible ». À Bruxelles, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a évoqué la situation à Idleb avec son homologue américain Mark Esper en marge d’une réunion de l’OTAN, selon Ankara.

Source : AFP


Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé hier de frapper « partout » le régime syrien en cas de nouvelle attaque contre les forces turques, au moment où l’escalade des tensions donne lieu à des échanges acrimonieux entre Ankara et Moscou. La province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, est au cœur de ces tensions : en dépit d’un accord de désescalade entre...

commentaires (2)

Je ne suis pas sûr que l'Europe aura le culot de soutenir erdog-âne dans son agression contre la Syrie du héros Bashar. Cela ferait franchement penser que cette Europe est maso.

FRIK-A-FRAK

17 h 01, le 13 février 2020

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Commentaires (2)

  • Je ne suis pas sûr que l'Europe aura le culot de soutenir erdog-âne dans son agression contre la Syrie du héros Bashar. Cela ferait franchement penser que cette Europe est maso.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 01, le 13 février 2020

  • Sur la scène internationale , Erdogan est un éternel perdant . Il se fourre toujours dans les impasses les plus inextricables . Mais qu'est-ce qu'il a ce type !

    Chucri Abboud

    02 h 20, le 13 février 2020

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