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Monde - Iran

Foule immense pour le 41e anniversaire de la révolution islamique

Des milliers d’Iraniens ont commémoré hier le 41e anniversaire de la révolution islamique. Nazanin Tabatabaee/WANA via Reuters

Le président iranien Hassan Rohani a fustigé hier les États-Unis, qui ne supportent pas selon lui la victoire de la révolution islamique, devant une foule immense scandant des slogans antiaméricains à l’occasion du 41e anniversaire du renversement du régime impérial du chah.

Une marée humaine a bravé un froid glacial, alors que la capitale s’était réveillée sous un manteau de neige, pour se rassembler sur la place Azadi (liberté en persan) à Téhéran, dans une volonté de montrer l’ « unité » du peuple dans une période où l’Iran est sous pression constante des États-Unis. Certains s’étaient peint les joues aux couleurs du drapeau iranien, tandis que d’autres brandissaient des portraits des ayatollahs Rouhollah Khomeyni, père fondateur de la République islamique, et Ali Khamenei, son successeur. « Mort à l’Amérique », « Mort à Israël », « Mort aux Saoudiens », « À bas le plan de Trump en Palestine ! » ont scandé les participants, en référence au plan américain de règlement du conflit israélo-palestinien, rejeté par l’Iran et d’autres pays de la région. « Nous résisterons jusqu’à la fin », pouvait-on aussi lire sur des banderoles.

Rassemblements dans le Nord

Dans un tweet en anglais, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a jugé que l’« énorme » participation au rassemblement de Téhéran constituait un message à l’adresse de Donald

Trump : « Il est temps de renoncer à vos illusions. Malgré nos défis et nos différences (...) les 82 millions d’Iraniens ne font qu’un. » L’État avait appelé les Iraniens à se rendre en masse au rassemblement, à l’issue d’une année marquée par des manifestations violentes provoquées par une subite augmentation du prix des carburants, mais surtout par les tensions avec les États-Unis.

Selon des images de la télévision d’État, des rassemblements ont également eu lieu dans les villes de Rasht et Tabriz (nord de l’Iran), les participants bravant les importantes chutes de neige enveloppés dans des écharpes et des chapeaux de laine.

« Sécuriser notre pays et notre région dépend de notre unité, et la participation à ce rassemblement est un symbole de cette unité », a déclaré une importante figure réformatrice, Hadi Khamenei, frère de l’ayatollah Ali Khamenei, selon la télévision d’État.

Après le retour d’exil de l’ayatollah Rouhollah Khomeyni, le 1er février 1979, l’Iran avait célébré le 11 février le renversement du régime impérial du chah Mohammad Reza Pahlavi, allié de Washington. En avril 1980, Washington avait rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran, après que des étudiants islamistes ont pris en otage des diplomates américains à l’ambassade. Les tensions entre les deux pays ont récemment atteint un nouveau pic après la mort du puissant général iranien Kassem Soleimani, tué par une frappe américaine à Bagdad le 3 janvier. En représailles, l’Iran a tiré des missiles le 8 janvier sur deux bases irakiennes abritant des Américains.

« Il est insupportable pour les États-Unis d’accepter la victoire d’une grande nation et qu’une superpuissance ait été chassée de cette terre », a lancé M. Rohani lors du rassemblement. « C’est naturel pour eux d’avoir rêvé, pendant 41 ans, à un retour sur cette terre parce qu’ils savent que nous sommes l’un des pays les plus puissants » du Moyen-Orient, a déclaré le président iranien. « Les Américains n’ont pas compris la grandeur du peuple iranien. Les États-Unis pensent qu’ils font face à 41 ans de civilisation. Non, les Américains font face à des milliers d’années de civilisation iranienne », a-t-il encore proclamé.

Témoignages

Yasser Mohammadi, 37 ans, employé dans l’import-export, confie être venu pour « soutenir l’autorité de la République islamique ». « C’est vrai que nous avons des problèmes intérieurs, comme l’économie et la mauvaise gestion, mais cela ne nous empêchera pas de soutenir notre République islamique ! » lance-t-il. « Nous voulons aussi montrer au monde que les États-Unis se comportent mal et ont tort », a-t-il ajouté, dénonçant avec virulence la mort du général Soleimani. Un peu plus loin, couverte d’un tchador, une jeune femme de 34 ans affirme que le général iranien est « mort pour les Iraniens, mais aussi pour tous les musulmans du monde ».

Les relations entre Washington et Téhéran se sont fortement dégradées depuis le retrait unilatéral des États-Unis en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien. À la suite de leur retrait, Washington a rétabli une série de sanctions économiques contre l’Iran, dans le cadre d’une campagne de « pression maximale » contre la République islamique.

« Ces deux dernières années, l’Amérique a mis une telle pression sur notre peuple bien aimé, sur tout notre système commercial, sur toutes nos importations (...) pour épuiser la patience de notre population », a accusé M. Rohani.

Ce rassemblement survient dix jours avant les élections législatives. Nombre d’analystes prédisent un échec de l’alliance de gouvernement de M. Rohani, formée par les modérés et les réformateurs.

Source : AFP

Le président iranien Hassan Rohani a fustigé hier les États-Unis, qui ne supportent pas selon lui la victoire de la révolution islamique, devant une foule immense scandant des slogans antiaméricains à l’occasion du 41e anniversaire du renversement du régime impérial du chah.Une marée humaine a bravé un froid glacial, alors que la capitale s’était réveillée sous un...

commentaires (1)

Il faut être un peu masochiste ou avoir subi un bon lavage de cerveau pour fêter l’avènement de cette tyrannie théocratique. Il est vrai qu'en France, nous célébrons bien le 14 juillet, mais il ne s'agit pas de l'anniversaire de la prise de la Bastille, mais de celui de la Fête de la Fédération, censée réconcilier les français

Yves Prevost

07 h 52, le 12 février 2020

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Commentaires (1)

  • Il faut être un peu masochiste ou avoir subi un bon lavage de cerveau pour fêter l’avènement de cette tyrannie théocratique. Il est vrai qu'en France, nous célébrons bien le 14 juillet, mais il ne s'agit pas de l'anniversaire de la prise de la Bastille, mais de celui de la Fête de la Fédération, censée réconcilier les français

    Yves Prevost

    07 h 52, le 12 février 2020

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