Rechercher
Rechercher

Politique - Décryptage

Gouvernement : un délai de quatre mois et des réserves

Comme si les multiples obstacles qui entravent sa route, et en particulier le souci permanent des exigences de la rue et celui des relations avec les pays arabes et la communauté internationale, ne suffisaient pas au nouveau gouvernement, il a fallu aussi qu’il encaisse les coups portés par ceux qui sont censés l’appuyer. C’est ainsi que la récente déclaration du président de la Chambre sur le fait que ce gouvernement a devant lui quatre mois pour agir et faire la différence a été perçue comme l’expression du peu d’enthousiasme de Nabih Berry pour la nouvelle équipe.

Les différents analystes ont immédiatement tenté d’expliquer la petite phrase de M. Berry, d’autant que ce dernier est considéré, en principe, comme l’un des « parrains » du gouvernement Hassane Diab, qu’il a activement participé à sa formation, en particulier à la résolution des multiples casse-tête qui ont retardé sa naissance.

On se souvient comment, en effet, M. Berry avait fait de son mieux pour aplanir les difficultés qui étaient apparues entre plusieurs parties impliquées dans la formation du gouvernement. Que s’est-il donc passé pour que le président de la Chambre ait tenu à préciser que le gouvernement n’a qu’un délai de quatre mois pour agir, alors que certains le voyaient déjà rester en place jusqu’à la fin du mandat du président Aoun ? Selon des sources qui suivent de près le dossier gouvernemental, M. Berry aurait effectivement exprimé ses réserves à l’égard de la désignation de Hassane Diab, n’ayant jamais caché sa préférence, depuis la démission du gouvernement de Saad Hariri, pour le retour de ce dernier à la présidence du Conseil, sous prétexte que la situation interne ne souffrirait pas le sentiment de désenchantement et le malaise au sein de la communauté sunnite qui s’ensuivraient. C’est pourquoi M. Berry insistait pour que la personnalité considérée comme la plus populaire au sein de la communauté sunnite soit désignée pour former le gouvernement, selon le principe établi lors de l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République.

Jusqu’à la dernière minute, M. Berry est resté attaché à ce principe et à une nouvelle désignation de Saad Hariri à la présidence du Conseil. Ce n’est que lorsque ce dernier, à la veille des consultations parlementaires à Baabda, l’a lui-même contacté pour lui annoncer qu’il renonçait à cette fonction dans les circonstances actuelles, qu’il a dû envisager sérieusement la désignation de M. Diab. Officiellement, il s’agissait alors de composer un gouvernement exclusivement formé de technocrates ou d’experts. En tout cas de personnalités non connues pour leurs affiliations politiques.

En dépit de ces affirmations, Nabih Berry, qui a pris soin d’annoncer depuis le début qu’il comptait confier le portefeuille des Finances à Ghazi Wazni, n’avait donné les noms des autres ministres chiites au président du Conseil désigné qu’à la dernière réunion au palais de Baabda précédant l’annonce de la formation du gouvernement. On devait constater, d’ailleurs, que l’un des quatre ministres chiites serait un membre plus ou moins officiel du mouvement Amal. Ce serait même la seule exception dans ce gouvernement, même s’il y a eu ensuite un démenti de la part du mouvement. Berry a également insisté pour que le leader druze Walid Joumblatt ait son mot à dire dans le choix du second ministre druze, qui a rejoint le gouvernement à la dernière minute, lorsque le président du Conseil a accepté de faire passer de 18 à 20 ministres le nombre de ministres de son cabinet. Indépendamment des compétences de la personne choisie – la ministre de l’Information Manal Abdel Samad, qui fait d’ailleurs l’unanimité –, Berry aurait cherché, ce faisant, à neutraliser autant que possible l’hostilité du chef du PSP à l’égard du gouvernement.

Gestion des ego

Toutefois, des milieux politiques proches du gouvernement avancent une autre interprétation à ces manœuvres. Selon ces milieux, passé maître dans l’art de gérer les conflits politiques internes et les intérêts de chaque partie, ainsi que les différents ego, M. Berry – dont l’aura a été quelque peu ébranlée par le mouvement de protestation populaire – souhaitait, par le biais de ces nominations, garder intacte son influence sur le gouvernement et sur le jeu politique interne. En effet, M. Berry avait calculé que si les experts et autres technocrates nommés ministres évoluaient dans des mouvances politiques, il pouvait garder la haute main sur la gestion des affaires internes, alors que s’ils étaient réellement indépendants, il perdrait une partie de sa large marge de manœuvre.

Il faut ajouter à ces données le fait que, selon certaines rumeurs, l’ancien directeur de la Sûreté générale, le député Jamil Sayyed, aurait lui aussi joué un certain rôle dans la formation du gouvernement. Ce qui aurait suscité la méfiance de Berry et alimenté son manque d’enthousiasme à l’égard du gouvernement actuel. D’ailleurs, selon ces mêmes rumeurs, ce serait ce rôle qu’aurait aussi dénoncé indirectement Walid Joumblatt, lorsque dans un tweet critique à l’égard du gouvernement, il avait mentionné le TSL...Toutefois, en dépit de ces réserves, M. Berry accordera malgré tout la confiance au gouvernement et il essaiera de l’aider dans sa mission difficile, mais, en même temps, il ne serait pas mécontent de voir le retour aux commandes d’un gouvernement politique présidé par Saad Hariri, dans le but d’apaiser les différentes composantes politiques et confessionnelles du pays... Ainsi, il redeviendrait le maître du jeu politique, dont il garde encore entre ses mains plusieurs ficelles.

Comme si les multiples obstacles qui entravent sa route, et en particulier le souci permanent des exigences de la rue et celui des relations avec les pays arabes et la communauté internationale, ne suffisaient pas au nouveau gouvernement, il a fallu aussi qu’il encaisse les coups portés par ceux qui sont censés l’appuyer. C’est ainsi que la récente déclaration du président de la...

commentaires (5)

ENFIN LA JOIE DE VOUS LIRE SANS UN MOT SUR LE GENDRE RECONNAISSONS A CE MOUVEMENT POPULAIRE QUE LA PEUR A PASSE DE CAMP. QUE LES INSULTES FUSENT SUR TOUS LES LEADERS , MEME CEUX QUI ENVOYAIENT LEURS VOYOUX BASTONNER LES PROTESTATAIRES LORS DES FAMEUSES MANIFESTATIONS POUR LES DECHETS D'IL Y A DEUX ANS SI UN MOT MAL PLACE CONTRE LE VIEUX DU PARLEMENT ETAIT DIT MAINTENANT AUCUN POLITICIEN NE PEUT SORTIR DE CHEZ LUI , ALLER DANS UN RESTAURANT OU MEME DANS UN MALL SANS ETRE PRIE FORTEMENT DE DEGAGER ET DE RENTRER CHEZ LUI MEME LES DIEUX ( AOUN BASSIL BERRY NASRALLAH HARIRI et j'en passe ) DOIVENT SE RETRANCHER DANS DES ENDROITS FORTEMENT POLICER DE PEUR DU PEUPLE OU MEME COMME BERRY METTRE DES MURS DE SEPARATION ENTRE EUX ET LE PEUPLE POUR SURVIVRE LA GLACE EST BRISEE, IL FAUT ENCORE FINIR LE TRAVAIL EN LES DEPOUILLANT DES BIENS MAL ACQUIS ET EN LES EXPULSANT DU LIBAN POUR QU'ILS N'ESSAIENT PAS DE RECOMMENCER LA VERITE TRIOMPHERA AU LIBAN GRACE AU PEUPLE

LA VERITE

15 h 52, le 04 février 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • ENFIN LA JOIE DE VOUS LIRE SANS UN MOT SUR LE GENDRE RECONNAISSONS A CE MOUVEMENT POPULAIRE QUE LA PEUR A PASSE DE CAMP. QUE LES INSULTES FUSENT SUR TOUS LES LEADERS , MEME CEUX QUI ENVOYAIENT LEURS VOYOUX BASTONNER LES PROTESTATAIRES LORS DES FAMEUSES MANIFESTATIONS POUR LES DECHETS D'IL Y A DEUX ANS SI UN MOT MAL PLACE CONTRE LE VIEUX DU PARLEMENT ETAIT DIT MAINTENANT AUCUN POLITICIEN NE PEUT SORTIR DE CHEZ LUI , ALLER DANS UN RESTAURANT OU MEME DANS UN MALL SANS ETRE PRIE FORTEMENT DE DEGAGER ET DE RENTRER CHEZ LUI MEME LES DIEUX ( AOUN BASSIL BERRY NASRALLAH HARIRI et j'en passe ) DOIVENT SE RETRANCHER DANS DES ENDROITS FORTEMENT POLICER DE PEUR DU PEUPLE OU MEME COMME BERRY METTRE DES MURS DE SEPARATION ENTRE EUX ET LE PEUPLE POUR SURVIVRE LA GLACE EST BRISEE, IL FAUT ENCORE FINIR LE TRAVAIL EN LES DEPOUILLANT DES BIENS MAL ACQUIS ET EN LES EXPULSANT DU LIBAN POUR QU'ILS N'ESSAIENT PAS DE RECOMMENCER LA VERITE TRIOMPHERA AU LIBAN GRACE AU PEUPLE

    LA VERITE

    15 h 52, le 04 février 2020

  • Il est temps que Nabih Berry dégage

    Tabet Ibrahim

    13 h 46, le 04 février 2020

  • Nabih Berri peut beaucoup aider ce gouvernement ! comment ? en ne faisant strictement rien ! J'espere que vous me publierez. Je me fais censurer depuis quelques semaines sans savoir pourquoi, mes commentaires ont toujours ete, et resteront toujours, respectueux de l'autre.

    Lebinlon

    12 h 52, le 04 février 2020

  • TOUS... UNE MEME CLIQUE ! ET SURTOUT L,ALIBABA DE LA CAVERNE...

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 58, le 04 février 2020

  • "...ainsi, il redeviendrait le maître du jeu politique, dont il garde encore entre les mains plusieurs ficelles..." Avec ses 80 ans bien sonnés, n'a-t-il pas assez amassé de fortunes ? Le pays se meurt de par la corruption de tous nos responsables précédents, lui y-compris, mais ils continuent imperturbablement leurs manigances pour garder le pouvoir et les bénéfices financiers qui en résultent. Quant à ceux qui n'ont rien à manger...et vivent dans une misère augmentant chaque jour, Berry et consorts n'en ont rien à faire !!! Qui nous débarrassera enfin de tous ces êtres inutiles et nuisibles ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 40, le 04 février 2020

Retour en haut