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Dernières Infos - Liban

Diab : Notre mission est difficile

Le Premier ministre libanais Hassane Diab, le 11 février 2020 au siège du Parlement. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Le Premier ministre libanais Hassane Diab a demandé mardi soir au Parlement d'accorder la confiance à son cabinet, alors qu'une large partie de la rue le rejette et que des centaines de manifestants se sont mobilisés en cours de journée à Beyrouth et que plus de 370 personnes ont été blessées lors de ces rassemblements.

"Ce gouvernement, malgré toutes les accusations, est celui d'experts non-partisans. C'est pour cela que nous avons eu un baptême difficile pour résoudre un problème compliqué", a affirmé M. Diab en s'adressant aux parlementaires, après la prise de parole des députés et peu avant le vote. "Nos cœurs battent avec ceux des gens que nous soutenons. Nous soutenons les demandes de la révolution, mais nos yeux sont fixés sur vous pour que vous nous accordiez votre confiance. Personne ne peut éliminer personne. Les députés ont leur légitimité et leur représentativité, car ils bénéficient de la légitimité de ceux qui les ont élus. La révolution a quant à elle sa légitimité aussi et représente une large frange de la population libanaise", a souligné M. Diab. "Comment concilier ces deux camps ? L'équation est compliquée. Mais finalement, elle est plus simple qu'il n'y paraît. La population est unie. Sans l'intifada du 17 octobre, ce gouvernement n'existerait pas. C'est pour cela que ce cabinet est condamné à porter les demandes des Libanais", a affirmé le Premier ministre.

"Le Liban passe par des circonstances difficiles (...). L'incendie se propage rapidement et les efforts sont déployés pour le circonscrire. Si ce feu devient hors de contrôle du gouvernement, personne ne sera à l'abri. Il ne servira donc plus à rien de parler de réformes, d'électricité, de salaires ou d'autres programmes", a prévenu Hassane Diab. Il a promis que "ce gouvernement fera face aux obstacles avec fermeté. Tous ce que nous cherchons c'est le sauvetage. Nous sommes là pour servir les gens. Tous les gens. Nous devons comprendre que le danger de l'effondrement est réel. Tout le monde sans exception doit participer à l'opération de sauvetage. C'est pour cela que nous demandons votre confiance et votre soutien car notre mission est difficile".

La rue bouillonnait de colère mardi, parallèlement à la séance qui se tenait au Parlement. Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans différents points du centre-ville afin d'exprimer leur refus du gouvernement Diab. Des affrontements avec les forces de l'ordre et l'armée ont fait plus de 370 blessés au cours de cette journée.

Le Liban est secoué depuis le 17 octobre par un mouvement de contestation sans précédent, qui fustige l'intégralité de la classe politique accusée de corruption et d'incompétence, dans un pays au bord de l'effondrement économique.

Les contestataires réclamaient un gouvernement de technocrates, totalement indépendants de la classe politique. L'équipe actuelle, qui comprend des figures inconnues du grand public, a été formée au terme de plusieurs semaines d'âpres tractations entre les partis qui bénéficient de la majorité au Parlement, notamment le Hezbollah (chiite) et le Courant patriotique libre (CPL, aouniste). Alors que le nouveau Premier ministre a promis de porter les demandes de la rue, son gouvernement a été formé sur la base d'une attribution des portefeuilles selon de critères partisans et confessionnels, ayant longtemps alimenté la corruption et le clientélisme, selon la rue.

Le Premier ministre libanais Hassane Diab a demandé mardi soir au Parlement d'accorder la confiance à son cabinet, alors qu'une large partie de la rue le rejette et que des centaines de manifestants se sont mobilisés en cours de journée à Beyrouth et que plus de 370 personnes ont été blessées lors de ces rassemblements."Ce gouvernement, malgré toutes les accusations, est celui d'experts...