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Lifestyle - Musique

Asgeir, ambassadeur de la pop « made in Islande »

Fils du poète Einar Georg Einarsson, dont il s’inspire des textes pour écrire sa musique, le chanteur islandais Asgeir Trausti rayonne avec sa pop « précieuse et élégante », selon Clément Meyère, un des programmateurs du festival We Love Green à Paris. Christophe Archambault/AFP

C’est l’antiviking : timide en interview, frileux un jour de pluie parisienne, le chanteur islandais Asgeir Trausti – alias Asgeir – rayonne en revanche avec sa pop délicate dans Bury the Moon, album sorti hier, amorce d’une tournée internationale fleuve. « Asgeir, c’est la star venue d’Islande en ce moment, il n’arrête pas de tourner à l’étranger », commente, élogieuse, mimant le décollage d’un avion, Ragna Kjartansdóttir (alias Cell7), rappeuse islandaise rencontrée à Eurosonic, festival musical à Groningue aux Pays-Bas.

L’embarquement est proche : ses concerts le mobiliseront tout le mois de février sur le Vieux Continent et tout le mois de mars en Amérique du Nord, pour commencer… Un calendrier un peu effrayant, non ? « Oui, je dois reconnaître. Bon, c’est un rythme différent sur la route, ça me change de mes trajets maison-studio », répond-il. « Je suis réservé. Au début, sur scène, je me disais que je ne méritais pas d’être là, avec tous ces gens devant moi, je me trouvais tout petit, mais je m’habitue », expose ce barbu de 27 ans. Il n’a pourtant rien à craindre, captant sans problème l’attention du public avec ses compositions sensibles, mêlant pop, folk et électro. Comme en témoignent les images du festival We Love Green, à Paris, en 2014. « Asgeir, c’est l’ADN de ce qu’on cherchait pour notre festival, une musique précieuse, élégante. Son folk a permis de créer une intimité avec le public, c’est un très beau souvenir. On aimerait bien le réinviter », confie Clément Meyère, un des programmateurs du festival.

Fin janvier, à Paris, l’homme venu du froid remonte sa veste sur ses épaules et s’inquiète d’un radiateur qui tarde à s’allumer. « Dire que je suis censé être le dur à cuire d’Islande, rie-t-il. L’hiver y est vraiment mauvais, entre tempêtes, avalanches, lourdes chutes de neige, routes coupées. » Ces conditions dantesques ont d’ailleurs entouré la création de son nouvel opus dans une maison prêtée par un proche, à deux heures de voiture de Reykjavik, en pleine nature. « Parfois, avec le bruit du vent et de la tempête, je ne pouvais même pas enregistrer, dit-il. J’étais venu dans une petite voiture, mais un matin, je ne la voyais plus, elle était ensevelie sous la neige. J’étais piégé, ce qui était bien finalement pour composer. » Il voulait se retrouver seul, pendant trois ou quatre semaines, pour poser les fondations de Bury the Moon. Les paroles de certaines chansons ont ensuite été ourlées avec son père, le poète Einar Georg Einarsson. Au début de sa carrière, Asgeir attendait la livraison des textes pour composer. Désormais, ils échangent tous deux, pour trouver une direction, comme dans Youth, titre imprégné de la « nostalgie » des deux hommes. Des morceaux sont plus en prise avec l’actualité, comme Lazy Giants, où Asgeir se demande « si les gens en Islande ont vraiment retenu la leçon de la crise de 2008… ».

Autre personnage central dans sa galaxie, John Grant, chanteur-compositeur américain touche-à-tout. C’est lui qui adapte en anglais les albums d’Asgeir, qui sortent en islandais dans son pays. « Il vit à Reykjavik, il parle islandais – alors qu’il faut 40 ans pour le comprendre à certaines personnes – et il connaît aussi le russe, le danois, l’allemand, il a un cerveau spécial ! » dit John Grant. Dernier venu dans la bande, Einar Egilsson, réalisateur des clips de Youth et Pictures. Dans cette dernière vidéo, avec ses références à Quentin Tarantino dans sa période Django (voire Clint Eastwood de l’époque Pale Rider), il emmène Asgeir vers d’autres contrées. Encore un beau voyage.

Philippe GRELARD/AFP

C’est l’antiviking : timide en interview, frileux un jour de pluie parisienne, le chanteur islandais Asgeir Trausti – alias Asgeir – rayonne en revanche avec sa pop délicate dans Bury the Moon, album sorti hier, amorce d’une tournée internationale fleuve. « Asgeir, c’est la star venue d’Islande en ce moment, il n’arrête pas de tourner à l’étranger »,...

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